Chroniqué par Nicolas Gilles
Quand trois grands noms du jeu vidéo s'associent pour faire un jeu, il y a de quoi trépigner d'impatience. Ou pas.Derrière Shadows of the Damned se tiennent trois grands noms du jeu vidéo japonais : Suda 51 (Killer 7, No More Heroes), Shinji Mikami (Resident Evil) et finalement Akira Yamahoka (le compositeur des musiques de la série Silent Hill). Oui, il y a de quoi rêver : la folie du premier, la maîtrise du gameplay du second et l'ambiance musicale sans pareille du dernier. Sauf qu'une fois le tout mis ensemble, ce n'est finalement pas si mirobolant que cela.
Avec une telle dream team, on s'attend à du gros, du très gros, et du bien barré. Pour le côté barré, on est clairement servi, les aventure de Garcia ce chasseur de démons aidé de son fidèle sidekick, Johnson, une tête de mort ex-démon à l'humour très anglais. Vous partez à la recherche de votre dulcinée, enlevée par un bon vieux démon des familles. Et pour la retrouver, quoi de mieux que de plonger en plein enfer ?
Shadows of the Damned sur Playstation 3.
Et voilà de quoi proposer un système de jeu plutôt original, reposant sur la dualité de lumière et d'obscurité. Ces quelques puzzles à résoudre sont souvent bien simples à comprendre. Ce qui l'est moins en revanche, c'est de faire le ménage parmi les hordes de démons qui infestent les niveaux.
Car contrairement à son côté bourrin, rentrer dans le tas ne vas pas forcément vous aider. Contre le menu fretin c'est bon, mais face aux monstres plus puissants, il va falloir trouver leur point faible et les observer attentivement pour chopper le bon moment pour intervenir.
Tout cela est bien, on s'amuse des répliques débiles de nos deux compères et de certaines scènes totalement barrées, mais au niveau du jeu en lui-même, c'est vite redondant et, pire, parfois particulièrement déséquilibré. Certains monstres sont casse-couilles au possible : leur point faible n'apparait que sporadiquement et il va vous falloir être précis... Et à la manette, ce n'est clairement pas toujours évident. On apprend, on progresse, avec ce côté old school des jeux vidéo d'antan, mais régulièrement on butte sur des conneries, notamment au niveau du système de visée très précis et donc vraiment difficile tant il demande du doigté pour certains monstres. Le tout est donc très rythmé, mais ce rythme se voit régulièrement voler en éclats par des game over, puis loading, puis cut-scene impossible à passer, puis mort conne, bref, le tout manque de calibrage pour rester dans le feu de l'action, et c'est clairement ce qui a bousillé une bonne partie de mon plaisir.
Autant cela correspondra aux hardcore gamers avides de difficulté, autant pour les autres (dont je fais humblement partie) qui n'aiment pas se prendre la tête, on a vite fait de jeter l'éponge. A vous de choisir votre camp !