Chroniqué par Nicolas Gilles
Inmost, avec ses tons bleus, vous plonge dans la froideur et la tristesse. Test rédigé un jour de pluie.Un jeu mobile plus adapté au support console
Inmost est d'abord sorti en octobre 2019 sur iOS, puis rapidement intégré à l'Apple Arcade. Il est ensuite adapté sur Mac, PC et Switch en août 2020.
J'avoue ne pas du tout être fan des jeux mobiles adaptés sur consoles : le support n'est pas le même, et passer du tout tactile à la manette fait que l'on y laisse généralement pas mal de plumes.
Inmost ne fait pas partie de cette catégorie. Au contraire, avec quelques ajustements, il constitue un jeu beaucoup plus intéressant à jouer avec une manette qu'avec les doigts. Et rien que cela, ce n'est pas très courant.
Ensuite, son développeur, Hidden Layer Games, est Lituanien, ce qui n'est pas particulièrement courant dans le jeu vidéo non plus. Est-ce que cela donne une patte particulière ? Difficile à dire, mais dans tous les cas, Inmost a clairement sa touche graphique, et surtout une ambiance qui lui est propre.
Il faut avoir le moral
Dès les premières secondes, le ton est posé : c'est lourd, pesant, boursoufflé de tristesse. On suit un homme aux épaules voûtées par ce que l'on imagine être des sentiments négatifs. Mais on ne sait pas encore trop quoi : du regret, de la culpabilité, du deuil ?
Le jeu est assez obscur dans son déroulement. Tour à tour, on va suivre trois personnages, le jeu nous balançant de l'un à l'autre sans transition. Notre homme triste, un chevalier, et une petite fille.
À chacun son gameplay, mais dans tous les cas, il est plutôt question de réflexion plutôt que d'action ou de plateforme. Il va falloir bien observer votre environnement pour progresser.
Les dialogues, peu nombreux et parfois abscons, vous donneront tout de même quelques pistes. En ce sens, la fin de l'aventure, très claire, est presque décevante tant on tombe dans quelque chose de classique, alors que l'aventure nous promettait beaucoup d'autres choses. Je n'en dis pas plus, de peur de vous spoiler.
Les dialogues se permettent même, de temps en temps, de proposer une petite dose d'humour parfaitement bienvenue dans ce monde si dépressif.
De jolis pixels
La réalisation de Inmost est exemplaire. C'est du pixel art comme je les aime. C'est visuellement très joli, mais ce sont principalement les animations qui sont très bien réalisées. C'est fluide et, surtout, c'est parfaitement lisible.
On arrive même à identifier immédiatement les mimiques et les impressions des personnages, et cela malgré le fait qu'ils ne soient dessinés qu'en quelques pixels.
À cela s'ajoutent des effets de lumières réussis et une musique discrète qui met en place une ambiance pleine de mélancolie.
Court, mais efficace
L'aventure proposée par Inmost se termine en quatre à cinq heures. C'est relativement court, mais le rythme est bon, sans temps morts.
De plus, les énigmes ne sont jamais vraiment complexes. On ne reste jamais bloqué bien longtemps. Les énigmes sont très variées, même si la progression de base essentiellement sur l'acquisition de nouveaux outils.
Les quelques combats sont parfois un peu lourds, mais ils sont heureusement peu nombreux.
Et si vous êtes complétiste, vous pouvez récupérer les âmes disséminées un peu partout. Il y en a quatre-vingt-cinq. Vous pourrez les échanger dix par dix contre des informations sur l'histoire du jeu... sous forme d'allégorie.