Chroniqué par Nicolas Gilles
Deponia nous propose un point'n click pur et dur. Dur surtout en fait.Daedalic Entertainment : pour l'amour du point'n click
Deponia est sorti en 2012 sur PC, et arrive en 2019 sur Nintendo Switch.
On connait le studio pour ses point'n click, une véritable décalaration d'amour au genre popularisé par des Day of the Tentacle ou Monkey Island.
L'interface est très claire.
Oui, lorsque l'on parle de ce genre de jeu, même 30 ans plus tard, ce sont encore ces titres qui reviennent en mémoire.
Et pour cause : les nouveaux venus ne leur arrivent pas à la cheville. Et ce n'est pas Deponia qui va changer les choses.
Tous les ingrédients du genre sont là : des graphismes sympathiques et très reconnaissables (c'est d'ailleurs clairement la marque de fabrique du studio) ; des objets à récupérer partout ; des combinaisons d'objet à s'arracher les cheveux ; un humour débile et aussi léger qu'une plume scotchée à une enclume.
Ce gros con de Ruffus.
Voilà, le décor est planté : on ne cherche pas à faire de l'originalité, mais de faire dans la continuité. Ce n'est pas forcément un problème pour qui aime le genre... ce qui est mon cas.
Point'n click tête à claque : un anti-héros peu attachant
Bienvenu à Deponia, une planète poubelle. Vous incarnez Rufus, un anti-héros totalement narcissique qui ne souhaite qu'une chose : se barrer de cette foutue planète pour aller sur Elyseum, une cité modèle qui se trouve juste au dessus des nuages, quasiment à portée de vue.
Inventeur du dimanche, il élabore des plans et autres stratagème qui ne finissent généralement qu'à lui péter quelques os, pour retourner la queue entre les jambes chez Toni, sa copine.
La ville, dans laquelle vous allez passer pas mal de temps...
Alors qu'il va une fois de plus tenter de s'échapper (après s'être fait larguer par sa meuf), Rufus va tomber sur une élysienne... Et c'est tout le début de l'aventure Deponia, dont c'est ici le premier opus d'une série de quatre épisodes.
Le soucis, c'est que Rufus, dès le début du jeu, est un sale con. Un couillon. Un peu débile, mais tellement égocentrique que je peine à avoir envie de continuer d'avoir envie de savoir ce qui va bien pouvoir lui arriver.
Guybrush Threepwood dans Monkey Island est un looser, mais un looser attachant. Et c'est exactement la même chose pour Georges dans Les Chevaliers de Baphomet. Et c'est certainement aussi ce qui fait une partie du succès de ces jeux : l'empathie.
Votre inventaire, un classique du point'n click.
Du coup, difficile de s'investir dans l'aventure quand le héros principal est aussi antipathique.
A fond dans les travers des point'n click
Et ce n'est pas le seul travers de Deponia : avec des décors assez vastes (et qui changent peu au gré de l'aventure) et la tonne d'objets à récupérer, vous allez certainement vous prendre la tête.
Autant dire que le terminer sans recourir à une soluce est quasiment mission impossible. Dommage !
Tout tourne autour d'elle !
De plus, j'ai même eu un bug, où un objet ne voulait pas se combiner à un autre... J'ai fini par trouver la solution proposée par les développeurs sur un forum, mais par la suite j'avais bien peur d'être à nouveau bloqué pour une connerie.
En revanche, l'interface est bien pensée pour la Switch : ici, pas de pixel hunting. Pas besoin de passer son temps à cliquer partout histoire de voir si on débloque quelque chose. Et ça, c'est déjà un grand pas dans le monde du point'n click !
Un appui sur le stick gauche, et hop : tous les objets à interaction sont affichés. Cela facilite la vie... mais la difficulté reste bien présente.
L'aventure a une durée de vie moyenne pour le genre. Il est une fois de plus impossible de donner une estimation en heures de jeu car c'est tellement différent d'une personne à une autre, mais comptez entre 5 et 7 heures de jeu.