Dragon Quest Swords

Chroniqué par Nicolas Gilles

Les mauvaises langues diront que ce jeu est en droite lignée de la série Dragon Quest : totalement rétrograde... Le fait est qu'il est difficile de leur donner tord.

Il convient toutefois de nuancer le propos. On sait que les séries Dragon Quest et Final Fantasy se tirent constamment la bourre, même si elles sont dorénavant sous le girons d'un seul et même éditeur.
Il n'en reste pas moins que chacune de ces séries dispose d'une marque de fabrique qui lui est propre. Dragon Quest est un très vieux RPG japonais. Peu connue chez nous, la série est carrément vénérée là bas. Pour nous autres amateurs de RPG, elle parait un peu hardcore, vieillotte, tant dans sa réalisation que dans son gameplay ultra rigide qui n'a pratiquement pas évolué depuis les années 1980.

En 2003 sort une Epée Kenshin Dragon Quest, une console tout en un qui propose un spin-off de la série. Très orienté action, il garde quelques bases de RPG, mais surtout, il propose un gros retour aux sources. Avec ses graphismes typiquement 16 bits et son gameplay vénérable, il parait tout droit sorti de l'époque des Donjon Master.
Autant dire que l'annonce de la sortie de la version Wii a fait son petit effet. Au final, c'est plutôt décevant, Dragon Quest Swords étant moins bon que son prédécesseur.


On aurait pu croire que la Wiimote allait permettre de superbes choses, or il n'en est rien. C'est même elle qui pose le principal problème du jeu. Alors que dans Kenshin il fallait donner de grands coups d'épée (bonjours les courbatures au niveau des épaules), ici de simples coups de poignets sont nécessaires. Pire, pour pouvoir être précis, il faut locker un point à l'écran à l'aide du bouton A ! Pas grand chose à voir avec le maniement d'une épée, donc.

L'aventure est simpliste au possible, et s'étale sur huit niveaux. Dans un niveau, vous êtes sur des rails et ne pouvez qu'avancer ou reculer, avec des monstres qui apparaissent aléatoirement. Le tout se joue uniquement à la Wiimote, sans nunchuck. Du coup, lors des quelques phases de déplacement libre, la croix laisse énormément à désirer pour ce qui est du confort de jeu.
Le scénario est niais au possible, mais possède tout de même un certain charme désuet qui conviendra tant aux nostalgiques qu'aux casuals gamers.
Car si le jeu cible clairement ces derniers, les ficelles sont celles des vieux RPG. Par exemple, il faut sauvegarder dans une église... Certains trouveront ça marrant, d'autres affirmeront que c'est particulièrement ringard.

Durant votre aventure, vous serez épaulé par quelques amis. Dont la fameuse nana visible sur la pochette du jeu et son accent français (le jeu est doublé en anglais) à couper au couteau.
Il viennent vous prêter main forte durant les combats en attaquant ou en vos allouant quelques soins bienvenus. Le problème, c'est que leur niveau est tellement plus faible que le votre qu'ils se feront très rapidement flinguer, vous laissant tout seul. Heureusement, des herbes vous permettent de reprendre de la vie. Car oui, il y a du leveling dans ce jeu ! Très limité, il est tout de même présent.

Entre les niveaux, vous pourrez changer votre équipement pour renforcer votre défense et votre attaque. C'est simpliste, mais cela suffit.
La difficulté est plutôt basse, pour peu que l'on prenne la peine d'apprivoiser la maniabilité particulière du titre. Reste que certains monstres sont particulièrement irritants dans leur façon de combattre, et malgré de bons réflexes et une bonne techniques, il vous feront irrémédiablement chier.
Chaque niveau se termine par un boss. Comme pour chaque ennemi, il faut trouver son point faible et frapper au bon moment. A ce sujet, la jauge de spécial qui monte à chacun des coups que vous infligez sera bien utile, puisqu'elle permet de lancer un coup spécial beaucoup plus puissant.
Le jeu est plutôt court, voir très très court pour un RPG, puisque vous pourrez en voir le dénouement en sept petites heures environ.