Chroniqué par Nicolas Gilles
Des moutons de l’espace, ça vous dit ? C’est parti pour une course poursuite où il vous faudra atteindre en premier la terre promise !La dictature du ventre
C’est bien connu, les moutons sont des goinfres. Du coup, ils ont bouffé tout ce qui pouvait être baffré sur leur planète, Arridis. Il faut dire qu’avec un nom pareil, c’était un peu prédestiné.
Bref, l’objectif est donc de se rendre sur Edenia - encore une planète au nom lourd de sous-entendus - histoire de pouvoir continuer à se faire plaisir.
Le soucis, c’est qu’entre les deux planètes, il y a l’espace, et que pour le traverser, cela ne va pas être une partie de plaisir.
Un plateau qui se construit sous vos yeux
Chaque joueur dispose de trois moutons à sa couleur, sous forme de figurines peintes particulièrement jolies.
Au départ, l'air de jeu est assez vide...
Au départ, tous les moutons se trouvent sur Arridis. A son tour un joueur peut soit déplacer un de ses moutons, soit passer son tour et récupérer un turbotrèfle.
Lors d’un déplacement, le joueur déplace son mouton en suivant le chemin qu’il a choisi, jusqu’à et peut alors explorer la galaxie afin de poser une nouvelle tuile sur l’aire de jeu.
On trouve plusieurs éléments sur les tuiles de jeu : les planètes permettent de récupérer des turbotrèfles ou de poser son drapeau (ce qui rapporte 7 points en fin de partie). Toutefois, si un drapeau adverse est déjà présent, vous lui rendez, seul le vôtre restera… Enfin, tant qu’un autre joueur ne vient pas poser son drapeau à la place.
Vous pouvez également vous rendre sur des planètes naines. En utilisant l’un de vos turbotrèfles, vous pouvez l’explorer et regarder les deux jetons artefacts dessus et ainsi récupérer des points de victoire et autres joyeusetés qui vous faciliteront la vie pour la suite de la partie.
Les téléporteurs vous permettront de sauter d’un endroit à l’autre de la galaxie, facilitant vos déplacements.
Mais l'ensemble va se remplir assez vite !
Enfin, le trou noir, au milieu du plateau, ajoute une bonne dose de hasard : le fait d’arriver dessus vous force à lancer le dé pour savoir par quel chemin vous aller sortir.
Un jeu de course, mais pas seulement
Pour terminer la partie, on a trois possibilités : être le premier à amener ses trois moutons sur Edenia, avoir 42 points, ou lorsqu’il n’y a plus de jetons victoire sur Edenia. Dans les deux derniers cas, on compte les points.
Il faut donc être rapide, mais également bien observer le terrain qui se construit de tour en tour afin d’en utiliser les spécificités.
Un matériel de qualité
Comme dit plus haut, les moutons ont vraiment la classe, avec un look totalement barré. Graphiquement, c’est également réussi, tout comme l’humour et la notice, truffée de références geek.
Par contre, c’est assez bizarre, mais l’odeur de l’encre de l’impression est très désagréable. C’est d’autant plus étonnant que j’adore l’odeur du carton et de l’encre quand j’ouvre un jeu de société tout neuf (ou allez y, prenez moi pour un cinglé). Seulement là, je trouve que ça pue. Ce n’est pas grand chose, mais cela vient un peu ternir l’expérience de jeu… Ou alors, il faut le laisser dehors un petit moment histoire que l’ensemble s’aère un peu !
Les figurines sont sympathiques.
Pour quel public ?
On pourrait se demander à qui est destiné Edenia. Les règles sont simples, mais pour les joueurs occasionnels ou le cercle familial, ça fait tout de même pas mal de petits points de règles à retenir : “Heu, je suis obligé de m’arrêter sur une petite planète ou pas déjà ?”.
Quant aux joueurs plus habitués et autres passionnés, ils seront assez vite lassés par le hasard très présent dans le jeu.
Reste le plaisir de poser des tuiles pour faire apparaitre l’air de jeu, avec tout ce que cela entraîne de chance / malchance pour chacun autour de la table…
Edenia, un jeu pour 2-4 joueurs de Matthieu Lanvin, illustré par Camille Chaussey, édité par Blam ! pour des parties d'environ 30-45min.
Age conseillé : 8+.