Contrairement à ce que son nom indique, Ghostbusters The Board Game est bien sorti en français. Le truc, c’est que c’est visiblement une petite édition, et que par facilité, c’est la boite de la version anglaise qui est utilisée en France.

Ghostbusters : pas le film, le dessin animé


Les deux films Ghostbusters (SOS Fantômes chez nous) ont bercé mon enfance. Du coup, de voir sortir un jeu sur le sujet, ça fait toujours vibrer la corde nostalgique. En revanche, quand il est question du comic, aux traits typiquement américains et que j’ai du mal à apprécier, je suis tout de suite beaucoup plus froid.

Ghostbusters The Board Game a commencé comme beaucoup de jeux de société basés sur des figurines : par Kickstarter. Il est lancé par Cryptozoic Entertainment, une société créée en 2010 et visiblement très axées sur l'utilisation de licences liées au monde des comics américains. Le projet est donc lancé en 2015. Il récoltera 1 546 269 $ et 8 396 contributeurs.

Qu’est-ce qu’il y a dans la boîte ?


La boite est de format standard pour le genre, carrée, comme on en trouve très souvent dans les jeux américains.

A l’intérieur, c’est beaucoup moins fourni que dans un Zombicide par exemple. Le bon côté de la chose, c’est que le matos se range particulièrement bien. On trouve des tuiles cartonnées qui permettent de construire le terrain, des fiches scénario, quelques dés, les fiches des fantômes et les fiches des chasseurs de fantôme, ainsi que quelques pions.

Le plateau de jeu, variable en fonction des missions.
Le plateau de jeu, variable en fonction des missions.

Et bien entendu, tout plein de figurines en plastique. La fameuse bagnole des chasseurs de fantômes est bien foutue, ainsi que le bibendum Marshmallow, particulièrement lourd et de belle taille.

Mais les stars du jeu, ce sont bien entendu les figurines des fantômes. Et pour cause, elles sont en plastique bleu transparent du plus bel effet. De plus, les moulages sont très fins… trop fin en fait. Certains fantômes sont donc très fragiles, et pour beaucoup de figurines, rien que le fait de tomber de la table va faire qu’elles se cassent. On y perd un membre ou un autre, ce n’est finalement pas gênant visuellement, mais pour les joueur attentionnés que nous sommes, c’est forcément gênant.

Comment c’est qu’on y joue ?


Ghostbusters The Board Game est un jeu coopératif de 1 à 4 joueurs. Dans tous les cas, les quatre ghostbusters seront répartis entre les joueurs présents autour de la table.

Le jeu fonctionne autour de scénarios - certaines sont décomposés en plusieurs missions d’environ 45 minutes chacune. On commence donc par placer les tuiles terrain comme indiqué, puis on place les portails, les fantômes, et enfin les chasseurs de fantômes, qui arrivent généralement en voiture.

L’objectif est toujours le même : fermer l’ensemble des portails présents sur l’aire de jeu.

Les fiches personnages... ça ne vous rappelle pas un autre jeu ?
Les fiches personnages... ça ne vous rappelle pas un autre jeu ?

A son tour, un ghostbuster a deux actions à sa disposition. Il a alors les choix suivants :
Se déplacer. Jusqu’à deux cases si on est à pied. Jusqu’à six cases en voiture.
Faire un jet de proton sur un fantôme ou sur un portail. On jette alors un dé, si on fait plus que nécessaire (généralement plus de 4 pour réussir un jet sur un portail par exemple), le coup est réussi. En cas d’échec, le scénario défini ce qu’il se passe. A noter qu’il faut souvent plusieurs effluves réussies en même temps pour vaincre un fantôme ou fermer un portail.
Transférer un fantôme dans le monde des esprits. A chaque fois qu’un ghostbuster capture un fantôme, il le place sur sa fiche de joueur. Cette action lui permet de transférer l’ensemble des fantômes sur sa fiche dans le monde des esprits.

