Chroniqué par Nicolas Gilles
Un désastre ? Une situation de crise ? On peut rapprocher l'état des lieux faite par un gamer vis à vis de la ludothèque de la Wii avec le titre de ce jeu à priori spécialement développé pour lui.La Wii, un désastre ludique ? Non, tout de même pas. Seulement d'un point de vue de joueur pur et dur, il faut avouer que deux ans après la sortie de la console, force est de constater que les bons jeux ne sont pas nombreux. La faute à une manette trop originale, à une industrie de plus en plus coûteuse en plein changement ou à un public trop casual que les développeurs ne savent pas forcément contenter, on ne sait pas vraiment.
Dans tous les cas, Nintendo, en achetant le développeur Monolith, décide de reprendre les choses en main et de proposer un jeu au public qui lui a permit de gagner de l'argent durant les années 1980 et 1990 : les joueurs.
Ainsi, Disaster Day Of Crisis est annoncé comme le messie, l'appel fameux de Nintendo "Gamers ! On ne vous a pas oublié !".
Une fois le jeu en main, on se rend bien compte qu'ici, point de balance high tech et autres incongruités du genre, mais plutôt un jeu, un vrai, totalement tourné vers l'arcade et ce d'une façon totalement revendiquée.
Disaster Day Of Crisis, un vrai jeu d'arcade sur Wii.
Tout au long du jeu, j'ai eu l'impression de jouer à la Dreamcast. Cela veut dire deux choses, une bonne et une mauvaise. La bonne, c'est que l'on a bien ici un jeu d'arcade, avec ses qualités et ses défauts, comme sur la dernière console de Sega.
La mauvaise, c'est qu'elle commence à dater la console de Sega ! Et techniquement, on sent bien que la Wii fait bien pâle figure face à des Gears of War 2 qui mitraillent à tout va chez la concurrence !
Le scénario est très présent, mais il est visiblement utilisé comme faire-valoir aux séquences d'action. On ne se retrouve absolument par dans le personnage de Ray, secouriste idéaliste obnubilé par la perte de son coéquipier lors d'une éruption volcanique. Pourtant, comme par hasard, son passé le rattrapera et il devra aller sauver la soeur de ce coéquipier qui s'est faite enlever par de vilains terroristes qui projettent d'utiliser une arme nucléaire. Comme si ça ne suffisait pas, il s'abat sur l'Amérique une série de catastrophes naturelles sans précédent : tremblements de terre, inondations, tsunami, et j'en passe !
Côté histoire, on se croirait presque dans un Time Crisis tant c'est niais et mal fagoté.
Les phases de jeu sont par contre bien plus sympathiques. C'est de l'arcade, mais de l'arcade qui sait parfaitement bien utiliser la fameuse Wiimote. Ainsi, vous allez faire de la place autour de vous sur le canapé à l'agiter pour courir et éviter une coulée de lave, ou la balancer dans un sens et dans l'autre pour éviter certaines attaques ennemies.
On trouve également de nombreuses phases de tir, qui rappellent énormément Time Crisis (encore lui, mais en bien cette fois). On vise avec la manette, comme dans Link's Crossbow, c'est très ergonomique et moins fatiguant pour les bras qu'un flingue en plastique.
On trouve également des phases à pied, avec un peu plus de recherche, et des phases en voiture. On conduit en utilisant la manette à l'horizontal et en la penchant pour tourner. C'est rigolo cinq minutes, mais dès qu'il faut passer aux choses sérieuses on peste contre ces putains d'accéléromètres bas de gamme qui saturent trop vite. En plusieurs endroits on peut ressentir cette frustration due aux limitations de la manette. Fort heureusement, cela n'est pas le cas trop souvent.
Ce qui est par contre parfois frustrant, c'est la barre d'endurance qu'il faut sans arrêt surveiller. Avec le temps, votre endurance baisse, il vous faut alors trouver des aliments pour la faire remonter. Si elle est au minimum, elle commence à attaquer doucement votre barre de vie. Cela est sympa puisque le sentiment d'insécurité est renforcé, mais le côté exploration en prend un coup, et quand on sait que l'objectif secondaire est de secourir le plus de gens, et que pour cela il faut d'abord les trouver, cela donne un gameplay parfois un peu bancal.
Chacun de la vingtaine de niveaux que compte le jeu (pour une durée de vie d'environ 10 heures) alterne entre différentes scènes, proposant des gameplays divers et variés. Cela évite le sentiment de monotonie que l'on retrouve dans de nombreux jeux d'arcade. Bravo Monolith !