Chroniqué par Nicolas Gilles
La série revient à ses sources, avec les bons comme les mauvais côtés.Au départ, c'était un DLC
Au commencement, ce qui deviendra Assassin's Creed Mirage n'était autre qu'un DLC pour Assassin's Creed Valhalla.
Son but est resté le même : nous proposer un retour aux sources de la série. Comprenez par là que l'on revient à l'époque du légendaire Alaïr du premier épisode, et qu'il est avant tout question de monter des assassinats.
Le développement est confié principalement à Ubisoft Bordeaux, qui prend ici le lead de la série. Et le résultat est très bon : certes le jeu est moins ambitieux que les précédents, mais je n'ai pas noté de bug dans mon aventure, alors que j'ai acheté le jeu le jour de sa sortie.
Basim, le personnage principal, n'est autre que le vieil Assassin croisé par Eivor, l'héroïne de Valhalla. On va donc découvrir ce qui s'est passé dans sa jeunesse, et comment il a rejoint la caste des Assassins. Mais finalement, on s'en contrefout.
Un pur jeu d'arcade
Assassin's Creed Mirage peut paraitre rétrograde. Il l'est en beaucoup de points... Mais pour nous autres retro gamers, être rétrograde n'est pas forcément une insulte.
Ici, on revient aux bases de la série : des adversaires cons comme la lune, des objectifs basiques, des actions de ouf que personne ne remarque, et surtout pas les adversaires à proximité. En gros, ce Mirage est un bon gros jeu d'arcade. Il n'a strictement rien à dire, rien à raconter. Tout à jouer.
Parce que ce n'est pas nouveau, Ubisoft est proprement incapable de raconter une histoire, et c'est particulièrement marquant dans cet épisode. C'est mal écrit, mal joué, mal doublé, bref, ce que pense Basim ou pourquoi il le fait, on s'en bat royalement les couilles.
Pire, on est régulièrement gêné. Comme quand Basim s'insurge qu'un de ses coéquipiers tue gratuitement un adversaire capturé. Heu, mec, tu viens de tuer 156 personnes dans les 3 dernières heures... hein. Bon.
En revanche, pénétrer dans un palais, zigouiller les 42 gardes un par un silencieusement - et de façon totalement aberrante en les appelant un par un depuis les fourrés - ce sentiment rencontré dans Assassin's Creed 2, on le retrouve dans Mirage. Ce n'est pas réaliste, c'est jubilatoire.
De même, on dégage une grande partie de l'aspect RPG des précédents épisodes. L'arbre de compétences est beaucoup plus simple. La carte du monde est beaucoup plus réduite. On a ici Bagdad et ses environs, rien de plus, mais c'est bien suffisant.
Il m'a fallu approximativement 24 heures de jeu pour terminer Assassin's Creed Mirage. Ici aussi, Ubisoft a réduit la voilure, et ce n'est pas un mal ! C'est déjà bien assez pour le vieux con de père de famille que je suis devenu.
Des souvenirs fluidifiés
Rejouez aux deux premiers Assassin's Creed et vous verrez : ce que vous allez ressentir sur Mirage n'est rien d'autre que ce que vos souvenirs ont construit. Comprenez par là que ce n'est pas la réalité.
La maniabilité est beaucoup plus souple. Le parkour ne reprend pas la maniabilité des premiers épisodes (avec le coup de la gâchette). C'est beaucoup plus intuitif, même si cela reste parfois un peu approximatif.
Même chose pour les combats, qui gardent le système de gâchette des nouveaux épisodes. Et cela me joue des tours pour les assassinats : je continue d'avoir l'habitude d'appuyer sur triangle là où il faut appuyer R1. Les combats restent très brouillons, mais je me dit que c'est voulu, le jeu privilégiant avant tout l'approche discrète.