S'attaquer au remake de l'un des jeux les plus mythiques du monde n'est clairement pas chose aisée. Test garanti sans spoiler.

Le remake tant attendu


Final Fantasy VII est un monstre sacré du jeu vidéo, l'un de ces jeux mythiques dont certaines scènes (je vous laisse imaginer lesquelles) vous marquent à vie.

Pour beaucoup, c'est le meilleur épisode de la série... Souvent parce que c'est le premier épisode auquel ils ont joué. Car Final Fantasy, avant cet épisode, c'était surtout un truc élitiste, au mieux en anglais (pour ne pas dire en japonais) qu'il fallait se procurer en import, à prix d'or.

Elle, je l'ai déjà vue quelque part... Non ?
Elle, je l'ai déjà vue quelque part... Non ?

Final Fantasy VII est le premier épisode à arriver officiellement dans nos contrées. Et en français en plus ! Avec cette fameuse traduction plutôt approximative où le héros s'appelait Clad. Mais au moins, c'était en français.

Lors de l'E3 2005, Square ravive la flamme et donne un sacré coup de pied dans la fourmilière en dévoilant une démo technique basée sur... Final Fantasy VII. Rien que ça. Et là, c'est la début de tous les espoirs.

Espoirs qui ne vont rester que des rêves jusqu'en 2015 où le jeu est *enfin* annoncé officiellement.

Cloud, toujours aussi torturé.
Cloud, toujours aussi torturé.

Le seul bémol, c'est que c'est une sortie en épisodes. Là encore, il faudra être patient. La première partie sort en 2020 et, à l'heure où j'écris ces lignes en janvier 2022, pas encore de trace d'une suite à l'horizon.

Mais bon, déjà, on a une première partie. Alors, on se lance ?

Pour ceux qui ont joué au Final Fantasy VII originel


1997 ça remonte loin. J'avoue que mes souvenirs ne fonctionnent que par bribes, même si je m'étais rafraîchi quelque peu la mémoire avec Dirge of Cerberus sur Playstation 2 ou encore Crisis Core sur PSP, qui prolonge le mythe et s'insère dans les zones d'ombre du scénario orginal. Mais ces jeux-là aussi sont loin.

Midgard, la fameuse ville et ses réacteurs.
Midgard, la fameuse ville et ses réacteurs.

Toutefois, on rentre dans Final Fantasy VII Remake comme dans des bons vieux chaussons, moelleux à souhait.

Le train, la gare, Midgard, le secteur 7, l'église... Tant de lieux qui reviennent parfaitement en mémoire et qui bénéficient d'une superbe mise en scène. A l'époque, FFVII était considéré comme visuellement incroyable... Mais il a plutôt mal vieilli, surtout au niveau de ses sprites 3D. Pour les décors, c'est un vrai plaisir de les retrouver pleins de détails et aussi fidèles que possible à l'original.

Mais le jeu n'a rien d'une copie conforme de l'original. Il se permet de prendre son temps et de détailler les choses. Si bien que l'on se demande régulièrement "mais il était dans l'original ce personnage ?", "cette situation ne me dit rien, je l'ai oubliée ou c'est juste un clin d'oeil ?". Il y a un peu des deux mon capitaine ! Mais l'ensemble reste très fidèle.

Le réacteur mako.
Le réacteur mako.

C'est un plaisir de découvrir des personnages de taille normale. Oui, souvenez-vous, à l'époque, pour des raisons techniques, les personnages étaient modélisés avec les piètres capacités 3D de la première Playstation, si bien qu'ils étaient représentés de façon très caricaturale... Chose assez curieuse pour un jeu au scénario et au déroulement aussi sérieux.

Pour ceux qui n'ont pas joué au Final Fantasy VII original


Si vous n'avez pas joué à l'original, il n'y a aucun problème. Ce remake ne fait pas dans le fan system et c'est une très bonne chose.

Vous incarnez donc Cloud, un ex-SOLDAT (oui, ça s'écrit en majuscules) qui est maintenant mercenaire, en mission pour Avalanche, un groupuscule éco-terroriste visant à stopper la Shinra, une société géante qui pompe l'énergie de la planète pour se faire de la thune.

