Chroniqué par Manuwaza
Depuis une dizaine d'années, les jeux de shoot estampillés Resident Evil ont alterné le bon (Dead Aim) et le carrément médiocre (Survivor). Conçu pour exploiter le WII Zapper, Umbrella Chronicles avait fait office de juste milieu entre les deux titres susnommés. Un succès suffisant pour justifier la commercialisation d'un second volet du même acabit en termes de qualité...The Darkside Chronicles se propose donc de s'attarder sur les passages « oubliés » dans le précédent chapitre, à savoir RE2 et Code Veronica. Si le fait de pouvoir revivre deux aventures aussi cultes d'un point de vue différent représente en soi une raison suffisante de se porter acquéreur du soft, on regrettera cependant que les quelques libertés scénaristiques prises par rapport à l'intrigue ne soient pas plus inspirées. Ainsi, si flinguer du zombie dans le commissariat de Raccoon City aux commandes de Claire ou Leon ne manquera pas de déclencher un frisson chez nombre de fans, d'autres passages inédits peineront à nous montrer leur intérêt dans la progression du scénario qui sera de fait incroyablement décousue. S'ajoutera à cette redécouverte un scénario inédit mettant en scène Krauser et Leon dans une jungle plutôt dangereuse pour les humains s'y aventurant.
Concernant la maniabilité, le soft reprend les standards définis dans Umbrella Chronicles. On pourra donc utiliser le WII Zapper pour plus de confort, et ainsi abuser du large panel d'armes disponibles (allant du simple 9mm doté de munitions illimitées à l'inévitable lance-roquettes, en passant par la sympathique arbalète) dans les meilleures conditions. Pour les sélectionner, rien de plus simple puisqu'il suffira d'attribuer l'une d'entre elle à chaque direction de la croix directionnelle pour ensuite être en mesure d'y avoir recours en quelques secondes in-game. Ces différents équipements seront d'ailleurs customisables moyennant finances, poussant de fait le joueur à dégommer allègrement tous les éléments du décor susceptibles de contenir un petit pécule. En plus de ces armes à projectiles, on pourra également, en secouant le contrôleur de jeu, compter sur son poignard qui n'aura pas son pareil pour se débarrasser de petites bestioles ayant pour principale occupation de sauter au visage des honnêtes citoyens.

Leon en mauvaise posture
Un gameplay qui peut sembler plutôt convainquant de prime abord, mais qui est sujet à quelques imperfections de taille contribuant à le rendre terriblement frustrant. D'une part, la précision des tirs est toute relative. Malgré un laborieux calibrage dans le menu du jeu, jamais vous n'obtiendrez le niveau de précision d'un Time Crisis ou d'un Virtua Cop. Dans ces conditions, on en arriverait presque à bénir la présence des disgracieuses mires à l'écran. Même dans le cas où vous parviendriez à vous faire à cette imprécision, vous ne serez pas pour autant à même d'enchainer les headshots, ces derniers étant plus qu'aléatoires. Darkside Chronicles est en effet le seul RE dans lequel un zombie peut allègrement se prendre quatre tirs en pleine trogne sans pour autant succomber à ses blessures. Le second problème de cette maniabilité réside dans le paramétrage des touches. En effet, si la plupart sont configurables à la guise du joueur, le tir sera invariablement dévolu à la gâchette de la Wiimote. Si un tel parti pris n'est guère dommageable pour le possesseur d'un Zapper officiel, il n'en va pas de même pour certains autres flingues. Pour prendre mon exemple personnel, le rôle de la gâchette y est assuré par le nunchuck. Cette impossibilité de paramétrer la touche de tir oblige donc le joueur à tenir son arme d'une bien étrange manière, et d'utiliser la touche B de la Wiimote située au bout du canon. Étrange, et bien peu pratique à l'usage!
Côté réalisation, on alterne entre le bon et le correct. Redécouvrir les environnements de RE2 avec des graphismes remaniés vaut son pesant de cacahuètes, même si l'on remarquera quelques traces d'aliasing par endroits. Le soft tente également d'augmenter l'immersion et le stress du joueur en incluant de longues phases de calme progression durant lesquelles on s'ennuie ferme. En effet, si ces dernières sont indispensables dans un survival, elles s'avèrent rapidement lourdingues dans un rail shooter. Cette immersion est également renforcée par des mouvements de caméra mis en scène comme si cette dernière était fixée sur l'épaule du personnage. Seulement voilà, les incessantes gesticulations de la vue lors de certaines phases s'avèreront franchement pénibles pour ajuster sa visée. Il ne sera ainsi pas rare que l'on prenne le temps de viser un zombie s'approchant d'un côté, pour qu'au moment de tirer la caméra n'effectue une rotation à 180° rendant le tir impossible. A côté de cela, on ne pourra qu'apprécier le bestiaire mêlant adroitement des têtes connues, et des ennemis inédits. Mention spéciale pour les boss, impressionnants pour la plupart, qui donneront lieu à des affrontements plutôt jouissifs...

The Darkside Chronicles