Chroniqué par Nicolas Gilles
Environ un an après le mastodonte Ocarina Of Time, la série Zelda revient sur Nintendo 64 pour nous proposer Majora's Mask, un épisode à part, notamment dans l'originalité de son concept.Un Zelda poilu, rugueux, finalement pas très accessible. Antinomie ? Négation de la série ? On n'ira pas jusque là, mais il faut avouer qu'à l'époque, beaucoup de gens ont joué à Ocarina of Time, mais peu se sont aventuré plus profondément dans Majora's Mask. La faute à un système présenté par certains comme le coup de génie de cet épisode : l'ensemble du jeu se déroule sur trois jours. A tout moment, vous pouvez revenir au premier jour. Vous ne garderez alors que les objets prépondérants pour votre aventure. Pour le reste, vous vous retrouverez à poil, à recommencer sans arrêt les mêmes choses afin de pouvoir continuer l'aventure.
Tout se débloque donc par l'observation et l'apprentissage : des habitudes des personnages, des emplacements clés où retrouver de l'équipement, etc.
The Legend of Zelda : Majora's Mask sur Nintendo 64.
Après quelques heures de jeu, on est relativement soulagé. Certes, il faut sans arrêt recommencer certaines choses, mais l'ensemble est extrêmement bien pensé. Toutefois, c'est dans les donjons que cela se corse : si vous n'arrivez pas à terminer votre donjon dans les trois jours impartis, vous avez tout simplement perdu votre temps puisqu'il vous faut tout recommencer ! On se prend donc à explorer, sauvegarder, puis aller à l'essentiel histoire de pouvoir récupérer l'ensemble des fées disséminés dans le niveau. Vous savez, ces objectifs secondaires très chronophages que l'on retrouve dans la plupart des épisodes de la série ?
Alors oui, certains vont aller affirmer que ce temps limité était une belle façon de refléter le temps de développement très court qu'avaient eu les développeurs pour mettre Majora's Mask sur les rails... Mais je me dis également qu'en partant de ce postulat, on a eu sacrément chaud : imaginez ce que ça aurait donné si les développeurs avaient chopé la dysenterie ?
Bref, cette gestion du temps m'a salopé mon plaisir, cela va pour moi au parfait opposé de l'idée que je me fais d'un Zelda. Dans un Zelda, j'aime prendre mon temps, explorer chaque parcelle d'Hyrule pour récupérer chaque élément. Ici, ce n'est plus possible, on est pressé ! Pourtant, rien n'a changé dans le gameplay. En dehors du masque de lapin qui permet de courir un peu plus vite, tout le reste est à l'image d'Ocarina of Time : calme et posé.
Ah oui, parce que l'autre particularité de ce Zelda Majora's Mask, ce sont ses masques justement. On peut en récupérer des tonnes durant l'aventure. Chacun aura des capacités spéciales, mais seuls quelques uns iront jusqu'à changer votre forme, vous donnant diverses capacités jusque là improbables : Zora, Goron, Peste Mojo, vous allez littéralement entrer dans la peau de l'un des membres de ce peuple. En gros, cela remplace avantageusement le système habituel de tenues, et donne accès des myriades de quêtes annexes.
Certes, le monde court à sa perte, ce qui en fait le Zelda le plus sombre de la série, mais je trouve Twilight Princess bien plus réussi de ce côté là, avec une nostalgie et une sensibilité bien plus affirmées.