Quand les auteurs de Zombicide lancent un nouveau jeu, ça donne Massive Darkness. Au programme : de la fantasy, des tonnes de figurines, et des pelletées de jets de dés !

Massive Darkness, le nouveau jeu des mecs de Zombicide


Rien qu’en lisant le titre, moi qui suit fan de la série Zombicide (même si elle s’essoufle un peu au gré des épisodes), ça m’a méchamment fait frétiller.

Comme d'habitude, le jeu a été lancé sur Kickstarter. Et comme d'habitude, ça a clairement bien marché. Sur les 200 000 dollars demandés, la campagne en a récupéré 3 560 642, rassemblant quelques 22 361 backers, soit un back moyen d’environ 160 dollars. Toujours aussi chers les jeux sur Kickstarter… mais toujours aussi fournis.

Un petit air de Descent, mais totalement coopératif


Massive Darkness, c’est un peu Descent (édité par Fantasy Flight Games 2005) en pour le grand public, c’est à dire plus accessible, plus fun… mais également beaucoup moins tactique.

Il est donc ici question de se balader sur l’aire de jeu afin de récupérer des trésors, et réaliser les objectifs du scénario que l’on aura préalablement choisi de jouer.

Un jeu qui prend toujours autant de place sur la table !
Un jeu qui prend toujours autant de place sur la table !

La où Massive Darkness s’inscrit bien dans son époque, c’est qu’il est pleinement coopératif et n’a pas besoin d’un maître du jeu ou d’un overlord qui va piloter les vilains méchants monstres. Ici, ces derniers disposent de quelques règles simples pour vous pourrir la vie.

On a donc le côté exploration de Descent, mais pas le côté affrontement entre héros et overlord. Toutefois, en termes de ressenti, je trouve les deux jeux finalement assez proches au final.

Un gros air de Zombicide


Si Massive Darkness rappelle Descent, c’est seulement après une ou deux parties. Avant, le jeu rappelle furieusement Zombicide. Et pour cause : mêmes auteurs, mêmes illustrateurs, des grandes tuiles recto-verso qui construisent une aire de jeu modulable, le tout saupoudré de pas mal de dés et, surtout, de tout un tas de figurines.

Et cela se sent rien qu’au poids de la boîte, qui est encore plus grosse que celle d’un Zombicide ! Le prix s’en ressent ici. Si Zombicide se vend aux alentours de 90 €, Massive Darkness prend 20 € de plus pour passer la barre des 100 € et afficher un prix de vente public de 110 €. Ouch, oui, avec ça, mieux vaut être motivé.

Mais je le suis, et en ouvrant la boîte, le rapport avec Black Plague est encore plus fort. Les plateaux de joueurs en plastiques sont aussi solides que pratiques. Mais la star de Mass Darkness - ou plutôt les stars - ce sont les figurines. Elles sont toujours aussi nombreuses, et, surtout, on en trouve quelques unes vraiment très volumineuses.

Et un héros de flingué, un !
Et un héros de flingué, un !

Mais finalement pas tant que ça


Pourtant, les mécaniques de Massive Darkness s’éloignent clairement de celles rencontrées dans Zombicide. Ici, on est dans du dungeon crawler, c’est à dire que vous allez devoir explorer des salles, charger des trésors et faire monter votre inventaire.

En gros, on retrouve tout plein de choses de Zombicide, mais très largement remaniées, ce qui rend le jeu totalement différent, et absolument pas redondant.

Le côté jeu de rôles est plus poussé. Ainsi, au début du jeu vous allez prendre un personnage, avec ses capacités spéciales, et y adjoindre une classe et ses capacités spéciales. Cela permet d’avoir un panel de choix très large rien qu’avec la boîte de base (parce que oui, forcément, le jeu propose plein de personnages et autres trucs à acheter séparément).

