La N-Gage, sortie en fanfare lors de son introduction sur le marché par Nokia en 2003, n’a pas fait l’unanimité. Mais je parle de console, mais c’est aussi un téléphone… Console-téléphone ou téléphone-console ? Un peu les deux, et selon beaucoup, ni vraiment l’un ni vraiment l’autre.
Il convient de même de nuancer le propos : cette machine est tout à fait acceptable et parfaitement utilisable.
Parlons quelque peu déjà de la partie téléphone. Bien que le sujet ne soit pas vraiment intéressant pour ce qui nous concerne, je vais tout de même vous en dire deux mots. Première chose, contrairement aux autres téléphones de la même époque, le N-Gage est plus gros, il faut donc des poches assez grandes pour l’utiliser quotidiennement. Le vibreur et les sonneries se sentent et s’entendent bien. Nous arrivons à LA chose qui gène : pour téléphoner, on prend le téléphone sur la tranche ! On a ainsi vu bon nombre de boutades sur la machine, certains allant jusqu’à se prendre en photo avec l’unité centrale d’un PC collée à l’oreille.
Au niveau de l’écran, aucun problème, c’est tout en couleur, la résolution est très bonne et pour les textos c’est tout à fait de qu’il faut. Enfin, il faut savoir que c’est un téléphone tri-bande (600/1800/1900).
La Boîte PLV de la Nokia NGage.
Mais voyons maintenant les choses sérieuses, avec la partie console. Ici la forme est clairement propice à jouer. On trouve une croix directionnelle, les touches de numéros servant de boutons d’action. Les touches 5 et 7 sont d’ailleurs bombées, faisant office de boutons principaux.
Lançons maintenant un jeu. Pandemonium par exemple. Et là, c’est l’étonnement complet : l’adaptation de ce jeu de plate-forme 3D de la Playstation est quasi identique à la version originelle ! La NGage est donc vraiment une console sachant parfaitement gérer de la 3D, une fonctionnalité que la Game Boy Advance ne possède pas.
Mais passé ce premier constat, un autre, beaucoup moins sympathique, s’annonce : mais pourquoi les gars de chez Nokia ont-il utilisé un écran à la verticale ? Il en résulte que pour beaucoup de jeux, c’est un sacré handicap. Pour Pandemonium par exemple, la visibilité est extrêmement réduite, ce qui augmente la difficulté d’un jeu déjà assez costaud. Certains développeurs, comme Sega avec son Sonic N, on carrément choisi la solution de mettre des bandes en haut et en bas de l’écran pour retrouver un système de jeu à l’horizontal. Mais l’écran n’étant pas très grand, on y perd énormément en lisibilité. Même si ce Sonic N se révèle extrêmement bon, il est tout de même frustrant de jouer avec ces foutues bandes.
Au niveau des jeux justement, l’autre énorme point faible de la console est leur prix, avec une tranche entre 50 et 60 euros le jeu, c’est intolérable pour une petite console portable.
Autant de petites broutilles qui, accumulées, font d’une machine au demeurant très bonne une console frustrante, car on est passé tellement près d’une petite bombe !
Les jeux sont stockés sur cartes MMC, ou Multi Media Cards. Et c’est là que l’on trouve un autre énorme défaut : pour changer de jeu, il faut enlever la batterie ! Vraiment pas pratique pour les gros joueurs qui veulent jouer à plusieurs jeux pendant leurs vacances. Heureusement, avec le temps, les loquets de la batterie ne s’abîment pas, comme c’est le cas de beaucoup de téléphone portables.
Au niveau de la batterie justement, l’autonomie n’est vraiment pas énorme, avec trois à six heures de jeu en mode console. Les utilisateurs réguliers de la machine devront ainsi acheter une batterie de rechange. Imaginez vous à l’aube d’un grand voyage en train, vous finissez le superbe Pathway To Glory, et au moment de téléphoner à votre famille que vous êtes arrivé, paf, plus de batterie ! Frustrant. Par contre le chargement de la batterie est assez court avec environ une heure trente.
Autrement, le reste est tout de même bien pensé, puisqu’il est possible de transférer des données par BlueTooth (ce dernier peut aussi servir pour jouer à plusieurs) ou par USB avec le câble fourni avec la console, via un logiciel fournit sur PC lui aussi. Lorsque l’on joue et que le téléphone sonne, le jeu se met automatiquement en pause et il est ainsi possible de répondre sans perdre ses données de jeu.
Petit bémol au niveau du son : pour les jeux il n’est généralement pas très bon, mais en plus, pour le baisser, il faut aller dans les options de chaque jeu. On aurait aimé une petite molette beaucoup pratique.
Pour revenir aux MMC, sachez qu’il est possible de copier plusieurs jeux sur une même MMC. Ceci s’avère très pratique lorsque l’on joue à plusieurs jeux en même temps. La console peut lire pratiquement toutes les cartes MMC, jusqu’à 1 Go. Il faut cependant savoir qu’à partir de 256 Mo, certaines cartes ne fonctionnent pas avec la console de Nokia. Quand on sait que des émulateurs (Nes et Megadrive pour ne citer qu’eux) sont présents, cela donne envie d’investir dans quelques MMC…
Question technique, la NGage fonctionne sous le système d’exploitation Symbian supportant J2E, cela permet donc d’exécuter bon nombre de jeux en JAVA.
Très peu pratique : il faut enlever la batterie pour pouvoir changer de carte MMC sur la NGage !
Au niveau des fonctions annexes, on trouve la possibilité d’écouter la radio, ou même des MP3 stockés dans la mémoire interne de la machine ou sur la carte MMC. Il est aussi possible d’enregistrer le son ambiant jusqu’à une minute, dans une qualité assez moyenne.
On peut aussi synchroniser la machine avec un PC au niveau des données de type agenda, ou même recevoir ses mails sur ce téléphone portable.
La console sera remplacée par la N-Gage QD, qui corrigera bon nombre de défauts et en fera une machine bien plus intéressante à utiliser.
Une machine accusant bon nombre de défauts, qui lui donnent une réputation de console ignoble et de téléphone inutilisable. Il convient tout de même de nuancer et de l’essayer avant de porter un réel avis.
Il est en effet très possible que vous soyez très agréablement surpris.