Chroniqué par Nicolas Gilles
Il y a des jeux pseudo indépendants qui tapent dans l'oeil et font parler d'eux. Little Nightmares en fait clairement partie.Un premier "vrai" jeu
Tarsier Studios, basés en Suède, avaient surtout fait des niveaux et du contenu pour la série Little Big Planet sur Playstation 3.
Little Nightmares est leur premier jeu original, non basé sur une commande. Le jeu étant publié par Bandai Namco, le jeu a bénéficié d'une belle exposition médiatique, et ce avant sa sortie, permettant de préparer le terrain.
Qui est ce petit personnage que vous incarnez ?
Et il a de quoi faire parler de lui, avec son parti pris graphique très marqué et, surtout, son propos si particulier, basé sur des cauchemars d'enfants.
Le résultat, sorte de mix étonnant entre de la plateforme, du survival horror et de la résolution d'énigmes vaut le coup de pad.
Cauchemars d'enfant, vraiment ?
Derrière la boîte, on nous annonce fièrement que l'on va revivre nos cauchemars d'enfants. Heu... Non, en ce qui me concerne je n'ai jamais eu peur de me retrouver sur un bateau avec des espèces de monstres humanoïdes obèses qui cherchent à me bouffer.
Glauque.
En revanche, le côté horrifique du jeu est particulièrement bien rendu.
On incarne un petit garçon, ou un petite fille - difficile à dire - qui évolue dans ce qui ressemble à un bateau, le tout plongé dans l'obscurité.
Le jeu est globalement en vue de côté, mais ce n'est pas du 2,5D. Ici c'est de la vraie 3D : on peut se déplacer un peu partout.
Vous évoluerez souvent avec votre seul briquet pour éclairage.
Le déroulement est plutôt classique : c'est de la plateforme avec une bonne dose de réflexion. Les mécaniques sont bien foutues, c'est souvent bien pensé et il faut un peu de temps pour se faire à ce mode de réflexion.
Die and Retry parfois irritant
La maniabilité est souple, parfois un peu trop, créant quelques approximations. Mais les animations sont super détaillées et insufflent un surplus de vie à l'ensemble, même si c'est parfait au détriment de la maniabilité.
Le truc c'est que les mécaniques se basent beaucoup sur le die and retry : il faut mourrir pour comprendre ce qu'il faut faire... Du coup, on se prend à recommencer parfois un peu trop souvent les choses, surtout pour moi qui n'aime pas trop mourrir comme un con.
Vous devrez vous cacher pour éviter... mais qui au juste ?
Heureusement, les check points sont souvent assez rapprochés et la difficulté assez basse pour ne jamais m'avoir rebuté.
Au contraire, j'avais sans cesse envie de continuer d'explorer cet environnement si particulier et ses personnages hors du commun.
On aurait aimé comprendre
Little Nightmares a le bon côté d'un jeu d'auteur : un parti pris clair et original, voir radical, qui se traduit surtout visuellement et dans son ambiance, laissant un souvenir très marqué au joueur.
Brrrrr.
Mais il a aussi certains mauvais côtés du jeu d'auteur : il est énigmatique. Tout au long de l'aventure, on essaie de comprendre un peu mieux sur ce qui nous arrive. Qui sont ces personnages ? Qu'est-ce que c'est que cette réalité bizarre ? Et puis, qui est ce petit personnage que l'on incarne et qui se comporte parfois de façon... étonnante ? Oui je vous laisse la surprise, bien entendu.
Sauf qu'à la fin du jeu, bah on n'est pas vraiment avancé. Il y a un DLC qui parait-il apporte plus de questions que de réponses, et je n'ai pas joué à Little Nightmares 2 pour vous en parler (mais dès que l'occasion se présentera, je ne la manquerait pas !).
Du coup, c'est excellent, mais je suis resté un peu sur ma fin en termes de compréhension. Un jeu d'auteur quoi.
Flippant.
Il faut environ quatre petites heures pour en voir le bout, un peu plus si vous cherchez les différents secrets qui ne semblent servir à rien d'autre qu'à débloquer des trophées. C'est peu, mais c'est parfaitement bien rythmé.