Chroniqué par Nicolas Gilles
Avec Final Fantasy XII, Square-Enix réussi la prouesse de renouveler un gameplay ultra rigide tout en gardant cette touche old school qui fait l'attrait du genre. Une vraie réussite.Je reproche généralement aux jeux de rôle de se baser sur un principe bien trop ancien, la communauté étant particulièrement sectaire et n'appréciant que très peu les changements.
Ceux apportés par Final Fantasy XII ne révolutionnent pas le genre, ils le modernisent et le facilitent, rien de plus.
Ainsi, exit les ennemis qui apparaissent aléatoirement, ici on les voit venir. Cela favorise énormément l'aspect exploration. De même, les bastons se font directement dans le niveau, pas de temps de chargement ou de changement de lieu, ce qui accélère beaucoup le dynamisme de l'ensemble.
Enfin, les GameBits viennent parfaire le tout en permettant de customiser les actions de ses personnages - y compris le leader - en définissant leurs actions en fonction d'état extérieurs (genre si allié < 50% de vie, alors lancer sort de soin, ou si ennemi proche, attaquer).
Final Fantasy XII : grandiose !
Certains regrettent les GameBits car ils posent un peu le joueur dans un état contemplatif lors des combats. Mais à mes yeux c'est bien plus sympathique que de rester à matraquer le bouton X pour faire attaquer attaquer attaquer...
Concernant le scénario, c'est également une agréable surprise. Nous sommes bien loin de la niaiserie insondable de FF X-2 (on va sauver le monde en faisant un concert ! Oh ! Mais il y a plein de monstres ici, vite, allons les éradiquer ! - Je vais vomir et je reviens).
Le manichéisme hérité de toute histoire baignant dans l'Heroic Fantasy est ici exclue, ou presque. Dans Final Fantasy XII, chaque protagoniste fait ce qu'il estime être juste, pour lui comme pour ses idées. Le grand méchant met donc pas mal de temps avant d'être détesté par le joueur. Il est avant tout un être qui part d'autres postulats que ceux du joueur.
L'ambiance fait très Star Wars, un peu trop même. Le fait de parler de "l'Empire", de voir certains vaisseaux, on s'attendrait presque à entendre bramer Chubaka ou voir nos héros sortir les sabres laser. Reste que si on frôle le plagiat, le reste de l'histoire n'est pas repompé sur la saga de Lucas.
Il est vraiment dommage que le chef de projet du jeu, à qui ont doit déjà Vagrant Story et Final Fantasy Tactics (qui se passent déjà à Ivalice), ait été évincé peu avant la fin du développement du jeu. On imagine que s'il était resté, l'aspect mâture du jeu aurait certainement été encore plus prononcé.
Le difficulté est peu élevée. Les nouvelles donnes de gameplay facilitent le leveling qui devient pour le coup bien plus naturel pour le jouer, y compris ma petite personne particulièrement réfractaire à ce principe.
Du coup le challenge n'est pas très relevé, mettant le jeu au niveau des novices sans aucun problème. D'autant que la gestion, malgré un système de permis assez compliqué durant les premières heures, s'avère très facile d'accès une fois que l'on a bien compris le tout.