Tapewave, une start-up californienne, se lance dans le monde de la console portable, préfigurant la nouvelle vague de consoles nomades.
En effet, avec la DS de Nintendo fraîchement sortie et la PSP de Sony qui pointe le bout de son nez, il y a de quoi faire. Parallèlement, la Ngage tente de vivoter tant bien que mal. Le réel outsider comparable à Tapewave en termes de notoriété (on ne saurait comparer cette console avec les poulains de Nintendo ou Sony) est la Gizmondo, qui tarde alors à montrer le bout de son nez.

D’abord présentée sous le nom de Helix, la machine sort avec le patronyme définitif de Zodiac. On ne sait pas exactement pourquoi un tel nom a été choisi, mais dans l’esprit du public cela tient plus d’un bateau que du dernier cri en nouvelles technologies.
On peut se poser la question suivante : comment une petite société fraichement créé peut-elle avoir les reins assez solides pour mettre au point une technologie permettant une console portable sympathique ? Tout simplement en utilisant du déjà fait, et en le tournant à sa propre sauce.
L’idée est simple : à partir d’un PDA, en faire une console. Il est clair que les jeux sur PDA sont légion, et l’on trouve aussi bien des choses commerciales que du homebrew et des émulateurs. Le tout est très au point, donc pourquoi ne pas leur donner un écrin à leur valeur ?

La Zodiac, une excellente petite portable.
La Zodiac, une excellente petite portable.

C’est bien connu, le jeu demande beaucoup de puissance. Ainsi, la future portable sera architecturée autour d’un processeur ARM à 200 Mhz et d’une puce graphique ATI se payant le luxe de proposer un accélérateur graphique.
La machine est présentée le 17 septembre 2003 au salon Demo Mobile en Californie. Elle sera par la suite présente dans pas mal d’autres salons, publicité oblige.
On la trouve en deux versions, sobrement baptisées Zodiac 1 et Zodiac 2. La seule différence vient de la quantité de mémoire vive embarquée : 32 Mo pour la première et 128 pour la seconde.

Extérieurement, la machine est de très petite taille. Se qui étonne surtout c’est son épaisseur. Avec seulement 1,4 centimètre sur 14,2 de largeur et 7,9 de hauteur, elle tient tout à fait à côté de votre portefeuille.
La disposition est de type Game Gear, en version paysage donc. A l’usage, on se rend compte que pour les utilisations bureautiques, il est possible de balancer l’écran en portrait, ce qui peut rendre bien des services.
Quatre boutons sont disposés à droite mais auraient pu être un peu plus ergonomiques. Par contre, la croix directionnelle, analogique, est une vraie crème. Le bouton power se trouve juste au dessus tandis qu’en dessous on trouve un bouton équivalent à Start et un autre permettant de revenir à l’accueil. Pour finir, deux gâchettes sont présentes sur le haut de la console.
Le stylet se place derrière la console, un choix très discutable. Il se détache très facilement de son support ce qui fait qu’on le perd très vite. Autrement il est assez lourd et grand pour être utilisé confortablement. On n’est loin du style de la Nintendo DS très basic.
On dispose d’un protège écran se rabattant sur le devant de la console. C’est un début mais cela ne permet pas une protection efficace.

La boîte de la Zodiac 2.
La boîte de la Zodiac 2.

Une prise jack permet de brancher un casque et profiter des options MP3 de la machine. Deux prises propriétaires placées sous l’écran permettent de brancher l’alimentation et la prise USB pour synchroniser la Zodiac avec son ordinateur perso.
Pour étendre la mémoire ou tout simplement insérer des jeux, on trouve non pas un mais deux ports permettant de lire des cartes au format SD. C’est très bien foutu et permet par exemple d’avoir sa carte de sauvegarde et un jeu.
L’alimentation se fait bien entendu par batterie (à technologie lithium), permettant une autonomie d’environ 5 heures d’utilisation intensive. Cela peut paraître très limité pour une console portable mais pour un Palm c’est très bon. On regrette toutefois que la batterie ne puisse pas être changée sans devoir démonter la console.
Autre très bon point pour Tapewave, c’est de fournir son adaptateur secteur avec plusieurs types de prises : anglais, français et américain. Chaque module se plug sur la prise qui prend le courant de 110 à 220 Volts. Extrêmement pratique pour les voyageurs ou les pauvres joueurs devant importer la machine pour pouvoir s’y essayer.

