Le N-Gage premier du nom était loin d'avoir fait l'unanimité. Ses utilisateurs lui reprochaient d'être peu pratique, si bien que la machine avait fini par se traîner des casseroles affirmant que c'était une mauvaise console aussi bien qu'un mauvais téléphone.
On a presque connu un phénomène de mode qui consistait à descendre en flèche le nouveau produit de Nokia. Pour ceux qui s'y sont réellement essayé, le N-Gage est certes peu pratique sous certains points, mais il reste un bon téléphone, et une console de jeu potable, son soucis principal venant de la qualité des jeux proposés.
Devant cet échec commercial, les gens de chez Nokia n'ont pas baissé les bras. Au contraire, ils ont continué de travailler sur une nouvelle version de leur console pour proposer en 2005 la N-Gage QD, version revue et corrigée du premier modèle.
Techniquement, c'est exactement la même chose, seul l'habillage change et corrige la plupart des soucis de son grand frère.
La N-Gage QD de Nokia.
Pour téléphoner, tout se fait à plat, comme pour tout téléphone classique. Exit les appels sur la tranche. L'utilisateur évite ainsi les blagues vaseuses du genre « Mais tu fais quoi avec ta part de pizza sur l'oreille ? - à croire que dès que l'on sort un peu de l'ordinaire on s'aliène auprès des trois quarts de l'humanité.
Le second grand changement est l'insertion des SD Cards. Plus besoin d'enlever la batterie pour en changer, maintenant tout se fait à chaud via un port situé en dessous de la console. C'est énormément plus pratique pour ceux qui jouent, d'autant que la console met tout de même un certain temps à démarrer, système d'exploitation Symbian oblige. On le trouve dans sa version Series 60, 6.0 version 1.
Le tout tient maintenant dans un boîtier au look toujours aussi particulier, mais cette fois bien plus petit. Le N-Gage QD tient donc maintenant dans n'importe quelle poche.
Parmi les regrets, on trouve plusieurs choses. La plupart sont liées à l'écran. Ce dernier n'est pas ultra lisible, il faut incliner la console d'une certaine façon pour avoir une bonne vue. Avec un peu d'habitude on s'y fait. Par contre, il est toujours aussi désespérément vertical, et correspond toujours aussi peu aux jeux vidéo classiques. Ainsi, les jeux de plate-forme sont toujours aussi difficiles puisque l'on a du mal à voir assez loin pour éviter les obstacles tandis que les jeux de voitures offrent une vision un peu étriquée. Reste que les jeux développés spécialement sur le support apprennent à faire avec, et des cartouches comme Asphalt 2 s'en tirent particulièrement bien.
Pourquoi aucun développeur n'a-t-il code un shoot'em up sur cet écran qui était pourtant totalement prévu pour ? Cela reste une énigme. Heureusement, on en compte quelques un tournant sur l'OS Symbian, évidemment jouables sur N-Gage.
Cette version de console aurait du sortir dès le début de la vie du produit sur le marché...
Malheureusement, et ce malgré les efforts de Nokia, le N-Gage n'arrive pas à se doter de jeux qui font la différence. On trouve bien quelques carts sympathiques à jouer comme Glimmertatti, exclusif sur la console, mais cela ne suffit pas à donner envie d'acheter la console. Pathway To Glory est un excellent RTS également.
Pourtant, avec le N-Gage Arena, Nokia fait partie des pionniers à proposer un service en ligne. Avec ce support, les joueurs peuvent télécharger des démos directement se connectant, et même jouer en ligne !
Côté prix, c'est très correct lorsque l'on compare aux autres téléphones de la firme. Avec ses quelques deux cents euros pour une version non lockée sur un opérateur et sans abonnement, on a vu pire. Ce prix relativement bas se fait par contre au détriment des possibilités qu'offrent alors les autres téléphones : pas de port infra-rouge (juste du blue-tooth 1,1 de classe B), pas d'appareil photo intégré et seulement 4 096 couleurs affichables simultanément à l'écran là où beaucoup sont à 65 000. Rien de bien préjudiciable toutefois.
On y perd également le lecteur MP3 si pratique du premier N-Gage, c'est d'ailleurs le gros point noir de cette nouvelle mouture par rapport à l'ancienne. On aurait également bien aimé avoir une molette pour pouvoir régler le son des jeux, c'est très peu pratique et surtout peu discret, on est loin de pouvoir jouer n'importe où.
Quelques jeux N-Gage...
Malgré cela, le N-Gage QD surpasse très largement son grand frère sur à peu près tous les points, offrant un produit abouti tel qu'aurait dû l'être le premier N-Gage.