Chroniqué par Nicolas Gilles
La sortie d'un jeu Remedy, c'est toujours un événement. Car depuis quelques jeux, le studio ne met pas tous les joueurs d'accord. Alors, amour ou haine ?Un environnement... chiant
Control se déroule dans un bâtiment officiel américain. Cela fait rêver non ? Non.
Sauf que le bâtiment en question aurait pris des amphétamines : il est capable de changer tout seul. Et pour cause, il est blindé de Hiss, un espèce de truc bizarre qui rend les gens fous et crée un bordel pas possible dans l'architecture des bâtiments qu'il infiltre. Sauf l'héroïne qui, elle, ne ressent rien.
La direction artistique est particulièrement froide.
Alors que les quelques agents qui survivent le font grâce à des ceintures spécifiques, Jesse Faden, votre personnage, n'a aucun problème.
Mais elle en a d'autres : déjà, elle semble avoir quelqu'un d'autre dans la tête. De plus, elle a perdu son frère Dylan, et sa piste l'amène dans ce bâtiment de New York si bizarre.
Mais pourquoi nous avoir foutu dans ces espèces de bureaux d'un FBI fantasmé au possible et moche comme une affiche du Front National ?
Vous évoluez dans des bureaux...
Un scénario digne d'un Lynch
Le scénario et la narration qui va avec sont bien barrés. Le jeu met en scène du fantastique et du paranormal, mais ce n'est pas tout. Les situation en elles-même vont forcément vous interpeller, et ce dès le début du jeu.
Car vous arrivez sur place et là, crac, en fait, vous prenez la place de directrice. Mais what the fuck ?!?
Certes, contrairement à un film de David Lynch, on fini par apprendre pas mal de choses, mais beaucoup de choses resteront à définir selon votre interprétation.
Vous pouvez faire évoluer votre arme.
Et ce ne sont pas les DLC qui vont vous apporter trop d'éléments supplémentaires. Non, là fin est quasiment aussi pourrie que celle d'Alan Wake, mais ici pas besoin d'acheter un DLC pour voir la vraie fin. Il va falloir vous contenter de ce que vous aurez.
Des PUTAINS de super-pouvoirs
Là où Control va certainement vous permettre de prendre votre pied.
Car Jesse a des super-pouvoirs, mais genre des trucs bien balèzes qui vous permettent de porter des objets pour aller les balancer à la gueule de vos adversaires. Et forcément, au gré de l'aventure, pour pourrez en acquérir de nouveaux et faire évoluer vos capacités existantes.
On retrouve les voix off, marque de fabrique de Remedy.
De plus, son arme, celle qui lui donne le droit d'être la Directrice, revêt des formes très larges, et se recharge automatiquement lorsqu'elle est à sec. Cela prend un petit temps et il vous faudra jongler avec cela, donnant à l'ensemble un rythme pas banal.
A ce sujet, la difficulté est par défaut plutôt pas mal élevée, surtout pour moi qui suis bien handicapé de la manette. Et comme l'ensemble est plutôt bordélique et approximatif, on a souvent tendance à hurler aux petits pois et menacer d'encastrer la manette dans le mur le plus proche.
Heureusement, la difficulté est réglable en activant le mode "accessibilité". On peut alors régler tout un tas de choses. C'est très bien, mais c'est quand même franchement dévalorisant pour son petit égo de joueur (de merde).
Souvent abstrait, n'est-il pas ?
Mais après tout, je viens de dire que j'étais handicapé du pad. Donc il faut que j'accepte mon handicap. Merci Remedy de me remettre à ma place.
Ne rien faire comme tout le monde
Control est peut être blindé de défauts et de trucs qui me font décrocher, il faut tout de même reconnaître à Remedy, son développeur, d'assumer un désir de faire de l'originalité et de sortir des sentiers battus.
Ici, pas de maniabilité à la Assassin's Creed et autre patchwork de tout ce qui fonctionne. Certes, le résultat reste parfaitement dans les lignes du jeu vidéo en termes de maniabilité, mais cela a le mérite de ne pas nous rappeler d'autres jeux.
Du coup, même si je n'ai pas aimé Control, il mérite votre attention, ne serait-ce que pour vous forger votre propre avis.
Car si Max Payne a fait l'unanimité, ce n'est pas le cas de Alan Wake ou de Quantum Break. Ces deux autres gros jeux du studio finlandais sont loin de mettre tout le monde d'accord. Donc finalement, il n'est pas vraiment étonnant que cela soit également le cas de Control.