Chroniqué par Nicolas Gilles
En Europe, nous n'avons pas eu la chance de pouvoir nous essayer au premier épisode de Saga Frontier. Ce n'est finalement pas si grave, puisqu'à l'instar des Final Fantasy, ce second épisode n'a rien à voir avec le premier.Revenons rapidement au premier Saga Frontier, qui avait été rapidement éclipsé face à des Final Fantasy VII beaucoup plus impressionnants. Et pour cause : très old school dans son déroulement et dans sa réalisation, il n'était pas vraiment destiné au grand public.
Finalement, avec cette suite, c'est un peu la même chose. Sauf que bien évidemment, il faut parler des graphismes. Le parti pris est original, pour ne pas dire osé. A une époque où tout le monde ne jure que par la 3D, Square nous pond un jeu pratiquement intégralement en 2D aux décors peints à la main. C'est bien simple, l'ensemble du jeu rappelle des aquarelles ! Autant dire que dès la séquence d'introduction, on tombe sous le charme. Difficile de faire autrement.
Saga Frontier 2 sur Playstation.
C'est en grande partie cette patte graphique sublime qui remonte la note du jeu pour n'importe quel fan de RPG s'y essayant. Parce que pour le reste, les développeurs ont également tenté d'innover, mais cette fois le résultat est moins convainquant.
Certes, on retrouve les combats aléatoires, la customisation des personnages (assez poussée), bref, tout ce qui fait un bon RPG. C'est surtout au niveau du scénario que l'on est plus décontenancé. L'histoire est assez simple, et s'inscrit parfaitement dans les poncifs de l'épique moyenâgeux. En revanche, c'est la narration qui va se montrer originale. On a, dès le début du jeu, la possibilité de suivre deux branches de l'histoire. De même, on incarne plusieurs personnages durant l'aventure. Le soucis, c'est que l'empathie en prend un sérieux coup. Cela avait bien marché avec Dragon Quest IV, mais c'est beaucoup moins efficace ici. Du coup, on peine à trouver l'envie de continuer lorsque l'on nous change une fois de plus (de trop ?) de protagoniste.