Chroniqué par Nicolas Gilles
Porte étendard brandissant bien haut les couleurs d'une Playstation 4 fraîchement sortie, Killzone Shadow Fall propose une réalisation résolument next gen, mais un gameplay ancré dans les poncifs ancestraux des FPS.La série des Killzone est relativement atypique. Toujours dans l'ombre des cadors que sont les Halo, Medal of Honor et autres Call of Duty, elle propose sa propre vision du FPS, qui peut se résumer en un mot : Guérilla, le nom du studio en charge du développement mais également terme qui sied parfaitement bien au type de combat proposé.
Le conflit entre deux factions : les Vektans et les Helgans, compte ici un chapitre supplémentaire à son histoire. Déjà, bon point : contrairement à la plupart des FPS actuels, on comprend l'histoire. On pourrait même s'y intéresser ! Malheureusement, le propos est parfois un peu lourdingue et simpliste (Qui a raison ? Quel intérêt pour ce conflit ?). Le scénario a au moins le mérite de poser des questions et proposer une version moins manichéenne que la concurrence. Mention spéciale à la fin, loin d'être convenue, et qui apporte réellement quelque chose.
Killzone Shadow Fall sur Playstation 4.
Ce qui marque le plus dans Killzone Shadow Fall, c'est sa réalisation. C'est finalement tant mieux : un premier contact avec une nouvelle génération de console doit être en forme de tarte dans la gueule. C'est ici le cas. Sans proposer un gap graphique phénoménal, on apprécie déjà le fait que le jeu soit en 1024p nativement, ce qui réduit énormément les effets d'aliasing.
La direction artistique n'est pas en reste, et propose quelques passages vraiment chiadés qui vous feront contempler certains paysages pendant quelques secondes... voir plus.
Toutefois, la réalisation ne fait pas tout, et c'est là que Killzone Shadow Fall en prend plein les dents. Le gamplay est tout ce qu'il y a de classique. La seule originalité, c'est que l'on dispose d'un petit drone qui nous suit partout. Grâce au pavé tactile de la manette, on peut lui intimer quelques ordres : attaquer, défendre, faire sauter un bouclier ou encore pirater un ordinateur. C'est finalement assez intéressant puisque l'on s'en sert afin de détourner l'attention des adversaires ou encore établir un semblant de stratégie pour nettoyer le champ de bataille.
La claque graphique est présente.
Car il est toujours question de guérilla dans le jeu. Sans atteindre les sommets d'un Killzone 2, Shadow Fall arrive à proposer quelque chose qui se démarque des FPS actuels... sans vraiment avoir réussi à me convaincre. La faute à des scripts parfois un peu trop visibles et, surtout, à un gameplay qui colle mal avec le level design.
Ce dernier étant particulièrement découpé et chaotique (et bon !), on réalise vite que si on ne fait pas ce que les développeurs ont prévu, on ne peut pas progresser... Le syndrome du script quoi. Sauf que dans un Call of Duty - maître étalon du genre - les indications sont claires (on peut même parler de jeu en forme d'autoroute). En voulant se montrer plus ténu, Killzone Shadow Fall ne fait que souligner ses errements.
On se retrouve donc paradoxalement avec un jeu plus ouvert, mais où les scripts sont également plus visibles. Les dix missions prennent une petite heure chacune, totalisant une durée de vie tout à fait honorable pour le genre.