En 1984, Atari ressort des cartons le projet de l’Atari 3200 System X. Le crash de 1984 fait rage, et le créateur de Pong est le premier touché. Son Atari 5200, sortie en hâte l’année précédente pour contrer les nouvelles arrivées que sont la Colecovision et l’Intellivision tombe au combat aux côtés de ses rivales.
La 5200 étant très critiquée, Atari revient en arrière et décide de reprendre le projet tant attendu de réelle suite à la 2600.
La 5200 étant déjà sortie, il faut logiquement changer le nom du projet, qui passe à 9000 Video Computer System. Mais ce 9000 ne voulant rien dire, on passera à un 7800 plus logique, tout simplement car c’est une 5200 compatible avec une 2600. Il suffi juste d’ajouter les deux chiffres.
Il est temps de se mettre au travail, et c’est en collaboration avec General Computer Corporation que sortira Maria, le processeur central de la future console. Il est prometteur, avec sa gestion de cent sprites et ses capacités graphiques plus que correctes. La forme de la console est revue en version beaucoup plus petite que pour la 5200, dont la taille était démesurée. Le point fort du projet est gardé : la compatibilité avec la 2600. Elle intègre un remake de Asteroid en mémoire morte.
Tout semble bon pour la nouvelle venue qui se voit posée sur les étals de certains revendeurs en 1984… Mais pour seulement 5 000 exemplaires ! Le sort s’acharne sur Atari. Warner, qui a acheté la firme quelques années plus tôt, la revend car elle perd trop d’argent : la 7800 est prometteuse mais n’a pas eu le temps de faire ses preuves ; la 2600 est vieille tandis que la 5200 est morte et enterrée. Reste les micros 400 et 800 qui ne se vendent pas assez au goût des dirigeants.
C’est alors qu’intervient une déflagration dans le monde de l’informatique et des jeux vidéo : c’est Jack Tramiel qui va racheter Atari ! Cet homme n’est autre que le fondateur de Commodore, mis à la porte très récemment de sa société. On imagine son sentiment de vengeance. Il mettra tout en œuvre pour faire perdurer sa santé financière, et arrivera avec bon nombre d’exigences et d’à priori qui feront grincer bien des dents. Certains reprochent à Tramiel de défendre plus son compte en banque plutôt que l’innovation technologique et l’avancée de l’entreprise.
Le clash vient principalement du point de vue de son nouveau dirigeant : il ne croit pas aux jeux vidéo sous forme de console, ni aux micros de type 8 bits. Il lance le développement de la gamme ST, et abandonne la 7800.
Devant le succès de Nintendo et sa NES sur un marché que tout le monde croyait mort, Tramiel revient sur sa décision et décide de relancer la 7800 pour voir un peu ce que cela peut donner. Les moyens mis en œuvre ne sont pas à la hauteur des prévisions de 1984, et bon nombre d’accessoires et de possibilités seront abandonnés. La plus intéressante est sans conteste la gamme ProLine avec principalement le ProLine Keyboard qui aurait permit de transformer la machine en micro-ordinateur.
La console sort amputée de son port série, exit ainsi les possibilités d’extensions prévues.
La machine sort avec onze jeux adaptés des classiques d’arcade de la firme. De très bonne facture, ils ne seront pas étrangers aux ventes honorables faites par la machine. Au passage, les manettes changent et deviennent des paddles avec une croix directionnelle bien plus pratique, et non plus les espèces de joysticks si peu pratiques. Et dire qu’en 1984 Atari ne croyait pas à cette croix directionnelle !
Mais le marché était déjà pris par Nintendo, et c’est le début de l’hégémonie des japonais face aux américains dans le monde du jeu vidéo.
La console fera son petit bout de chemin et connaîtra quelques dizaines de jeux, la plupart étant d’Atari. Le faible nombre de consoles Atari face à l’énorme quantité de Nes en circulation n’a pas poussé les éditeurs tiers à se mouiller.
L’atari 7800 mettra énormément de temps pour sortir en France, puisqu’il faut attendre 1991 pour la voir arriver. Vendue 690 francs, elle se pose comme l’entrée de gamme, et comme la console du pauvre. Raillée par la plupart des magazines, elles est affichée comme réservée aux plus jeunes et aux joueurs occasionnels. Avec des jeux annoncés entre 140 et 190 francs, nous sommes vraiment dans une gamme budget… Mais un budget pour des jeux anciens et pas toujours bien réalisés. La console souffre de son grand âge et ne connaît vraiment pas un grand succès dans le cœur des joueurs.
Elle s’éteindra sans que personne ne s’en rende vraiment compte, morte d’un manque de motivation d’Atari pour la faire vraiment décoller, et d’un statut d’ancêtre avant même sa sortie.