Chroniqué par Nicolas Gilles
Un peu de douceur dans un monde fait de FPS intergalactiques, ça vous dit ? Dans ce cas, vous devriez jeter un œil à Fragile Dreams sur Wii…Le point fort de Fragile Dreams, c’est clairement son ambiance. Froide et chargée de nostalgie, elle ne manquera pas de vous toucher. Le scénario explique cette ambiance atypique : vous incarnez Seto, dont le grand père vient de mourir. Il se retrouve seul au monde et décide de partir battre la campagne sur cette terre désertée afin de découvrir s’il existe ou non d’autres humains encore en vie.
De cette mise en place résultent des réflexions sur la solitude, la mort et l’amitié. Le tout fait quelque peu penser à Silent Hill 2, sans toutefois arriver à rivaliser avec la maestria de ce dernier. Des sentiments adultes, parfois énoncés de manière maladroite, mais dans tous les cas, cela fait plaisir de voir cette relative maturité dans un jeu vidéo (et plus particulièrement sur la Wii, console du grand public par excellence).
Fragile Dreams sur Wii.
La durée de vie est moyenne, comptez une bonne dizaine d’heures pour en voir le bout. C’est tout à fait suffisant au final et fait que le jeu ne tombe jamais dans la redite ou les longueurs. Le tempo est lent, mais pas pesant, et l’histoire énigmatique et avare en détails durant presque tout son déroulement font que l’on veut découvrir ce monde laissé à l’abandon.
Le jeu se veut donc très contemplatif. La réalisation est d’ailleurs un modèle du genre sur Wii, les gens de chez Tri-Crescendo on fait des merveilles. Techniquement, c’est superbe, mais c’est surtout la direction artistique qui constitue l’une des plus belles réussites de Fragile Dreams. Même chose pour la musique, qui sait se faire discrète, intervenir aux bons moments tout en n’entêtant jamais le joueur, même après plusieurs heures de jeu.
En revanche, la maniabilité est tout bonnement à chier. Gros point noir du tableau, on se rend compte que l’utilisation de la Wiimote est parfois vraiment limitée face à une bonne vieille manette classique. Tout au long de son périple, Seto sera équipé d’une lampe torche que l’on maniera en pointant la Wiimote. Sur le papier, c’est très bon, et même dans les passages d’exploration – heureusement les plus nombreux dans le jeu – on prend plaisir à regarder partout et apprécier les détails d’un level design très riche. Par contre, dès qu’un combat se lance, c’est vite calamiteux : la caméra ne répond plus de rien et il faut se montrer très précis avec la Wiimote sous peine de se prendre de vilains coups.
Une ambiance hors du commun.
Les bastons dans des couloirs notamment sont un vrai cauchemar pour le joueur qui aura raison de pester contre ces $%#& de caméras et la lenteur du personnage à se retourner. Heureusement, la difficulté est très basse tout au long du jeu, ce qui évite bien des frustrations puisque le gameplay n’est jamais poussé à fond.
Côté armes, on trouve pas mal de choses : bâton, barre de fer, balais, arc et même arbalète. En revanche, toutes se cassent assez rapidement, et il vous faudra du stock pour vous éviter d’être pris au dépourvu. Tout cela tient dans un inventaire que vous pourrez réorganiser à la manière d’un jeu de rôle classique. Le leveling est également présent, votre personnage récupérant de l’expérience à chaque adversaire vaincu. Le tout est tout de même très limité, mais ce n’est finalement pas le sujet du jeu. On trouvera également des objets mystère, que l’on pourra étudier lorsque l’on se trouvera tranquillement au coin d’un feu (les points de sauvegarde).
Ce pourront être des items de soin, des armes, mais également des objets qui vous conteront leur histoire. Mine de rien, cette dernière particularité vous fait entrer encore un peu plus dans le jeu, et dans toutes ces vies perdues pour une obscure raison qu’il vous reste à découvrir.