Avec Subject 13, on vous propose de revenir à l'époque du point'n click des années 1990, impitoyable. Prêt à vous retourner les méninges ?

Paul Cuisset de retour avec Subject 13


Il faut être honête : si je n'avais pas su que Subject 13 était un jeu de Paul Cuisset, je ne me serais certainement pas arrêté sur l'artwork du jeu, particulièrement moche et peu inspiré.

Mais merde, Paul Cuisset c'est l'un des plus grands noms du jeu vidéo français, un mec qui imagine, mais pas seulement. Il code, il pose le game design, bref, il est capable de beaucoup de choses dans un jeu.


On lui doit des monuments comme Croisière pour un Cadavre (1991), Flashback (1992) ou encore Moto Racer (1997).

Une campagne de financement participatif


Le jeu sera édité par Microïds, mais une campagne de financement participatif est lancée en juillet 2014.

L'objectif est de récolter 40 000$, 637 contributeurs permettront de récolter 43 507 $. C'est donc passé juste.


Si l'idée était de faire de la com' avec la campagne de crowdfunding, c'est pas forcément très réussi. Il faut dire, une fois de plus, que les visuels ne sont vraiment pas très inspirés et ne donnent pas vraiment envie.

Il n'y aura pas vraiment de stretch goals supplémentaires vu le peu d'engouement qu'a malheureusement rencontré la campagne. Du coup, il devait y avoir une version pour Oculus Rift qui ne sera pas développée.

Une réalisation actuelle, ou presque


L'objectif de Paul Cuisset est clair : retrouver le ressenti des vieux point'n clics de la grande époque.


Mais ici, pas de 2D et de pixel art, on est sur un jeu développé sous Unity, entièrement en 3D. L'ensemble respire le petit budget, c'est passablement daté.

Les environnement sont très inégaux dans leur rendu : les passages à l'intérieur sont plutôt moches je trouve, tandis qu'en extérieur c'est beaucoup plus agréable pour la rétine.

Le gameplay de Subject 13 alterne entre les recherches, l'exploration et, surtout, les énigmes. Un peu comme dans Myst, on a des puzzles à résoudre.


C'est à mes yeux un point un peu inutile du jeu : le fait de devoir se taper des jeux de logique, même si c'est plutôt bien intégré au scénario.

Comble du rétro, le jeu se termine sur une énigme géante qui rappellera sans doute pas mal de souvenirs aux habitués de la micro-informatique des années 1990. Joli clin d'oeil.

De même, à certains moments du jeu, il vous faudra très certainement prendre des notes. Il est alors temps de sortir ces bons vieux papier et crayon et de réfléchir posément.


Un gameplay old school


Si la réalisation s'inscrit dans ce que l'on connait 2016, le gameplay, lui, assume son passéisme.

Le jeu s'architecture en 4 chapitres. Les 2 premiers sont plutôt simples, mais dans les deux autres, on retrouve tout ce qui fait le sel des jeux des années 90 : plein de trucs dans un inventaire, des associations en chaîne d'objets, et des petits truc à la con qui nous font galérer pendant des dizaines de minutes alors que la solution est pourtant là, sous vos yeux.

Par exemple : vous savez qu'il faut utiliser la canette de soda, mais avant, avez-vous pensé à l'ouvrir ? Grrrr. Mais c'est ça le point'n click de la grande époque !

Mais on ne fait finalement que l'entrevoir, car le chapitres se terminent plutôt vite. Il est toujours difficile de donner une estimation de la durée de vie d'un point'n click, mais pour terminer Subject 13, il ne faudra que 4 à 6h maximum.

Pas de quoi entrer en profondeur dans un scénario qui était pourtant assez sympathique.

Un scénario sympa, mais un peu court


Vous incarnez Franklin Fargo. Ou plutôt ce qu'il en reste, vu qu'il semble s'être suicidé.

Il se retrouve dans un espèce de labo où une voix synthétique le nomme "sujet 13", enfin, plus exactement "subject thirteen", parce que le jeu n'est doublé qu'en anglais. Dommage pour un jeu français. Heureusement, il y a des sous-titres en français.

Peu à peu, on en apprend plus sur l'histoire... Mais je n'en dit rien, vous laissant le plaisir de la découverte.

Artisan du jeu vidéo


Subject 13 est blindé de problèmes : sa maniabilité particulièrement approximative sur console fait régulièrement pester. On sent bien que le jeu a été développé pour un gameplay à la souris et au clavier.

La maniabilité à la manette, et surtout l'utilisation des sticks qui en est faite, est souvent très chiante. Cela ne gène pas vraiment, on n'est pas dans un jeu d'action, mais cela fait juste galérer. Et pester. Beaucoup pester.

On sent bien que Subject 13 est un jeu vidéo artisanal, réalisé par une petite équipe, avec certainement beaucoup plus d'idées que de budget. Le résultat est donc perfectible, mais le capital sympathie est bien là. Et cela même si j'ai gueulé comme un putois de très nombreuses fois. Encore un truc qui me fait dire que c'est bien un point'n clic !
Sympathique

Subject 13

Il y a des jeux comme ça qui ne sont pas vraiment beaux, qui sont blindés de défauts, mais qui ont un capital sympathie qui fait qu'on les parcoure jusqu'au bout. Subject 13 en fait partie. Son côté old school qui fait mal prouve que Paul Cuisset a réussi son pari : nous replonger dans les jeux d'aventure des années 80-90.

La note : 3/6 (Sympathique)