Le crash de 1983 avait balayé tout espoir de dividendes pour les vendeurs de consoles amériains. Pourtant, au pays du Soleil Levant se trouvent de nombreuses boîtes qui y croient encore et désirent sortir leur modèle de console. Ainsi Nintendo sortira sa Famicom durant l'année 1983, qui deviendra notre NES nationnale. Nec fait de même quelques temps plus tard avec sa PC-Engine. C'est le crépuscule des consoles américaines, et l'aube d'une suprèmatie aux yeux bridés.
Même si au niveau du processeur, la console de Nec est quasiment identique à celle de Nintendo, il en est tout autre au niveau du processeur graphique : celui de la PC-Engine est capable d'afficher 256 couleurs simultanément, le tout dans une résolution plus fine ! De même pour le son où les six cannaux battent encore très facilement la Nes. Ceci n'est pas très étonnant tout de même, la machine étant plus récente. La console connaîtra donc un grand succès auprès des joueurs nippons. Un de ses grands atouts était la disponibilité d'un lecteur de CD-Rom, le premier sur console soit dit en passant.

1989, la firme décide de lancer sa console aux Etats-Unis. Là encore, il faudra faire face à Nintendo, la Nes étant encore très présente chez les ricains. Par contre, le succès de Sega et de sa Master System n'est pas très grand, et encore moins Atari avec sa 7800 vieillissante. La Megadrive allait sortir, faisant pas mal d'ombre. Mais, dans le coeur des gamers, Nec proposait de nombreux jeux de qualité et surtout, encore une fois, le support du CD-Rom. Par contre, aux yeux du grand public, la console paraissait beaucoup mois puissante que la Megadrive, son processeur étant un simple petit 8 bits, alors que Sega assomait tout le monde avec les 16 bits écrits on ne peut plus gros sur le capot de la version japonaise de sa console.
Pourtant la Nec n'avait pas à rougir face à la Megadrive, son processeur graphique était bien un 16 bits, lui.

La console sort donc pour Noël sous le nom de TurboGrafx 16. C'est en fait la réplique exacte d'une PC-Engine, mais au niveau des ports manette, ce n'est pas compatible. De même, une localisation est utilisée, interdisant d'utiliser les jeux japonais. Et c'est bien là le problème, Nec tarde à convertir ses hits, et c'est autant de points gagnés en faveur des consoles concurentes.
La console restera donc réservée à un public restreint. Les éditeurs de jeux ne sortaient souvent leurs jeux que sur les consoles qui marchaient bien, et dans ce domaine, la Nes pouvait s'enorgueillir d'une énorme ludothèque. La TurboGrafx 16 n'avait donc généralement que des adaptations, car sortir un jeu uniquement sous ce format rapportait forcément moins. Même Hudson, pourtant Co-créateur de la console, procédait ainsi pour la majorité de ses titres.
De plus, le lecteur de CD-Rom a vu son prix grandement augmenter durant son passage du Japon vers les Etats-Unis. Le tout agrémenté d'une disponibilité très limitée (hors des grandes villes, point de salut), il s'en est très peu vendu.

Afin d'augmenter les chances de sa console, Nec fonda avec Hudson une nouvelle société annexe, Turbo Technologies Inc, durant l'année 1992. Afin de contrer la sortie imminente du MegaCD, on sortit une version de la TurboGrafx incluant le lecteur de CD-Rom, que l'on nomma Turbo Duo (Duo au Japon). Le tout pour un prix avoisinant les deux cents dolars, on tenait de quoi faire face à Sega. Une grande campagne fut lancée, mettant en scène un héro du nom de Johnny Turbo, qui devait se battre contre Feka (tiens tiens, ça fait quand même beaucoup penser à Sega). Le but de cette campagne étant de faire comprendre au grand publique que Sega n'était absolument pas le premier à sortir un lecteur de CD sur une console.
Mais le MegaCD utilisait le parc de Megadrive installées, déjà très présent. Rien n'y fit, la console restera toujours vouée à n public restreint.

Reste que la machine a accueilli de nombreux RPG de qualité - la plupart n'ayant jamais été traduits et restant en Japonais - ainsi que de nombreux shoot'em up de qualité. Ces deux genres étant généralement réservés aux initiés, cela ajoutait à la confidentialité de la machine.

Nec TurboGrafx 16 côté technique

Microprocesseur : HuC6280 (8-Bit) à 7.16MHz
Mémoire vive : 8 Ko + 64 Ko pour les graphismes
Vidéo : 400x270 en 256 couleurs affichable simultanément parmi une palette de 512.