Chroniqué par Nicolas Gilles
The Big Book of Madness vous propose de faire face à des hordes de monstres tout droit sortis d’un livre que vous auriez bien dû vous garder d’ouvrir… Bienvenue dans le monde des sortilèges et de la folie !Dire de The Big Book of Madness qu’il est un jeu de cartes serait assez réducteur. Certes, le format de la boite est relativement réduit, mais une fois ouverte, on se rend compte avec délice qu’elle est pleine à craquer.
Pas moins de quatre formats de cartes composeront votre aire de jeu. A cela s’ajoute un petit plateau rigide qui permettra de tourner les pages du grimoire et de savoir où l’on en est dans l’aventure.
L’ensemble est particulièrement beau. Le matériel est de qualité, et les illustrations de Naïade sont tout simplement magnifiques et donnent vraiment envie de se lancer dans une partie.
The Big Book of Madness : les mécaniques de jeu
Vous incarnez un groupe de jeunes étudiants d’une université de magie qui n’est pas sans rappeler Harry Potter, avec un petit côté teenage movie en plus. En apprentis baroudeurs que vous êtes, vous avez tenté de percer les secrets du Big Book of Madness… Seulement voilà, il vous faut tourner l’ensemble des pages du livre et faire face à chaque monstre qui apparaîtra. Vous devrez ainsi vaincre le dernier monstre pour échapper au terrible livre, sous peine de succomber à la folie.
Le plateau de jeu de The Big Book of Madness demande un peu de temps pour sa mise en place.
Dans The Big Book of Madness, il n’y a pas de points de dégâts, mais plutôt des points de folie, matérialisés par des cartes folies qui vont dangereusement étoffer votre jeu tout au long de la partie.
The Big Book of Madness se présente comme un jeu de deck building, c’est à dire qu’à votre tour, vous allez jouer des cartes qui vous permettront de jouer des actions ou de récupérer de nouvelles cartes dans votre jeu.
Il n’est pas nécessaire de vaincre le monstre en cours pour survivre. D’ailleurs, cela fera partie des choix stratégiques auxquels devra faire face votre équipe : gagner ou perdre contre un monstre vous octroie un bonus ou un malus qu’il va vous falloir mesurer…
Pour vaincre un monstre, il faudra déjouer l’ensemble des malédictions qui l’animent avant la fin des cinq tours de jeu. Pour détruire une carte malédiction, un joueur doit jouer autant de cartes que d’éléments (terre, air, feu, nature), sachant qu’il y a toujours 4 éléments sur une carte malédiction.
Chaque combat, chaque tour, vous fera ressentir la pression d’un jeu dont les mécaniques collent bien à son thème, mais dont l’aspect “résolution de problèmes mathématiques” ne sera pas du goût de tous.
Le fameux livre de sorts dont il va falloir venir à bout !
Pourtant, l’achat de nouveau sorts vient ajouter un peu de piment à tout ça en vous dotant de pouvoir pour le moins puissants. De même que la mise en place de cartes en soutien devient rapidement une pierre angulaire du jeu et de l’entraide indispensable entre joueurs.
La magie, ça prend du temps
Oui, forcément, on sait que pour pouvoir lancer un sort, il faut faire un effort. Du coup, il est donc logique que The Big Book of Madness prenne du temps au niveau de sa mise en place.
Vous vous retrouverez rapidement avec votre table très largement envahie de cartes. Le tout reste très lisible et les règles, si elles demandent un petit temps d’explication, restent très simples à expliquer et a assimiler.
L’impérieux monde de la magie
La principale qualité de The Big Book of Madness peut se retourner, en fonction des joueurs qui se trouvent autour de la table, contre lui. Le principe de jeu impose une très grande coopération entre les joueurs sous peine de lamentablement échouer.
“- Alors tu n’as qu’à utiliser ton sort d’eau en défaussant ta carte Eau2 pour me mettre tes deux cartes Feu3 et Terre2 en soutien, comme ça je pourrai détruire ce sortilège au prochain tour.
- Heu… en fait j’avais pensé que…
- Oui mais si, fait moi confiance ça va aller !
- Bon ok.”
Voilà un exemple de dialogue que l’on peut entendre durant une partie de The Big Book of Madness… Il suffit que l’un des joueurs l’ouvre un peu plus grand que les autres pour bousiller passablement l’intérêt de l’ensemble. A chacun de faire ce qu’il faut pour que l’échange soit réel.
Le thermoformage de la boite est idéal et permet un rangement simple et rapide.
C’est beau, c’est bon, mais pas sans défaut
L’autre soucis, c’est au niveau du nombre de joueur. Le jeu fonctionne parfaitement à deux, à trois ou à quatre, mais pas forcément aussi bien à cinq, le cinquième joueur n’ayant régulièrement rien à faire ou étant trop tributaire des actions des joueurs précédents.
La difficulté est élevée. Même en mode facile (il y a également un mode normal et un mode difficile), ce ne sera pas une partie de plaisir. Il est important de savoir que plus il y aura de joueurs, plus le jeu sera sensiblement difficile.
Enfin, après quelques parties, le jeu peine à se renouveler (malgré les différents types de cartes), et les parties prennent souvent la tournure d’un puzzle où les joueurs vont tenter de faire face aux situations qui se présentent à eux.
The Big Book of Madness, un jeu pour 2-5 joueurs de Maxime Rambourg, illustré par Naïade, édité par Iello pour des parties d'environ 60-90 min.
Age conseillé : 12+.