Chroniqué par Nicolas Gilles
Dead Space vous propose de vous perdre dans l'espace. Une fois de plus ? Oui, mais quelle expérience !Dead Space n'est pas original. La plupart de ses idées de gameplay sont reprises ça et là. Au hasard : les messages trouvés au gré des niveaux comme dans Resident Evil ou Alone In The Dark ; la lampe au bout du flingue comme dans Doom 3 ; la possibilité de faire voler de gros objets comme dans Half Life 2, bref, on se dit que le jeu pue le repompé.
Pourtant, il n'en est rien.
Le jeu sait ingurgiter toutes ces influences pour les digérer et proposer au joueur une expérience de jeu certes peu originale, mais diaboliquement efficace.
Ce qui impressionne le plus dans Dead Space, c'est son ambiance. Particulièrement oppressante, c'est elle qui va transcender le plaisir de jeu pour faire en sorte que le titre reste dans la tête de celui qui s'y risque pas mal de temps encore après avoir éteint la console.
Dead Space et son ambiance envoûtante.
Tout est fait pour renforcer cette impression de solitude. Le scénario n'est pourtant pas des plus originaux, on pourrait également se prêter au jeu des influence, celle d'Alien étant sans conteste en première ligne.
Votre personnage ne parle pas. Le fait qu'il soit masqué renforce encore le côté apathique vis à vis du joueur. D'ordinaire, cela passerait pour un gros point faible. Dans Dead Space, c'est exactement l'inverse car cela renforce le sentiment de solitude du joueur, sans parler des twists finaux, certes un peu faciles et attendus, mais qui rehaussent un peu plus le sentiment négatif véhiculé par ce jeu nihiliste.
Je m'emporte dans mes réflexions, mais au final, Dead Space, c'est quoi ? Tout simplement un bon jeu de FPS / Aventure. Le schéma du gameplay est tout à fait classique, avec des objectifs à atteindre pour débloquer la suite. En ce sens, le jeu est assez scripté, mais c'est son côté cinématographique qui l'impose.
Là où le jeu marque encore quelques points de plus, c'est au niveau de l'interface. Aucun menu sur l'écran, puisque tout est sur votre personnage, discrètement positionné sur la gauche de l'écran en vue à la troisième personne. Ainsi, sa barre de vie est matérialisée par une sorte de colonne vertébrale, et toutes les transmissions qu'il reçoit sont des hologrammes qui s'affichent devant lui.
De même, une sorte de GPS permet de vous retrouver. Il s'affiche l'espace de deux ou trois secondes lorsque l'on appuie sur le stick droit. C'est bien plus efficace que l'erratique ligne de Fable II...
Les armes sont assez variées, et vu le faible nombre de munitions, vous serez obligé de vous familiariser avec chacune d'entre elle.
Le fait que vous deviez démembrer les monstres pour les tuer donne également un côté assez fin, puisqu'il ne suffit plus de tirer dans le tas. Il est d'ailleurs possible d'incliner certaines armes pour taillader verticalement ou horizontalement.
Le jeu se veut très violent.
La difficulté est plutôt bien dosée, avec toutefois quelques ratés. Le niveau 5 par exemple m'a donné pas mal de fil à retordre.
La durée de vie est plutôt bonne, puisque chacun des 12 niveaux vous demandera une à deux heures de jeu.
La redondance guette parfois, mais souvent, quelques ficelles scénaristiques évitent de se sentir trop à errer sans but dans des couloirs un peu trop moroses.