Chroniqué par Manuwaza
De 1994 à 2004, il aura fallu attendre dix ans pour voir de nouveau un Final Fantasy sortir sur une console de Nintendo. Particulièrement atypique, Final Fantasy Crystal Chronicles a fait grincer pas mal de dents à l’époque de sa sortie…La raison la plus évidente est sans nul doute la quasi-absence de scénario. Le soft met en scène une sombre histoire de miasme se répandant sur le monde en détruisant tout sur son passage. Seuls quelques villages protégés par des cristaux parviennent à échapper à ce fléau. Malheureusement, le cristal perd petit à petit de sa puissance, rendant nécessaire l’envoi de caravanes pour récupérer de la Myrrhe, indispensable pour le purifier et lui rendre toute son efficacité. Vous faites partie d’une de ces caravanes et allez donc devoir année après année partir en quête de la précieuse substance, protégé du miasme par un calice. Vous vous rendrez vite compte que ce semblant de scénario n’est qu’un prétexte à l’action, qui vous fera explorer d’innombrables donjons tous plus dangereux les uns que les autres.
Contrairement aux Final Fantasy classiques, ce Crystal Chronicles se présente comme un Action/RPG. Vous dirigez donc votre équipe sur une carte du monde assez simpliste jusqu’aux donjons dans lesquels vous aurez à faire à des monstres lors de combats en temps réel. Il sera donc important de bien avoir choisi sa race et son job au moment de la création de son personnage, pour pouvoir combattre dans les meilleures conditions. Outre les attaques physiques, des magies seront également disponibles sous la forme de sphères (tiens tiens, références aux matérias de Final Fantasy 7 ?) que vous récupèrerez en vainquant certains adversaires. Vous aurez cependant la désagréable surprise de constater que terminer un donjon vous fera perdre la totalité des magies récupérées dans ce dernier, vous obligeant à tout recommencer de zéro dans le suivant.
Final Fantasy Crystal Chronicles sur GameCube.
En solo, le jeu se présente comme un ARPG moyen que bon nombre de joueurs laisseront tomber avant la fin de l’aventure. En revanche, Square a ici eu la brillante idée de proposer un mode multi pouvant se jouer jusqu’à quatre joueurs sur la même console. Attention toutefois, car cela nécessitera l’achat d’une Game Boy Advance par personne, investissement pouvant paraitre lourd au premier abord. Il n’en est pas moins nécessaire pour permettre une bonne lisibilité à l’écran, en affichant les menus des différents joueurs directement sur l’écran de la console portable. Une fois plongé dans l’aventure avec vos amis, vous n’en décrocherez pas tant l’accent a été mis sur l’aspect coopératif. A titre d’exemple, il vous sera possible de réaliser des sorts combinés. Ainsi, en lançant deux magies simultanément et en respectant un timing très précis, vous aurez la possibilité d’en obtenir de nouvelles beaucoup plus puissantes. De même, lors de l’exploration des donjons, l’un des joueurs verra s’afficher sur sa Game Boy Advance la carte, tandis que l’autre connaitra la position des ennemis. Une bonne coordination entre les différents protagonistes sera donc absolument nécessaire pour finir le jeu, d’où un aspect convivial absent de la plupart des RPG.
En plus de ce mode coopératif, Final Fantasy Crystal Chronicles comprend un atout de taille : ses graphismes. D’une finesse remarquable, ils vous immergeront sans peine dans un univers doté d’une patte graphique toute particulière et incroyablement attachante. De l’atypique carte du monde aux splendides décors, en passant par les somptueux effets de lumière lors des combats, tout a été mis en œuvre pour en mettre plein les mirettes au joueur, en faisant une véritable démo technique pour la GameCube. Au niveau du bestiaire, les fans de la saga Final Fantasy apprécieront de retrouver quelques têtes connues puisque déjà rencontrées dans d’autres épisodes. L’ambiance sonore, malgré quelques thèmes passablement agaçants (je pense notamment à celui entendu sur la carte du monde), réussit elle aussi à faire passer l’émotion pour une atmosphère grandiose digne des plus grands RPG de l’histoire.