Chroniqué par Nicolas Gilles
Allier une bonne histoire à un gameplay varié et intéressant ? C'est réussi !Après Call of the Sea
On avait découvert le studio Out of the Blue avec Call of the Sea, un jeu d'aventure en vue subjective avec de nombreux éléments de puzzle. Le résultat était un régal visuel, mais un gameplay plutôt classique.
American Arcadia est donc le deuxième jeu du studio espagnol. Je ne l'attendais pas particulièrement, la surprise n'en est donc que meilleure !
Une super histoire
Un film vient immédiatement à l'esprit quand on évoque American Arcadia : The Truman Show, sorti en 1998, avec Jim Carrey dans le rôle d'un jeune homme dont la vie n'est en réalité qu'une vaste émission de télé-réalité. Et forcément, lui ne le sait pas.
Dans American Arcadia, on incarne Trevor Hills. Il vit à American Arcadia, une cité modèle qui est restée dans les années 70. Une american way of life sous le signe de la routine, ce qui semble parfaitement convenir à Trevor... jusqu'au jour où son collègue Gus disparait.
À cela s'ajoutent des trucs bizarres, comme si les haut-parleurs, les caméras ou les espaces de publicité essayaient de lui faire passer un message.
Dès le début, on comprend que Trevor et son univers, la ville d'American Arcadia, sont le cadre d'une émission de télévision. Mais que va-t-il se passer ? Visiblement, vu les flashbacks, cela ne s'est pas forcément super bien passé.
Difficile de parler du jeu sans spoiler, je m'arrête donc là. Mais sachez juste que le scénario évolue parfaitement bien. C'est haletant. On a envie de connaître la suite et le jeu ne s'embourbe jamais dans son pitch de départ.
La fin est claire et absolument pas décevante. Il y a bien des éléments que l'on devine et auxquels on s'attend, mais il y a toujours des choses qui nous surprennent.
Bref, le scénario est super bien ficelé.
Une direction artistique léchée
On l'avait déjà constaté avec Call of the Sea, Out of the Blue sait proposer des jeux aux visuels forts, colorés, et à l'esthétique intéressante.
Ici, on retrouve ce côté polygonal assez particulier, un côté un peu rétrograde tout en restant parfaitement moderne. Les couleurs sont bien flashy, la palette des années 70 avec son orange, son marron, ses grandes lunettes et ses moustaches fournies fait des merveilles.
Un gameplay varié
Souvent avec les jeux de plateforme à scénario, c'est que la succession de cut-scenes, de séquences de plateforme et de casse-tête fini par être un peu redondant, voir ennuyeux. Cela explique pourquoi des jeux comme Limbo se terminent en moins de deux heures. Eh oui, si c'est plus long, on se fait chier.
American Arcadia évite l'ornière en variant ses gameplay : on a des phases scénarisées, avec un doublage anglais absolument parfait.
Les phases de plateforme nous invitant à aller toujours plus à droite proposent des petits puzzles bien pensés et qui ne prennent jamais la tête. Ils font tourner les neurones juste ce qu'il faut sans tomber dans l'abstrait repoussant. Globalement, le jeu est simple, son but n'est pas de vous challenger, mais de vous faire suivre une bonne histoire tout en vous proposant un gameplay solide.
On trouve également des phases en vue subjective. Ici aussi on trouve des puzzles, mais ils sont de nature différente, le tout avec un petit côté exploration bienvenu.
Et le plus intéressant, c'est que le jeu mixe les deux, parfois en même temps ! On va ainsi intervenir en tant que Trevor, mais pas seulement, donnant un gameplay à deux vitesses souvent parfaitement pensé.
C'est le fameux quatrième mur, mais au sein du jeu lui-même.
Et tout cela, comme le scénario, est parfaitement maîtrisé. Du coup, les sept à huit heures nécessaires pour terminer le jeu n'accusent aucun temps mort. C'est un régal du début à la fin.
American Arcadia sur Steam Deck
Le jeu est totalement compatible avec la Steam Deck, rien à signaler, cela fonctionne parfaitement bien.