Chroniqué par Nicolas Gilles
On ne l'attendait plus, et pourtant il est là. Voyons voir ce que vaut ce troisième épisode de Darksiders.Un épisode que l'on attendait plus
Malgré sa qualité, la série Darksiders a eu très chaud. Développée par le studio Vigil Games pour le compte de THQ, elle nous avait fait vivre deux très bons épisodes mettant en scène les quatre cavaliers de l'apocalypse.
Ainsi, dans le premier Darksiders, on incarnait Guerre (ou War, ça dépend si on garde la VO ou non), qui finissait emprisonné. Dans Darksiders II, Mort (ou Death en VO) tentait de sauver son "frère" Guerre.
On attendait donc logiquement deux autres épisodes, au moins. Sauf qu'entre temps, THQ, énorme éditeur ayant pourtant un bon paquet d'années au compteur, a fermé ses portes.
Heureusement, Nordic Games rachète la quasi totalité des licences de feu THQ, et confie au studio Gunfire Games le soin de développer le troisième épisode de Darksiders. Et quand on sait que ledit studio est composé de pas mal d'ex-membres de Vigil Games, on se dit que tout est rentré dans l'ordre.
Fury furieuse
Cette fois, c'est au tour de Fury d'entrer en scène. On incarne donc cette fois un personnage féminin. Mais pas humain.
Rappelons-nous que l'apocalypse est passée, et que les démons et les anges continuent de se battre tandis que le peu qu'il reste de l'humanité se cache.
Fury, qui s'ennuyait ferme jusque là, va se voir confier la mission bien balaise de venir à bout des sept pêchés capitaux. De quoi donner lieu à des combats contre des boss énormes et bien dégueulasses.
C'est également l'occasion de suivre la suite du scénario, ainsi que l'évolution de la mentalité de Fury. Cela ne casse pas des briques, mais reste agréable à suivre.
Une recette qui a fait ses preuves
On a peut être un nouveau cavalier, mais les mécaniques de la série Darksiders, elles, restent. Et on ne va pas s'en plaindre.
On retrouve donc ainsi un mix relativement improbable de Zelda et de Metroid avec des pouvoirs qui nous permettent de débloquer de nouveaux passages, ainsi que la partie baston d'un God of War.
Le résultat est toujours aussi bon, les nouvelles armes maniées par Fury étant aussi maniables que dévastatrices.
Pas de carte, mais un donjon géant
Cette fois, pas de hub géant, mais des niveaux qui s'enchevêtrent les uns dans les autres. Et tout cela sans carte !
Et pourtant, on n'a pas vraiment besoin de carte. Un sorte de GPS en haut de l'écran rappelant celui de Skyrim fait très bien l'affaire pour retrouver son chemin... sauf à la fin du jeu, où les niveaux trop alambiqués m'ont fait me perdre trop régulièrement.
Le level design est vraiment bon, et fourmille d'endroits à découvrir qui vous permettront de récupérer des âmes et faire monter vos niveaux, ainsi que de récupérer divers items qui vous permettront notamment d'améliorer vos armes.
Et c'est clairement sur ce point que ce troisième épisode de Darksiders est toujours aussi bon : le plaisir de l'exploration.
Certes, la dernière partie de l'aventure tire finalement un peu en longueur, mais pour le reste, c'est un régal.
Old school, mais pas trop
C'est un peu le problème de Darksiders III : il veut se donner un goût de rétro, suivre les pas de ses deux illustres prédécesseurs, mais ce n'est pas facile de recoller tous les morceaux.
Cela passe notamment par la direction artistique, qui rappelle parfois un World of Warcraft de 2002. Mais cela passe aussi par les mécaniques de jeu, parfois un peu éculées : était-il vraiment nécessaire de faire subir des passages en temps limité en 2018 ?
D'autre part, le jeu tente de reprendre des mécaniques de jeux plus modernes, à l'image du patchwork de gameplays que sont devenus les jeux Ubisoft par exemple.
Ainsi, en plus du classique God of War / Zelda auxquels la série nous avait habitués, on trouve un poil de Darksouls. Sauf que pour pouvoir prétendre rivaliser avec le titre de From Software, il faut un gameplay en béton armé, ce qui n'est absolument pas le cas ici.
Heureusement, le mode histoire baisse la difficulté et la met à la disposition des handicapés de la manette dont je fais partie.