A Plague Tale : Innocence

Chroniqué par Nicolas Gilles

1349. La peste noire s'abat sur l'Europe. A Plague Tale : Innocence nous plonge dans une période de l'histoire sous représentée dans le jeu vidéo : le Moyen Âge.

Une histoire de peste

Le jeu se déroule donc en 1349, année où la peste ravage l'Europe et décime près de la moitié de la population.

Vous incarnez Amicia, et devrez tenter de survivre face à tant d'horreurs aux côtés de votre petit frère Hugo. Issue de la noblesse, vous ne connaissez finalement que très peu ce petit frère. L'occasion de scènes où la narration maîtrisée vous plongera au cœur de l'aventure.


Mais la réalité historique s'arrête là. Ici, la peste, ce sont les rats. Des milliers. Le moteur permet d'en afficher jusqu'à 5000 simultanément... Vous ne manquerez donc pas de les voir, ces grouillants.

Pour pouvoir progresser, vous allez devoir jouer avec la lumière : les rats la détestent et ne s'en approchent jamais.

Et il n'y a pas que les rats ! Il faudra également compter sur ces fumiers de l'Inquisition, cette milice issue de la chrétienté qui a également décimé son lot d'innocents.


Toutefois, armée de votre seule fronde, cela ne va pas être si simple de venir à bout d'hommes en armure... Peut-être pourrez-vous éteindre leur lanterne pour les mettre à la merci des rats ?

Une seule règle : la discrétion. La voie frontale ne vous mènera qu'à une mort certaine.

Un monde particulièrement obscur et violent

Violent, sombre et sans concessions, A Plague Tale : Innocence est clairement un jeu adulte. La mort y est partout. Dans les rues, vous croiserez régulièrement des charniers, sans parler des petites "surprises" dont le jeu est truffé.


Visuellement, le jeu est très reconnaissable. Il faut dire que les jeux vidéo représentant la France du XIVème siècle ne sont pas légion... Et c'est bien dommage. Personnellement, c'est une période qui me passionne.

Mais n'y voyez pas une reconstitution minutieuse de cette période (contrairement à l'injouable Kingdom Come Deliverance), mais plutôt une vision fantasmée qui laisse la part belle à une direction artistique qui va régulièrement vous couper le souffle.

Une réalisation superbe

Vous pouvez le constater sur les quelques photos qui parsèment cet article : A Plague Tale : Innocence est juste magnifique.


Certes, les personnages sont parfois un peu rigides dans leurs déplacements, signe que le jeu n'a pas bénéficié d'un budget pharaonique comme celui d'un Assassin's Creed par exemple.

Mais on ne peut que saluer le travail effectué par le studio français Asobo. Car justement, ce n'est pas un blockbuster, mais il en a pourtant parfaitement l'étoffe.

Une progression très dirigiste

Dans ses mécaniques, A Plague Tale : Innocence est un pur produit de jeu vidéo. Comprenez par là que vous trouverez rapidement vos marques.


Le jeu est très dirigiste, on est très loin des mondes ouverts que l'on trouve dans beaucoup de jeux actuels. Cela permet de garder un rythme et une narration parfaitement maitrisés. Et, avouons-le aussi, cela nous sort de ces jeux tous plantés dans le même moule monde ouvert / choix moraux / liberté d'action.

De plus, ces mécaniques fonctionnent parfaitement bien. Il en ressort un petit côté old school, mais ce n'est pas pour me déplaire.

La progression allie dextérité et énigmes. Comment arriver à passer tel passage infesté de rats ? Il y a forcément un moyen, à vous de le trouver !


Au gré de la partie, Amicia découvrira de nouvelles actions, comme la possibilité d'allumer ou d'éteindre le feu. Autant de nouveaux pinceaux pour parfaire votre attirail face aux rats et à l'Inquisition.

Côté durée de vie, comptez une bonne douzaines d'heures pour en venir à bout.