Chroniqué par Nicolas Gilles
Il fait sombre. Très sombre. Dans cette ambiance cauchemardesque, vous êtes la lumière. La lumière qui conduira Selma vers la sortie.Un premier jeu
D'abord sorti sur PC en 2016, Selma and the Wisp se voit adapté sur Switch en mai 2019.
Il est développé par Toucan Studio, un studio indépendant dont c'est visiblement le premier jeu.
Suivez la lumière... ou plutôt... c'est VOUS la lumière (et tant pis pour votre égo).
Visuellement, l'influence d'un Limbo est assez claire, mais le jeu sait poser sa patte graphique pour s'émanciper de son modèle.
Obscurité
Toutes les petites filles - et les petits garçons - ont peur du monstre qui se trouve sous leur lit. Surtout quand l'obscurité inonde leur petite chambre.
C'est également le cas de Selma, l'héroïne du jeu qui nous intéresse ici.
La direction artistique est chouette comme tout.
Pour la sauver du monstre, un boule de lumière apparaît et l'invite à se rendre dans son armoire, pour passer dans un monde obscur, où ce n'est pas le monstre qui va la menacer, mais des myriades d'autres trucs.
Oui, Selma aurait certainement mieux fait de rester dans son lit. Mais on est un peu con quand on est gamin. Et puis, sans cela, on n'aurait pas de jeu. Alors arrêtons de nous plaindre et lançons une partie.
Un gameplay original... mais approximatif
Le principe de Selma and the Wisp, c'est que vous n'incarnez pas Selma, la jeune fille, mais the Wisp, un halo de lumière.
Vous aurez quelques énigmes à résoudre.
Vous ne faites que la guider. Tel un lemming, la jeune fille va donc suivre aveuglément vos illuminations... quitte à tomber au fond d'un ravin ou se faire découper en morceaux.
Parce que l'on meurt beaucoup dans Selma and the Wisp. Et si l'idée de guider un personnage est plutôt inventive sur le papier, ce n'est pas toujours idéal à l'écran.
Le fait que Selma vous suive entraîne forcément un décalage entre vos déplacements et ceux de la belle. Et lors de certains passages - notamment ceux où il faut bien calculer votre timing - cela entraînera certainement des morts à répétition.
Il y a certains passages comme ça, où vous n'allez pas arrêter de mourrir...
Le dead and retry c'est un genre à part entière. Mais c'est également un genre qui ne souffre d'aucune approximation de gameplay, ce qui est loin d'être le cas ici.
On va donc régulièrement pester comme un putois après ce #@&$% de jeu de #§%$. Et recommencer au checkpoint (heureusement jamais très loin) et parfois y arriver. Avec de la chance.
C'est un gros point faible du jeu, même si la difficulté n'est jamais dantesque.
Forcément, au gré des dix niveaux, la pression monte, mais pas forcément comme il faudrait. Toutefois, un peu de sang froid, de chance et de patience vous permettront de venir à bout de ce jeu en environ 5 heures.