Chroniqué par Nicolas Gilles
The Unfinished Swan est une sorte d'OVNI comme savent si bien le faire les jeux indépendants.On commence devant un écran... blanc. On se prend alors à tirer, projetant de la peinture contre les parois ; nous réalisons alors que nous avons affaire ici à un jeu en vue subjective. Le fait de tirer des billes de peinture, à la manière d'un paintball, nous permet ainsi de découvrir notre environnement. On progresse donc doucement, méthodiquement.
Après avoir un peu progressé, on se retourne, pour découvrir notre chemin, fait de touches de peinture, et réaliser à quel point une petite tâche peut permettre à l’œil humain d'appréhender son environnement.
C'est un peu ça The Unfinished Swan : un exercice de style sur l’appréhension de son environnement. Alors c'est joli, le premier niveau est rigolo, cette histoire de gamin qui part à l'aventure pour en savoir plus sur ce tableau présentant un signe (l'animal) non terminé, mais finalement, lorsque l'on se rend compte qu'il y a encore d'autres niveaux derrière, on se dit "oui, c'est chouette, mais je vais gravement me faire chier si ça continue comme ça".
Il faut croire que les développeurs ont pensé la même chose, puisque les niveaux suivants font varier les plaisirs, toujours sur le même thème. On explore ainsi une autre facette du jeu vidéo, de celle qui nous berce et nous fait réfléchir à notre perception, tout en continuant de faire ce qui défini ce qu'est le jeu vidéo : nous divertir.
Obscurité, eau, etc. The Unfinished Swan devient un petit laboratoire de notre perception, pour toujours rester sur ce qui est primordial : l'histoire et le ressenti. On s'enfonce ainsi tranquillement dans ce conte, l'espace de ces quatre niveaux particulièrement esthétiques et originaux, pour ressortir apaisé par cette aventure aux allures de compte.