Sorti initialement sur PC, Thimbleweed Park arrive sur Switch, dans un format parfaitement adapté.

Encore un Kickstarter


L'un des premiers grands cartons sur Kickstarter, c'était un point & clic, lancé par Tim Schafer, autre légende des jeux d'aventures des années 1980/90... Et jeune padawan de Ron Gilbert.

Alors que Schafer avait dépassé les trois millions de dollars pour son projet sur Kickstarter, Gilbert en récolte quelques 626 250$ sur les 375 000 demandés.

Tout est clair : vous devez enquêter sur un meurtre.
Tout est clair : vous devez enquêter sur un meurtre.

C'est évidemment beaucoup moins, mais le soufflet Kickstarter pour les jeux vidéo est, entre temps, bien retombé, le projet Thimbleweed Park sortant deux ans plus tard, en 2014.

Et pourtant, les backers devront s'armer de patience... Le jeu est à l'origine prévu pour sortir en 2015, il ne sortira finalement qu'en février 2017.

Concernant l'adaptation Switch, il faut attendre début 2018 pour pouvoir s'en délecter.

Comme vous pouvez le voir, le jeu se déroule en 1987.
Comme vous pouvez le voir, le jeu se déroule en 1987.

Un jeu en forme d'hommage aux titres de Lucas Arts


La promesse est claire : il suffit de regarder les images du jeu pour le comprendre. C'est un hommage à la grande période des jeux d'aventure de type point & clic de Lucas Arts.

Et derrière tout ça, on a une sacrée dream team, avec Ron Gilbert bien entendu (Maniac Mansion, Monkey Island, Day of the Tentacle) mais également Gary Winninck, animateur et graphiste de talent qui a œuvré sur la plupart des jeux de Ron Gilbert.

Pas si rétro que cela finalement


En gros, la vision de Ron Gilbert avec Thimbleweed Park est l'exacte opposée de celle de Tim Schafer avec Broken Age.

Oui, le jeu grouille de personnages plutôt originaux.
Oui, le jeu grouille de personnages plutôt originaux.

On a ici un jeu aux graphismes aux relents rétro parfaitement assumés, mais le gameplay, lui, est bien de 2018, tout en gardant cette patte des années 1980.

On retrouve ainsi les mots qui permettent de réaliser des actions : Pousser, Prendre, Parler, etc. Typique des premiers point & clic de Lucas Arts, Maniac Mansion et Monkey Island en tête.

Un jeu adapté à son époque... moderne


Oui, avec ses graphismes qui semblent sortis d'un PC de type 486, on s'attend à un truc qui va nous broyer les neurones. Mais ce n'est pas obligatoire.

Visuellement, c'est old school, mais chiadé au possible.
Visuellement, c'est old school, mais chiadé au possible.

Pas obligatoire car, au début du jeu, on peut choisir deux niveaux de difficulté. Le niveau classique, où vous allez passer des heures à coupler des objets pour essayer de trouver les solutions, et une autre version, beaucoup plus plus simple et accessible, qui évite d'avoir à y aller à tâtonnement.

Personnellement, après avoir fait quelques essais en normal, j'ai essayé ce mode facile pour finalement me faire bien plaisir.

Là où Broken Age - surtout dans sa seconde partie - m'avait vraiment gonflé par ses mécaniques trop alambiquées (vous savez le fameux "mais comment vous vouliez que je devine qu'il fallait faire ça ?!?"), Thimbleweed Park m'a ravi par son accessibilité et sa relative logique.

Alors les amis, vous savez ce qu'il vous reste à faire !
Alors les amis, vous savez ce qu'il vous reste à faire !

Lorsque vous êtes perdu, vous pouvez également appeler une hotline qui va vous donner de précieux conseils. Un truc que l'on aurait bien aimé avoir à l'époque !

Un scénario lofoque mais bien ficelé


Le scénario est à l'image des grands jeux de Ron Gilbert : on part d'une idée simple pour finalement rebondir dans tous les sens, mais sans toutefois jamais perdre le joueur.

On se retrouve donc dans la peau - ou plutôt les pixels - de deux enquêteurs du FBI venus à Thimbleweed Park, un trou paumé du fin fond des Etats-Unis, pour y enquêter sur un meurtre. On est alors en 1987.

Vous allez incarner jusqu'à 5 personnages en parallèle.
Vous allez incarner jusqu'à 5 personnages en parallèle.

Bien entendu, tout cela va aller beaucoup plus loin, mais je vous en laisse la surprise. Vous croiserez pas mal de protagonistes dans l'aventure, mais vous pourrez également en gérer pas mal (jusqu'à 5), et ce en même temps.

Il vous faudra alors les gérer de façon complémentaire en fonction de leurs capacités et des rapports qu'ils ont avec les autres.

Mais il n'y a pas que Ron Gilbert dans l'histoire


En plus de Gary Winnick mentionné plus haut, le projet a été mené par plusieurs vétérans de Lucas Art. Certains ont même rejoint l'aventure alors que la société s'appelait encore Lucasfilm Games...

Et là, je veux parler de David Fox, responsable des premiers jeux de la firme (on lui doit notamment Rescue on Fractalus et Zak MacKracken), et auxquels un chouette hommage - tout en autodérision - est fait dans le jeu.

Bref, un jeu habile, drôle, plein de références sans jamais être pédant ou lourd. Bref, c'est pile poil ce que j’attendais de ce genre de projet.
Excellent !

Thimbleweed Park

Thimbleweed Park est un vrai délice, rétro à souhait, mais qui sait s'adapter pour rester un loisir et ne pas prendre la tête.

La note : 5/6 (Excellent !)