Chroniqué par Nicolas Gilles
Shinji Mikami, l'homme à l'origine de Resident Evil, revient avec une nouvelle licence censée révolutionner le survival horror, genre qu'il a grandement contribué à populariser.Voir arriver un survival-horror, un vrai, cela fait clairement plaisir en 2014, là où la plupart des jeux privilégient l'action. La scène indépendante propose bien quelques petites perles glauques comme Outlast, mais il faut avouer que le genre est quelque peu tombé dans l'oubli ces dernières années.
On incarne un flic - pour changer - qui va se rendre sur les lieux d'un carnage dans un hôpital... L'histoire perd rapidement pied et nous plonge dans l'horreur absolue très rapidement. Enfin, plutôt qu'horreur, on pourrait dire du gore, car Evil Within n'est pas un jeu flippant, mais un jeu extrême, qui fait froid dans le dos. On pense ainsi plus à un Silent Hill. et ses ambiances crados à souhait
Evil Within sur Playstation 4.
Les tripes dégoulinent de partout, et ce côté trop démonstratif procure des sentiments quasi opposés à la flippe d'un Outlast. Non, ici, on est dans l'intensité, d'autant que le jeu ne pardonne pas grand chose. Il va falloir s'armer de patience, car la difficulté d'Evil Within est très élevée et, surtout, le jeu est très punitif. Le problème, c'est qu'à augmenter la difficulté, on souligne tous les défaut du jeu. Et des défaut, il y en a à revendre !
Premièrement, la maniabilité est plutôt approximative. Cela donne un certain charme à l'ensemble, mais lors de certaines phases d'action, cette dernière se révèle proprement inadaptée. Pourtant, c'est principalement d'action qu'il s'agit tout au long du jeu. On dispose toujours d'une approche en infiltration, mais cela fini quasiment toujours en approche bourrin, armes à la main. On compare souvent Evil Within à Resident Evil, il serait pourtant plus juste de le comparer à Resident Evil 4 et ses hordes d'adversaires qui vous sautent à la gueule.
Le scénario étudie la folie, mais est parfois un peu trop léger ou décousu pour réellement happer le joueur dans son intrigue. De plus, le héros principal manque un peu d'épaisseur pour convaincre. La durée de vie est très bonne, avec une quinzaine d'heures de jeu au bas mot, le tout dans des environnement franchement différents où la lassitude n'a pas sa place... Si tant est que l'on puisse se faire la difficulté ultra punitive et le die and retry du titre.
Du coup, j'ai fait des parties très courtes, une demi heure, une heure tout au plus, tant certains passages m'ont éreinté. Même en mode facile, c'est parfois tellement rebutant que j'ai souvent éteint la console en me promettant de ne plus toucher à ce satané jeu... jusqu'au lendemain.
Evil Within, à l'image de son logo, n'arrête pas de faire des clins d'oeil aux fans de Resident Evil. Ce n'est jamais trop lourd et toujours plaisant, alors pourquoi s'en priver ? C'est très certainement le bon côté du titre : son ambiance et ses influences.