Allumons maintenant la console. Le système d’exploitation utilisé est un dérivé de Palm OS 5.2. Par contre, Tapewave l’a tourné un peu à sa sauce, ce qui n’est pas plus mal. Le menu d’accueil est donc bien moins spartiate que sur les Palm classiques, et se décompose en trois catégories : Games, My Stuff, Organiser et Media. Les menus annexes viennent se placer sur la droite tandis que des raccourcis se placent encore plus à droite.
Du côté des logiciels on trouve les classiques Memo Pad (mini traitement de texte qui est épaulé par un autre supportant le format Word nommé WordSmith), Date Book, Address et To Do List. Les habitués de Palm s’y retrouveront très bien, d’autant que le Graffiti 2.0 est tout bonnement excellent concernant la reconnaissance d’écriture. Il suffit de faire ses lettres dans les cases réservées à cet effet : majuscules, minuscules et chiffres.
Contrairement aux autres Palm, le Zodiac et son grand écran permettent de placer le bloc de reconnaissance textuelle dans plusieurs endroits.
La rubrique multimédia propose un lecteur de MP3 fait maison remplaçant avec brio l’habituel Real One Mobile Player, un visualiseur de photos pas mal fait et un lecteur de vidéos, Kinoma. InkStorm permet d’échanger des schémas dessinés au stylet en utilisant les capacités Bluetooth. On regrette que le Wifi ne soit pas supporté. Pour compléter le tableau viennent s’ajouter une calculatrice et une horloge / alarme bien pratiques. Cette dernière permet de vous réveiller sur la mélodie d’un MP3 de votre choix.
La synchronisation avec le PC familial peut donc se faire par BlueTooth ou par le câble livré avec. Par contre, aucun logiciel n’est proposé pour Mac, une honte.

Quelques cartouches de jeu spécialement sortis sur Zodiac, au format SD.
Quelques cartouches de jeu spécialement sortis sur Zodiac, au format SD.

Du côté des jeux, techniquement, le processeur et surtout le chip graphique made in ATI permettent d’intégrer à la console le moteur de jeu X-Forge 3D Game Engine, qui permet de développer assez facilement des jeux en trois dimensions. Une démonstration des possibilités est faite avec Stuntcar Extreme, un jeu de voitures offert par Tapewave et qui rappelle énormément Stunt Car sur Atari ST. L’autre jeu proposé est l’éternel mais indémodable solitaire.
Un vibreur est intégré. Il ne dispose que d’une sorte de vibration, mais c’est déjà pas mal.
Au niveau des jeux commerciaux, ce n’est pas la panacée. Doom II est une bonne adaptation, mais il commence à sentir le poids du temps. Il en va exactement de même pour l’adaptation de Duke Nukem 3D.
Tony Hawk 4 est assez bien fait, mais repose sur le même principe que les épisodes sur Game Boy Advance, c'est-à-dire des sprites en 3D dans des décors fixes en 2D. Le résultat est assez mitigé : il est vraiment frustrant de ne pas pouvoir tourner la caméra pour mieux voir les choses.
Spy Hunter, malgré une 3D assez moche reste l’un des meilleurs titres… Il ne faut pas trop en demander non plus.
Une qualité assez médiocre donc, mais parfaitement excusable par le fait que ce sont les premiers titres. Il faut donc attendre un peu avant de voir arriver de bon jeux.

Attendre, oui… Le problème c’est que la Zodiac n’en a pas eu le temps. Le 30 septembre 2005, Tapewave annonce l’arrêt définitif de sa console. Après deux années d’existence, les choses n’ont pas vraiment évolué et la machine, même si sa fabrication est exemplaire, n’a pas su trouver son public. La faute en incombe principalement à un prix de vente bien trop élevé pour pouvoir se faire sa place au soleil face à une concurrence qui semble décidément indétrônable. La Zodiac n’aura donc vu le jour qu’aux Etats-Unis et au Royaume Uni.
Il n’en reste pas moins que cette machine est tout bonnement excellente, et qu’elle continue encore à vivre grâce aux développements amateurs.


La Zodiac dispose d'origine d'un protège écran, mais il est assez limite.
La Zodiac dispose d'origine d'un protège écran, mais il est assez limite.


Tony Hawk's Pro Skater 4 sur Zodiac.
Tony Hawk's Pro Skater 4 sur Zodiac.


Le dos de la console, où se trouve le stylet... Ya pas mieux pour le perdre.
Le dos de la console, où se trouve le stylet... Ya pas mieux pour le perdre.


Les boîtiers de jeux sont au format DVD, assez grand pour des jeux pourtant si petits.
Les boîtiers de jeux sont au format DVD, assez grand pour des jeux pourtant si petits.


Spy Hunter sur Zodiac, sympa mais la 3D est vraiment trop simpliste.
Spy Hunter sur Zodiac, sympa mais la 3D est vraiment trop simpliste.


Les accessoires fournis sont nombreux, avec principalement des embouts de prise pour les princiaux pays.
Les accessoires fournis sont nombreux, avec principalement des embouts de prise pour les princiaux pays.

Tapewave Zodiac côté technique

Microprocesseur : ARM à 200 Mhz
Mémoire vive : 32 Mo pour le Zodiac 1, 128 pour le Zodiac 2
Vidéo : Ecran TFT front-light de 480x320 en 65 536 couleurs, tactile
Son : hauts-parleurs stereos Yamaha
Prix d'origine : $299 pour le Zodiac 1, $399 pour le Zodiac 2