Chroniqué par Nicolas Gilles
Bayonetta 3 revient de loin... Et nous envoi loin aussi !Il est là !
Bayonetta 3 est une réalité. Parce que sa sortie n'était pas gagnée. Le premier Bayonetta, sorti sur PS3 et Xbox 360, a été salué par la critique et les joueurs. Mais les ventes, c'est une autre histoire.
Le truc, c'est que le jeu n'est pas forcément à mettre entre toutes les mains : c'est très typé, c'est du beat'em all technique, et c'est totalement what the fuck.
Si bien qu'une suite n'était qu'un rêve dans l'esprit des (tout de même) nombreux fans du jeu.
En 2014, c'est du côté de Nintendo que vient la surprise : ils financent un Bayonetta 2 qui sera une exclusivité de la WiiU !
À nouveau, c'est un succès critique. Mais financièrement, c'est à nouveau compliqué, pour ne pas dire que c'est grave la merde.
Alors quand le troisième épisode est annoncé en 2017, on reste prudents. Heureusement, cinq ans plus tard, c'est parti pour des combats dantesques !
Un scénario plus facile à suivre
Le scénario de ce troisième épisode est un peu plus classique et surtout moins barré que les précédents. Et c'est un compliment, car le moins qu'on puisse dire, c'est que les précédentes intrigues sont difficiles à suivre.
Ici, il est question de multivers. On va donc être confronté à plusieurs versons de différents personnages. C'est l'occasion de nous faire voyager dans trois mondes (principalement) très différents et de mettre en place des situations pas piquées des vers.
C'est moins barré, mais plus compréhensible... Et rassurez-vous, cela reste tout de même bien à l'ouest.
Montagnes russes vidéoludiques
Le gameplay reste le gros point fort du titre. C'est du beat'em all nerveux. Notre sorcière dispose de trois types d'attaque : tirer (avec les flingues qu'elle a accrochés aux pieds), et donner des coups de poings ou des coups de pied. Le secret du gameplay, ce sont les enchaînements, qui permettent de déchaîner une invocation. De plus, une esquive bien placée, et vous ralentirez le temps.
Et tout cela multiplié par un bon paquet d'armes et d'invocations que vous allez pouvoir débloquer au gré de l'aventure. Bayonetta 2 est particulièrement généreux à ce niveau.
L'ensemble a un rythme de fou. C'est précis, et finalement très profond en termes de maîtrise.
C'est complexe, mais les différents niveaux de difficulté permettent de le mettre entre toutes les mains. Toutefois, comme pour les précédents épisodes, c'est plutôt mal dosé : la difficulté normale est assez élevée tandis que le mode facile l'est beaucoup trop. Il manque une fois de plus un juste milieu.
Les beat'em all ont souvent tendance à s'essouffler au gré de leur progression. Ce n'est absolument pas le cas de Bayonetta 3, qui sait proposer beaucoup de variations de gameplay avec des petites séquences très variées qui constituent de belles respirations.
Une fois de plus, l'aventure est un grand huit dans lequel on est balancé dans tous les sens. Et on en redemande.
Il m'a fallu environ quatorze heures pour terminer le jeu, et je n'ai absolument pas trouvé le temps long ! Au contraire, ayant fait la première moitié de l'aventure en version portable de la Switch, j'ai bien envie de remettre le couvert pour en profiter comme il faut ! Car le gros point faible de cet épisode, c'est très certainement son support.
La Switch crache du sang
Bayonetta fait dans le grandiloquent, c'est sa marque de fabrique. Seulement voilà, il faut pouvoir les afficher, les exubérances de notre sorcière bien aimée !
Et là, la Switch montre la limite de ses petits circuits imprimés.
C'est surtout le cas en version portable où le jeu en prend un sale coup dans les ailes, tandis que la console y met toutes ses tripes. Mais ce n'est pas assez.
Le tout reste plutôt lisible, mais c'est tout de même bien le bordel à l'écran, notamment parce que cet épisode fait régulièrement intervenir des invocations qui prennent beaucoup de place à l'écran.
Il est donc fortement conseillé de jouer à Bayonetta 3 sur télé, la console bien au chaud dans son dock. On sent bien que le jeu a été développé pour cette configuration.