Chroniqué par Nicolas Gilles
Après un premier épisode particulièrement culte, Deus Ex avait connu une suite en demi-teinte. Ce Deus Ex Human Revolution vient pour relever le niveau.Le jeu était attendu comme le Messie ; avec un ainé aussi illustre, cela n'est pas étonnant. Mais souvent dans ce genre de cas de figure, on ressort déçu. Avec Deus Ex Human Revolution, on ne l'est pas, ou presque pas. Évidemment, il ne faut pas le comparer avec son modèle, mais le fait est que la galette apporte quelque chose de particulièrement probant.
Vous incarnez Adam, le chef de la sécurité d'un grande groupe travaillant dans la recherche autour des améliorations physiques du corps humain. Après une attaque terroriste, vous ressortez - bien malgré vous - bardé de ces gadgets techniques. L'aventure vous mènera sur l'enquête, pour un résultat qui m'a un peu déçu en terme d'histoire. En y réfléchissant, le scénario est un peu trop simpliste. Sous ses airs de réflexion sur l'évolution humaine vis-à-vis de la science (et là dessus les références au film Blade Runner sont nombreuses), on se retrouve avec un produit fini qui reste un jeu vidéo plutôt qu'un objet de réflexion. Pas forcément un problème, mais cela pourra décevoir les fans de la première heure qui attendaient un peu plus de hauteur dans la série.
Deus Ex Human Revolution sur Playstation 3.
Une fois la manette en main, le principe est simple, et toujours sous le signe de la liberté. C'est bien simple : pour une situation, chaque joueur réagira différemment. Force brute, finesse, camouflage, tout est là pour donner au joueur le gameplay qu'il souhaite avoir, quitte à alterner entre les différentes scènes.
Au gré de vos avancées, vous pourrez débloquer de nouvelles améliorations, comme pouvoir tomber de n'importe qu'elle hauteur, mieux viser ou encore améliorer vos capacités de hacking. Ce système de piratage, sous forme de puzzle game particulièrement bien foutu, est au coeur même du principe de jeu. Outre les portes et autres robots, hacker des systèmes vous permettra de récupérer des tonnes de données (mails, etc.) sur l'histoire du jeu, beaucoup plus sympathiques que sa trame principale.
On trouve également des quêtes annexes réellement intéressantes, qui peaufinent des pans du scénario et lui apportent encore une fois un peu plus de profondeur, bien loin des "va me chercher ceci" ou "va buter untel" des autres jeux du genre. De là, on trouve également des discussions mémorables, encore un cran au dessus de celles de Mass Effect (mais toutefois moins profondes) en terme d'interaction : en fonction de vos réponses, la discussion évoluera. Votre but ultime : convaincre ; en cela, le jeu se révèle particulièrement bien foutu.
Le level design est riche, et aller d'un point A à un point B peut se faire de moult façons : égouts, conduits d'aération, caché derrières les éléments du décor ou en gros sac à grands coups de flingues, vous pouvez faire ce que vous voulez... Dans la limite de vos capacités. Toutefois, je n'ai pas trouvé que l'approche ultra bourrine fonctionnait, le jeu donne tout de même la part belle à la finesse, ce qui n'est pas un mal. Malheureusement, on trouve quelques phases avec des boss qui viennent briser cet équilibre : en vous imposant une approche de force brute, on se retrouve avec un shooter plus classique au gameplay pas forcément adapté. Heureusement, ces phases sont peu nombreuses.
Idem pour le côté technique jeu, avec un moteur parfois un peu à la ramasse et une IA parfois plus que hasardeuse. Le tout est fort heureusement rattrapé par cette profondeur et ce level design décidément très inspirés.