Chroniqué par Nicolas Gilles
Lors de sa sortie, Shadow Hearts est plutôt sorti inaperçu. Un destin regrettable pour un RPG qui, sans être le cultissime RPG que certains avancent, reste un bon divertissement.Shadow Hearts joue la carte du RPG grand public, tout du moins dans sa première moitié. En effet, le leveling est quasiment absent et une place prépondérante est laissée au scénario.
Et parlons-en du scénario. Le monde mis en place n'a rien à voir avec un Final Fantasy. L'action se déroule au début du XXème siècle, en France, dans un monde envahi par les Japonais. Le monde est un mélange de baroque et de gothique que ne renierait pas un Castlevania. Un monde résolument adulte qui tranche avec le côté gentillet retrouvé dans la plupart des autres RPG.
L'autre principale innovation du jeu, c'est la roue du jugement, lors des phases de combat. Pour valider une action (attaquer, utiliser la magie ou un objet), vous y aurez recours. En gros c'est une petite phase où il vous faudra appuyer sur la croix au bon moment. Le tout n'est pas trop difficile, contrairement à un Magna Carte où dès le début du jeu c'est impossible pour l'humain de base.
Le reste des combats est très classique, à ceci près qu'il faut surveiller une nouvelle jauge, celle de la santé mentale. Puisque vous combattez des monstres, votre équilibre personnel s'en ressentira. Si votre jauge se tari, vous devenez fou et faites n'importe quoi. A vous de prendre le bon item pour vous redonner quelques points et tenir un peu plus longtemps. D'une certaine façon, les combats sont donc minutés. Une détail dont on se serait aisément passé.
Shadow Hearts, un petit RPG sympa mais méconnu.
L'aventure est extrêmement linéaire. Il faut enchainer les actions dans un ordre précis et, bien que quelques quêtes annexes font leur apparition, le jeu reste très guidé, ce qui facilite bien des choses.
En revanche, si le scénario est plutôt bien ficelé et les personnages particulièrement charismatiques, la progression est quelque peu irritante. En effet, il faudra souvent revenir aux anciens points de sauvegarde, afin de savoir ce qu'il faut faire.
Dans certaines parties, la difficulté se corse énormément si on n'utilise pas le bon item ou le bon équipement. Dans d'autres, vous aurez besoin de certains objets pour curer vos états, alors qu'aucun vendeur ne sera présent... Du coup, si vous n'avez pas été prévoyant, vous pouvez tout aussi bien arrêter le jeu.
C'est ce côté bancal qui lui ôte définitivement le statut de jeu culte, car cela le rend particulièrement bancal. Dommage, car tous les ingrédients étaient là pour faire un RPG ultime.