Chroniqué par Nicolas Gilles
Un jeu avec Chuck Norris et Kim Bassinger, qui suite les années 80 ça vous dit ? Alors vous allez avoir mal. Très mal.Une putain d'affiche
Il y a des jeux comme ça, qui sortent de nulle part. Et dès les premières secondes de jeu, on comprend pourquoi.
Pourtant, lors de l'annonce, on se concentre sur le casting. Regardez-moi cette putain d'affiche ! Pour un vieux con né à l'aube des années 80 comme moi, il y a toutes les stars des films hollywoodiens de ma jeunesse : Chuck Norris (Walker Texas Rangers, Portés Disparus 2), Kim Bassinger (9 Semaines ½, Cool World), Dany Gloover (L'Arme Fatale), Michael Madsen (Thelma et Louise, Kill Bill, Donnie Brasco), Damion Poitier (Jarhead, Very Bad Trip), Danny Trejo (La Machette, Une Nuit en Enfer), Michael Rooker (Cliffangher, Les Gardiens de la Galaxie) et Vanilla Ica (Cool as Ice, Les Tortues Ninja 2).
Ouf.
Mais purée, quelle distribution de fou ! Et pour un jeu vidéo et pas un film, incroyable !
Le jeu est annoncé lors des Game Awards en décembre 2022. Il sort trois mois plus tard sur PC et encore un peu plus tard sur PS5 et Xbox. C'est ce que l'on appelle un shadow drop, et pour certains, comme Metroid Prime Remastered, cela est très réussi.
Sauf qu'ici, pas du tout.
Nord et Sud version pourrie
Dès l'introduction, on comprend que quelque chose ne va pas. C'est vite expédié. Travis Baker (Michael Madsen) n'est qu'une petite frappe. Mais quand le King, le roi de la pègre de la ville de Rockay City, se fait dézinguer lors d'une de ses fêtes, il ne faut pas rater l'opportunité. Il y a une place à prendre, et c'est bien ce qu'il compte faire avec son équipe.
Et son équipe, c'est vous !
Sauf que forcément, pas mal d'autres veulent également la place : il faudra tenir tête à quatre aux gangs hauts en couleurs, tenus par la distribution en or massif énumérée quelques lignes plus haut.
Votre but est donc d'étendre votre territoire, en lançant de courtes séquences de gameplay où il faut canarder tout le monde. C'est court, sans finesse, et pas vraiment fun.
Pour certains, cela rappelle Payday 2, mais pour moi, cela serait plutôt Nord et Sud sur Amiga et Atari ST, avec son adaptation Switch de piètre qualité.
Si vous gagnez, vous gagnez de l'argent, vous élargissez votre territoire, etc. Vous jouez la plupart du temps avec des malfrats anonymes, mais de temps à haut, une tête d'affiche fait son apparition. Vous ne dirigez alors qu'elle sur une aire de jeu miniature. Attention : s'il meurt, c'est la fin de l'histoire parallèle, vous n'en connaitrez jamais la fin.
Le jeu enchaîne donc les mini-scènes sans jamais réellement décoller. Pire que ça, il enchaine les temps de chargement bien trop longs, ce qui pète tout le rythme déjà par mal miteux de l'ensemble.
Du coup, on essaie de faire un peu de gestion en choisissant le plus judicieusement possible ses missions afin de gagner de l'argent (le nerf de la guerre, il faut bien payer vos hommes de main) et d'étendre votre influence.
Vous pouvez même jouer gros en incluant Baker lui-même, ce qui vous octroie une belle force de frappe. Mais si ce dernier meurt, c'est game over définitif ! C'est particulièrement punitif.
Crime Boss: Rockay City propose de toute façon des parties plutôt courtes, quelques heures tout au plus, avant de voir apparaitre le fatidique game over. Un côté roguelite bien casse-couille et totalement inutile pour un jeu décidément terriblement mal branlé.