Chroniqué par Nicolas Gilles
Munchkin Panic vous propose un jeu semi-coopératif assez couillon dans son principe, mais moins bordélique et abusé que le Munchkin originel.Munchkin + Castle Panic = Munchkin Panic
Comme son nom le laisse penser, Munchkin Panic est un mélange de Munchkin et de Castle Panic.
Le premier est en général bien connu. Ce jeu de carte parodiant le jeu de rôle a clairement marqué les joueurs, d’une part grâce à son humour à la con, et de l’autre grâce à ses mécaniques totalement abusées de bordélisme.
Castle Panic est souvent plus méconnu, et consiste à s’allier vers un objectif commun… sachant que le but ultime reste de marquer le plus de points possible, joueur par joueur. Munchkin Panic reprend principalement les mécaniques de Castle Panic tout en modifiant quelques rouages.
Du semi-coopératif avec un gagnant
Le plateau de jeu se présente comme une sorte de cible. Au centre, on a un château, avec des pions tour protégés par des pions murs. Le reste du plateau de jeu est constitué de cercles concentriques nommés Fantassins, Chevaliers, Archers et Forêt. Enfin, chaque quart de cercle a une couleur différente : rouge, vert ou bleue.
Le plateau de Munchkin Panic, qui rappelle une cible.
Les monstres sont tirés d’un sac et placés sur le plateau de jeu, dans le cercle le plus éloigné du château, c’est à dire dans la forêt.
L’objectif de Munchkin Panic est donc de vaincre tous ces monstres avant qu’ils n’atteignent le château. Si on a réussi à combattre les 39 monstres et malédictions qui se trouvent dans le sac, on a gagné ! Mais il ne peut y avoir qu’un seul gagnant. Chaque joueur comptabilise alors le nombre de monstres qu’il a tué, en comptant les points de vie de chacun d’eux. Celui qui a le plus gros score a gagné !
Et le côté Munchkin ?
Vu comme ça, en effet, on sent bien Castle Panic. Mais à ces mécaniques générales viennent s’ajouter un gameplay propre à Munchkin.
Déjà, il y a des cartes, parce que Munchkin, c’est avec des cartes d’abord. On en trouve deux sortes : les cartes châteaux, qui vont vous permettre de jouer des Fantasins, Chevaliers et Archers des différentes couleurs, ainsi que quelques cartes spéciales qui permettent de faciliter la partie - ou accessoirement de pourrir ses adversaires.
On trouve également des cartes trésors, que l’on récolte lorsqu'on tue des monstres. Jusque là tout est normal. Sauf que ces cartes correspondent à des armes loufoques qui ne peuvent être utilisées qu’une seule fois avec une carte château. Dans Munchkin Panic, on n’équipe pas les cartes : on les joue, puis on les défausse.
Les monstres sont issus de Munchkin.
Un côté bordélique plus limité
Cela donne à l’ensemble un côté moins bordélique. Même si cela peut partir régulièrement en vrille puisqu’il est possible de s’entraider entre joueurs. C’est souvent primordial pour tuer un monstres qui va, à la fin du tour, avancer et flinguer une muraille ou, pire, une tour.
Il faut alors définir quelle sera la nature de l’échange. Et là, il est clairement stipulé que l’on peut faire ce que l’on veut : “tu prends le monstre et moi les trésors” sera le grand classique. Mais un “t’es chez moi, c’est mon jeu, donc si tu veux que je te serve une bière tu me file ta carte et tu fermes ta gueule” ça peut marcher aussi.
Ca reste le cul entre deux chaises
Je ne suis pas ultra fan du côté “je t’aide, mais je vérifie tout de même que c’est moi qui vais gagner à la fin”. On peut aussi directement ne pas partir sur les points, mais le jeu est alors très simple en pleine coopération entre les joueurs. Et c’est bien normal.
Vous allez dire que je ne suis pas assez méchant, voir totalement niais - et vous n’aurez pas forcément tort - mais bon, je suis comme ça.
Mais heureusement, le jeu propose une mini-extension directement intégrée dans la boîte d’origine de Munchkin Panic. Cette extension propose quelque chose de beaucoup plus munchkiniesque - comprenez par là que c’est bête, méchant, et que c’est fait pour pourrir les autres joueurs.
Le sac, qui permet de piocher les monstres.
Et là, la règle qui consiste à protéger le château ne tient plus. On s’en bas la race de ce putain de château, on tue des monstres rien que pour sa gueule et puis c’est tout !
On retrouve alors le côté what the fuck de Munchkin et l’ambiance se réchauffe clairement. Du coup, il est fortement conseillé de jouer avec cette petite extension à la con beaucoup plus fun, mais forcément beaucoup moins stratégique. Mais bon, si vous recherchez un jeu stratégique, vous n’êtes vraiment pas au bon endroit de toute façon.
Munchkin Panic, un jeu pour 1-6 joueurs de Anne-Marie De Witt, illustré par John Kovalic, édité par Edge pour des parties d'environ 60min.
Age conseillé : 10+.