Les combats sont hyper dynamiques, mais pas non plus bordéliques.
Les combats sont hyper dynamiques, mais pas non plus bordéliques.

Vous y rencontrez donc Barrett, le charismatique leader avec son flingue à la place du bras, mais encore Jessie, Bigg ou Wedge, et surtout Tifa, son amie d'enfance.

Forcément, ce n'est que le début de l'aventure.

Final Fantasy VII Remake... Partie 1 !!!


Et ce n'est que doublement le début de l'aventure, car ce Final Fantasy VII Remake n'est que la première partie de ce qui annonce une longue série.

Mais qui c'est celui là ?
Mais qui c'est celui là ?

Car la portion de scénario qui concerne ce jeu ne concerne que le tout début du scénario complet. Mais il faut tout de même une trentaine d'heures pour en voir le bout. Autant dire que le scénario est bien détaillé, bien ficelé et fidèle à l'original... Ce n'est que le début, ce qui laisse présager peut être encore quatre ou cinq autres jeux pour appréhender le scénario d'origine dans son intégralité.

Du coup, les quelques 100 à 150 heures à passer pour terminer le jeu original pourraient être sensiblement équivalentes avec la série complète... Mais ça, seul l'avenir nous le dira.

Un scénario qui n'a pas pris une ride


On pourrait même dire qu'il abordait un sujet qui est maintenant dans toutes les bouches, ou presque : l'écologie et la sauvegarde de la planète, en passant par le fait que l'humanité la mène à sa perte.

Le QG d'Avalanche, le Septième Ciel.
Le QG d'Avalanche, le Septième Ciel.

Bon, cela reste un jeu vidéo, ça manque de finesse, mais cela en a tout de même plus qu'on pourrait le penser au premier abord.

D'un autre côté, à l'époque, ce n'était pas non plus ultra original, beaucoup de jeux japonais, et plus particulièrement les RPG, invitaient à prendre soin de la planète.

Un gameplay parfaitement actualisé


On parle beaucoup du scénario, parce que c'est clairement le point fort de cet épisode... Mais ce remake a un autre point fort : son gameplay... Enfin, pour ceux qui aiment les jeux de 2020, car pour les puristes de la grande époque du RPG des années 90, ça va être la douche froide.

Cloud et Tifa.
Cloud et Tifa.

Ici, on est plutôt sur un genre de beat'em all, le côté combat au tour par tour des RPG classiques est ici totalement mis de côté... au point que ce remake n'est plus vraiment un RPG. C'est un hybride, comme la plupart des jeux de 2020.

Le jeu est donc massivement un jeu de dextérité, de combat, de frappe et d'esquive, mais avec une pause qui permet d'utiliser des objets, de la magie et des compétences spéciales.

On monte en niveau, on achète de l'équipement, on utilise de la magie. Même les matérias et les fameuses invocations sont présentes ! Tous les marqueurs de l'épisode d'origine sont ici présentes, mais de façon simplifiée. Et c'est plutôt une bonne chose, parce que je n'étais pas vraiment prêt à faire des tests de matérias dans tous les sens, de faire du leveling à outrance, etc.

Culte.
Culte.

Ici tout est fluide, et les 30 heures de jeu que j'ai passées sur ce remake n'ont été que du jeu, pas du leveling ni quelque autre truc lent et galère.

Bref, c'est un vrai plaisir de jouer à ce remake. Pourtant l'exercice était terriblement difficile tant les attentes des joueurs étaient hautes. Dommage que la portion du jeu original couverte dans ce premier épisode soit finalement si courte !
Excellent !

Final Fantasy VII Remake

Final Fantasy VII Remake porte mal son nom. Il devrait plutôt s'appeler An Introduction to Final Fantasy VII puisqu'ici il n'est question que du début du jeu, de la partie se déroulant à Midgard. Donc forcément, ça manque de profondeur (par rapport à l'original hein, parce que ça reste très complet), et le scénario dantesque de FFVII est à peine effleuré. Mais c'est normal, c'est le premier épisode, car ici tous les marqueurs sont là pour garder toute la maestria de l'épisode d'origine, avec en plus un gameplay totalement revu et dynamique au possible allié à une réalisation qui fait honneur à ce grand ancêtre. Vivement la (les) suite(s) !

La note : 5/6 (Excellent !)