S’ajoute également le côté ombre et lumière : en général, vous êtes plus puissant dans l’ombre, et vos adversaires ne se comportent pas de la même façon s’ils vous voient ou non. Autant de choses qui interviendront sur votre stratégie, donnant à l’ensemble un côté plus fin et stratégique.

Des combats plus permissifs


Les combats sont à l’image du reste du jeu : très permissifs. Par exemple, vous pouvez équiper deux armes dans chacune de vos mains et profiter de l’ensemble de leurs dés !

Sur le papier, ça rappelle Zombicide, on a bien la patte Guillotine Games.
Sur le papier, ça rappelle Zombicide, on a bien la patte Guillotine Games.

Vous avez plusieurs types de dés : différentes forces d’attaque, de types d’attaque, et même chose pour la défense. On a donc tout plein de dés à jeter dans la joie et l’allégresse.

Au final, Massive Darkness n’est pas un jeu difficile, mais le challenge n’est clairement pas l’un de ses objectifs. Son objectif principal, c’est clairement le fun, et là, il y a arrive haut la main !

Toujours cette montée en intensité et en puissance au fil de la partie


Zombicide, là où beaucoup de jeux de figurine coopératifs ont échoué, réussit à proposer des parties de deux bonnes heures sans temps morts, avec un rythme qui se ressent au gré de la progression des joueurs.

Cette intensité est réalisée grâce aux niveaux des personnages : dès que l’on tue un monstre, on monte d’un cran son expérience, et régulièrement, on passe un cap : bleu, puis jaune, puis orange et enfin rouge… La difficulté allant de paire.

Massive Darkness abandonne ce principe, pour le substituer à un autre, finalement pas si éloigné : les niveaux s’activent lorsque l’on passe sur certaines tuiles. Comprenez donc que plus vous avancez, plus le niveau monte.

Certaines figurines sont très volumineuses... Et derrière, vous voyez qu'il y a pas mal de dés à jeter.
Certaines figurines sont très volumineuses... Et derrière, vous voyez qu'il y a pas mal de dés à jeter.

Et comme ce niveau définit également les armes et les objets que vous allez devoir récupérer, votre puissance augmente donc tout à fait logiquement au gré de votre progression dans les salles de la mission.

Du coup, le côté exploration est beaucoup plus prégnant : on a beaucoup plus de temps pouvoir fouiller les salles. Après tout, on est là pour ça non ?

Et c’est d’autant plus vrai qu’à la fin du tour des joueurs, on ne fait pas apparaître de monstres. Ces dernier n’arrivent que lorsque l’on ouvre des portes. Alors forcément, c’est également beaucoup plus facile.

Des missions bien pensées


Les 10 missions de bases proposés par le livret de Massive Darkness sont très bien pensées. Certaines vont même mettre le feu aux poudres et vous forcer à vous dépêcher d’atteindre la sortie… Le côté “j’ai le temps” de la plupart des missions partant ainsi en fumée.

Les missions proposent des objectifs souvent variés et dévoilent chacune une facette différente du jeu. On en comprend les rouages petit à petit et l’ensemble affiche un côté finalement beaucoup plus profond qu’on ne pourrait le penser au premier abord. De plus chaque mission peut être jouée et rejouée avec un grand plaisir.


Votre objectif : piller tous les trésors... Enfin, la plupart du temps.
Votre objectif : piller tous les trésors... Enfin, la plupart du temps.



Massive Darkness, un jeu pour 1-6 joueurs de Raphaël Guiton, Jean-Baptiste Lullien et Nicolas Raoult, illustré par Édouard Guiton et Jason Hendricks, édité par Edge Entertainment pour des parties d'environ 90-120min.
Age conseillé : 14+.
Excellent !

Massive Darkness

Massive Darkness n’a pas la profondeur d’un Descent, mais il a le fun et l’accessibilité d’un Zombicide. Il a fait beaucoup moins de bruit lors de sa sortie, pourtant, il est une valeure sûre pour ceux qui souhaiteraient un jeu coopératif fun et accessible.

La note : 5/6 (Excellent !)