Kirby's Dream Land

Chroniqué par Nicolas Gilles

Première incartade de la petite boule blanche !

Le premier d'une longue série

Pas facile de mesurer le nombre de jeux Kirby, d'autant qu'il en sort encore régulièrement au moment où j'écris ces lignes, en 2024. Ils ne portent pas de numéro et les spin-off sont nombreux, on en aura un dès l'année suivante avec le très réussi Kirby's Pinball Land.

C'est HAL Laboratory qui développe le jeu. Le studio a été créé en 1980, il n'en est donc pas à son coup d'essai. A son tableau de chasse, il a pas mal de jeux MSX, un format d'ordinateur très populaire à l'époque au Japon. A la fin des années 1980, le studio entre dans le giron de Nintendo et propose des jeux comme Adventures of Lolo ou le premier épisode de la mythique série Mother.


Sur Game Boy, ils font leurs armes avec Pinball: Revenge of the Gator.

Kirby va proposer quelque chose d'atypique dans le monde du jeu vidéo japonais du début des années 90. Il répond à une demande de Nintendo qui souhaite un jeu qui plaise à tout le monde.

D'où vient le nom Kirby ?

Je fais une petite parenthèse sur le nom du héros : pourquoi se nomme-t-il Kirby ? Il a failli s'appeler Twinkle Popopo, mais ce n'était pas tip top pour le marché hors Japon.


Il y a plusieurs pistes pour le nom :
La première, c'est un nom de pris à une entreprise américaine qui vend des aspirateurs : Kirby Company. Cela serait marrant pour un héros qui aspire ses adversaires.
La seconde, c'est un clin d'œil fait à John Kirby, un avocat de chez Nintendo of America. Nintendo lui doit une fière chandelle, puisque c'est grâce à lui que l'entreprise a gagné son procès contre Universal Studio qui accusait la firme au plombier d'avoir plagié King Kong dans son jeu Donkey Kong.

Adorable tout plein

Au début des années 1990, la difficulté dans les jeux vidéo était plutôt corsée. Certes, tous les jeux n'étaient pas du niveau d'un Probotector, mais terminer un jeu ne se faisait jamais lors de la première partie.

Kirby, lui, propose une petite bulle enchantée en proposant un monde cotonneux parfaitement adorable, mais également la difficulté qui va avec.


Le jeu ne compte que cinq niveaux, et encore : quatre et un dernier où il faut vaincre à nouveau tous les boss avant de pouvoir se coltiner le boss final.

Un gameplay simple, mais qui évoluera par la suite

Kirby, on le connait pour aspirer ses adversaires et récupérer leurs pouvoirs. Sauf qu'ici, on est sur le premier épisode, et ce n'est pas encore le cas ! Et c'est d'ailleurs étonnant de voir que les adversaires dont on volera les pouvoir dans les épisodes suivants sont déjà présents ici !

On peut les aspirer puis les utiliser comme projectiles sur les autres adversaires. On peut sauter, mais on peut aussi aspirer de l'air pour s'envoler. Et là, à l'époque, c'est assez incroyable : régulièrement, on peut se contenter de voler au-dessus des ennemis en parfaite sécurité ! Bon ok, le score s'en ressent, mais c'est une première en 1992 !


On a également quelques phases de shoot'em up, avec notamment l'un des boss.

Graphiquement, c'est vraiment très joli : la réalisation est très bonne... Les développeurs ont même voulu en faire trop, car régulièrement le jeu rame ! Encore une chose à laquelle on n'est pas vraiment habitué sur Game Boy.

Trop court et trop facile ?

Il ne faut que 45 minutes à une heure pour voir le bout de Kirby's Dream Land. Trop court ? Bah, si on reparle de Probotector, c'est à peu près la même chose !


Sauf que pour Kirby en deux ou trois essais, on y arrive, alors que pour Probotector, seule une élite a pu en voir le terme.

C'est bien là toute la différence avec les autres jeux de l'époque : Kirby n'est pas plus court, en revanche il est plus facile, ce qui fait qu'on le termine beaucoup plus rapidement !

Est-ce un problème ? Cela pouvait l'être à l'époque, où l'on n'avait qu'un ou deux jeux par an. Du coup, on les ponçait jusqu'à la corde. Et terminer à chaque fois un jeu, ce n'était pas forcément le plus motivant. En tout cas pas quand on vient de l'acheter.


Bon, il y a bien la notion de score à battre, mais même si le jeu en propose un, on est loin du challenge d'un shoot'em up par exemple.