Celeste a la réputation d'être difficile. En fait, c'est carrément pire.

Jeune prodige


A une époque où la plupart des jeux font travailler des dizaines voir des centaines de personnes, il y a des jeux qui sortent, comme ça, alors qu'ils sont développés par quasiment une personne.

C'est le cas de Matt Thorson, qui nous avait déjà ravis avec TowerFall Ascension, un petit jeu multijoueurs parfaitement calibré et étonnamment bien pensé.


Avec Celeste, tout commence en 2016 lors de la Summer Games Done Quick. La démo est prometteuse, et deux ans plus tard, Celeste sort sur Steam.

Visuellement, on est sur un jeu très old school, mais à la fois très lisible et esthétiquement léché. On peut également parler des musiques. La bande son électro est particulièrement excellente : c'est agréable à écouter et, surtout, cela suit et soutien l'action.

Vous allez prendre cher


Celeste est réputé pour sa difficulté. Et ce n'est rien de le dire. Mais alors rien. C'est l'un des jeux les plus incroyablement difficiles que j'ai pu essayer. Super Meat Boy à côté, c'est un parcours de santé !


Dès les premières minutes, je me suis heurté à un mur. Celeste propose sept étapes pour gravir la montagne qui donne son nom au jeu. Les niveaux sont découpés en tableaux souvent plutôt courts.

Notre personnage peut prendre appui sur les murs et faire un dash en l'air pour se projeter. S'il touche un mur, il peut à nouveau faire un dash. Simple.

Mais dès les premiers niveaux, notre œil effaré s'attarde sur les pics, les trous et tous les trucs qui nous tuent immédiatement. Il y a un petit côté puzzle game dans Celeste, car il va falloir imaginer comment vous aller bien pouvoir passer.


Et une fois que vous avez compris, il faut réaliser des prouesses manette en main. Et là, mon cerveau donnait des ordres, mais mes mains ne suivaient pas : trop haut, *morte*. Trop bas, *morte*. Trop bas, *morte*. Continuez comme ça une cinquantaine de fois.

On meurt, et on recommence immédiatement. Pas de temps mort. Et à chaque mort, on ne peut s'en prendre qu'à soi-même. Pas la peine d'incriminer le développeur, à part avec une flagrante mauvaise foi.

Hardcore, mais tout de même grand public ?!?


J'avais essayé le jeu histoire de voir, sachant très bien que mes capacités limitées ne me permettraient pas de profiter de Celeste.


C'était sans compter sur les nombreuses options d'assistance que propose le jeu : avoir deux dash au lieu d'un, voir des dash infinis et même devenir invincible !

Au passage, le personnage change de couleur de cheveux, avec un joli rose qui te dit "bon ok, t'es en mode facile, donc tu ne joues pas au jeu tel que qu'il a été pensé".

Cela casse un peu l'alchimie incroyable du jeu, où l'apprentissage se fait par l'échec. Mais il permet autre chose : suivre le scénario.


Une narration intéressante


Il y a autre chose de notable chez Celeste : c'est son scénario. Et un jeu de plateforme hardcore qui propose plus qu'une esquisse de scénario, c'est rare.

On incarne donc Madeline, une jeune fille qui veut escalader le mont Celeste. Pourquoi ? Bah elle-même ne le sait pas exactement. Peu à peu, on croise des personnages que l'on apprend à connaître, et on s'y attache. Beaucoup. C'est très bien écrit, très finement.

Côté durée de vie, impossible de dire : c'est du pur die & retry, du coup cela dépend énormément de vos capacités... et des aides que vous avez mis en place. Ce qui est certain, c'est que le jeu va vous tenir chaud un bon paquet d'heure, le temps de perdre des milliers de fois, et d'apprendre de vos échecs répétés.


Et si vous en voulez encore, il y a même un jeu dans le jeu, qui propose une version tout aussi hardcore, mais avec des graphismes encore plus réduits.

Celeste sur Steam Deck


Le jeu est parfaitement compatible avec la console. Rien à signaler, à part que c'est un format parfait pour y jouer !





Culte, indispensable !

Celeste

Celeste est d'une difficulté abyssale. Mais il est bien plus que ça : un jeu à la calibration absolument parfaite, soutenu par un scénario intéressant. Beaucoup trop dur pour moi, mais tout de même culte.

La note : 6/6 (Culte, indispensable !)