Comodore, qui ne fabriquait alors que des micros, se lance dans le monde des consoles, et ça donne l'Amiga CD32. En effet, le monde de la micro s'essouffle peu à peu, les gens commencent à délaisser les Amiga et ST pour acheter des PC (ils ne savent pas ce qu'ils perdent !). Commodore sentant le vent tourner décide de sortir une console, en plein moment du duel Nintendo / Sega. Bien sûr, le géant de la micro ne prétend pas leur ravir la place de leader, mais veut tout de même avoir une part du gâteau.
La machine reprend l'aspect technique de l'Amiga 1200, un micro alors très puissant pour son époque, en lui rajoutant un lecteur de CD double vitesse. On obtient ainsi une 32 bits marchant uniquement avec les CD-Roms, qui reconnaît les CD audio, CD + G (son et images fixes), et grâce à un CD spécial, elle peut lire les photo CD de Kodak. Un petit module supplémentaire lui permettra de visionner jusqu'à 72 minutes de vidéo en plein écran : la FMV (Full Motion Video). Elle lit bien sûr les CD32, mais aussi les CDTV (autre console de salon, premier essai de Commodore dans le domaine, de type CDI qui n'a pas vraiment marché), avec toute fois quelques jeux qui ne sont pas compatibles.
Du point de vue de la connectique, elle a tout ce qu'il faut, mais pas forcément là où il faut : le bouton marche arrêt est à l'arrière et les manettes se branchent sur le côté gauche de la machine. Par contre, elle dispose de trois sortie vidéo (antenne, composite, et s-vidéo) et d'une entrée audio située à l'arrière. Une prise auxiliaire a été prévue pour pouvoir transformer sa console en véritable Amiga 1200. De même couleur que la CD32, il sera accompagné d'un clavier, d'une souris, et équipé d'un lecteur de disquettes ainsi que d'emplacements pour disque dur et extension mémoire.
Les manettes ont une forme assez originale, reprennent en gros le principe des manettes de la Super Nintendo. A l'usure elles ne sont vraiment pas très solides. Mais le plus important, ce sont les jeux : on pouvait facilement adapter les jeux Amiga 600 ou 1200 sur la console, et cela a donné des adaptations en séries, pas toujours remises au goût du jour pour les capacités de la console. Ce qui donnait une bonne partie de jeux qui n'exploitaient pas à fond les capacités de la machine. Mais, ces adaptations ont permis aux joueurs habitués aux consoles de connaître un peu les jeux micro.
Ce problème n'était pas uniquement lié à Commodore : Sega, qui avait sorti son MegaCD un peu avant, avait eu le même problème avec beaucoup d'adaptations en provenance de la Megadrive qui ne faisaient qu'ajouter une belle intro et des musiques de qualité CD. Si bien que peu de jeux originaux et géniaux sont sortis sur la CD32. En fait, les développeurs n'avaient pas encore eu le temps de s'adapter à ce nouveau support, et comme tous les précurseurs, les premières machines CD ont essuyé les premier plâtres. Le tout allié à une certaine confidentialité de la machine du aux faibles annonces de la firme et le poids écrasant des challengers Nintendo et Sega, cette machine est morte trop tôt.