Chroniqué par Nicolas Gilles
Spider revient trois ans après son The Technomancer dans une ambiance résolument différente : Greedfall se déroule au XVIII siècle. Mais tout de même : le fantastique reste très présent.En route pour l'île de Teer Fradee
Votre personnage s'appelle De Sardet, une jeune noble dont le tonton dirige la très puissante Congrégation des Marchands.
Vous allez devoir vous rendre sur une île où les gens de Serène, votre pays, n'ont pas encore vraiment mis les pieds.
La direction artistique fait plaisir à voir !
Vous incarnez une diplomate !
Il est donc question d'exploration dans Greedfall, mais il est surtout question de diplomatie. Le jeu fait partie de cette mouvance où chaque choix aura ses conséquences.
Et des conséquences, il y en aura forcément, car on ne peut pas contenter tout le monde ! En tant que marchande, vous tapez un peu à tous les râteliers, mais les différentes factions en place sont souvent plutôt opposées les unes autres.
Déjà, il y a les natifs, les pauvres humains qui étaient sur place, croient aux forces de la nature et n'avaient rien demandé à personne. Pourtant, plein de gens sont arrivés par bateau et envahissent leur terres, en les prenant généralement pour des sauvages.
Il y a beaucoup de choses à découvrir sur cette île...
Thélème, ce sont les religieux, leur rêve est de convertir tout le monde. Des culs bénis quoi, avec les gros travers qui vont avec.
L'Alliance du Pont sont les opposés, puisqu'ils sont scientifiques. Enfin, Les Nautes sont les marins, avec leurs règles très strictes et leurs goût de la liberté... et du secret.
Au gré de l'aventure, vous pourrez enrôler des représentants de chaque faction pour vous épauler : lors des combats, vous combattez à trois.
Les villes principales de l'île sont très stéréotypées.
Un peu de politique
Vous l'avez compris, Greedfall aborde un sujet très peu envisagé dans le jeu vidéo jusque là : la colonisation d'un point de vue politique. Ici, il n'est pas vraiment question d'étendre son territoire sans réfléchir ni envisager les conséquences. Non, au contraire, vous allez devoir faire avec les dilemmes.
Une fois la manette en main, il faut largement relativiser. Greedfall ne balance pas son propos le couteau entre les dents. L'ensemble est plutôt convenu et même plutôt orienté : la religion n'est pas vraiment bien vue, contrairement aux peuplades de natifs.
Bon, ça tombe bien, c'est ce qui me convient.
La maladie plane, il faut trouver un remède
La vie n'est pas simple, il faut faire avec chaque faction, mais il faut aussi faire avec la maladie : la Malichore.
Cette plaie terrorise le continent et fait des milliers de morts. Peut être que cette nouvelle île permettra de trouver un remède ?
Derrière vos échanges diplomatiques se cache en réalité la recherche d'une solution, d'autant que votre cousin, arrivé sur l'île en même temps que vous, semble être contaminé. Une motivation de plus pour ne pas perdre de temps.
RPG classique
Tout dans Greedfall est classique, mais ça fonctionne bien. Au gré des combats et des missions on monte en niveau, récoltant des points que l'on va dépenser judicieusement pour monter en puissance.
On a plusieurs types d'armes de combats : des pistolets, des armes légères et des armes lourdes, mais également de la magie. Seulement, bien entendu il n'est pas possible de tout faire. A vous de créer le personnage qui conviendra le plus à votre style de jeu.
Des missions à gogo
Les missions sont très nombreuses, et on se déplace un peu partout sur l'île. Les différences entre les missions principales et secondaires sont souvent assez ténues.
Seulement voilà, même s'il ne faut "que" 30 heures pour terminer le jeu (ce qui est finalement plutôt court pour un jeu de ce genre), l'ensemble tire en longueur.
Si bien que finalement, on finir par être un peu gavé des missions. J'ai rushé la fin du jeu afin d'avoir le fin mot de l'histoire, et je suis plutôt resté sur ma fin... d'autant que la fin se fait en fonction de nos choix. Non pas que j'ai regretté ou que je me sois planté dans ma façon de gérer mon histoire, mais au final, cela m'a paradoxalement déresponsabilisé. J'ai donc terminé le jeu en mode "j'en ai rien à foutre", sentiment plutôt désagréable.
Un RPG de seconde zone ?
Techniquement, on voit bien que Greedfall ne bénéficie pas des moyens d'un The Witcher. Mais ce n'est finalement pas vraiment un soucis : la direction artistique et la base du scénario contrebalance d'autres défauts.
Certes, le jeu est très rigide, et le fait de se déplacer en pleine nature dans des "couloirs" typiques des RPG old school peut être parfois un peu barbant, mais le jeu a d'autres qualités.
Dommage que son scénario ne sache pas nous donner envie d'aller plus loin, car la base est bien foutue.