Une fois que les quatre chasseurs de fantômes ont effectué leurs actions, on lance un dé spécial : cinq faces correspondent à chacun des cinq portails présents sur le plateau de jeu, et la dernière lance le déplacement de certains fantômes présents en jeu. Les répercussions du dé varient en fonction du scénario. Ensuite, c’est à nouveau aux chasseurs de fantômes.

Régulièrement, il faudra mettre de nouveaux fantômes sur plateau. On les prend alors dans un espace qui leur est dédié, le monde des esprits. Et s’il n’y a plus de fantôme de disponible dans le monde des esprits, la partie est perdue, tout simplement !

Vous n’êtes donc pas pressé par le temps pour fermer les portails, il faut “juste” être très vigilant à capturer des fantômes et à les relâcher régulièrement dans le monde des esprits de façon à ce que ce dernier ne soit jamais à court de fantôme, sous peine de perdre la partie.

Zombicide Ghostbusters ?


Alors oui, à première vue, Ghostbusters The Board Game ressemble à un gros plagiat de Zombicide. Tous les indicateurs sont là : le plateau modulable, les missions, les dés, les figurines et, surtout, les fiches des personnages qui gagnent de l’expérience et qui acquièrent de nouvelles capacités régulièrement.

Les dés, oui, pas besoin de de plus de trois.
Les dés, oui, pas besoin de de plus de trois.

Pourtant, une fois dans la partie lancée, on oublie complètement Zombicide pour pas mal de raisons. La première, c’est que l’on est très loin de la variété et de la richesse du jeu de Guillotine Games. Pas d’inventaire, un seul dé à lancer à chaque fois, et, surtout, une montée en expérience qui est totalement décorrélée de la difficulté du jeu.

La difficulté n’augmente donc pas avec les niveaux d’expérience des joueurs, mais avec le nombre de portails qui seront fermés. La pression et la montée en intensité au gré de la partie sont alors totalement différentes, et difficilement comparables.

Un jeu de stratégie avec des dés ?


De la stratégie avec des dés, on se dit rapidement que Ghostbusters The Board Game a un problème. En voulant ajouter une dose de stratégie à de l’améritrash, on se coltine un jeu le cul entre deux chaises : comment pouvoir gérer une stratégie quand les dés n’ont font qu’à leur tête ?

C’est bien là le principal problème : on jette son seul dé en priant pour faire plus que le minimum accepté, sous peine de se prendre un retour de bâton souvent bien négatif. On ne joue donc que sur la chance, chose éminemment frustrante.

C’est bien simple : tout se résout avec des jets de dé. Personnellement, j’adore jeter des dés. Mais là, en plus, on ne jette qu’un dé à la fois. Alors forcément, pour le fun, on repassera. C’est même extrêmement frustrant.

Les figurines sont fragiles, mais très jolies.
Les figurines sont fragiles, mais très jolies.

Dans Zombicide on peut trouver de nouveaux équipements qui vont permettre de lancer plus de dés, et donc de faire tourner le hasard en votre faveur. Mais dans Ghostbusters The Board Game, non, rien n’a été prévu pour ça.


Roh la belle figurine bien énorme !
Roh la belle figurine bien énorme !



Ghostbusters The Board Game, un jeu pour 1-4 joueurs de Matt Hyra, Adam Sblendorio et Mataio Wilson, illustré par Samuel H. Greenwell, Robb Mommaerts et Dan Schoening, édité par Cryptozoic Entertainment pour des parties d'environ 30-120min.
Age conseillé : 15+.
Bof

Ghostbusters The Board Game

Ghostbusters The Board Game n’est pas une réussite. Aucune mécanique ne permet de venir contrer le hasard des dés. Omniprésent, il vient pourrir tout le jeu qui, pourtant, aurait pu donner quelque chose de bien s’il avait bénéficié d’un peu plus de travail. Seulement voilà : le matériel ne fait pas tout, et un dé, jeté tout seul, c’est vite ennuyeux et frustrant.

La note : 2/6 (Bof)