Chroniqué par Nicolas Gilles
Brutal Legend, c'est une déclaration d'amour au rock'n roll, et plus particulièrement au heavy metal. Alors forcément, si vous êtes fan de hip hop d'emo, vous risquez de faire la tronche face aux diverses blagues que vous croiserez dans le jeu.Toutefois, le but n'est clairement pas de trainer dans la merde les autres genres musicaux ni le heavy metal lui-même, mais de lui rendre hommage.
C'est bien simple, le jeu fourmille de petites phrases et autres détails lâchés ça et là qui vous feront sourire voir exploser de rire - et ça, c'est rare dans un jeu vidéo.

Brutal Legend sur Xbox 360.
L'introduction est génialissime. Haletante de bout en bout, on rentre très vite dans le jeu. Le soucis, c'est qu'ensuite, une fois les choses mises en place, l'intensité est moindre. Il faut alors un peu de temps au joueur pour s'y faire. Les nouvelles idées sont bien là, mais on n'a plus la grosse baffe que l'on prend durant la première heure de jeu.
Avant de nous pencher sur le jeu, on peut également parler de son développement, et plus particulièrement de Tim Schafer, son créateur. C'est à ce dernier que l'on doit une bonne partie des textes de Monkey Island, et l'intégralité de Day Of The Tentacle. Ayant quitté Lucas Arts, il fonde Double Fine, qui donnera naissance à l'excellent Psychonauts qui ne connaitra pas le succès commercial escompté.
De là, le développement de Brutal Legend commence, mais sera assez mouvementé. Au départ, c'était Activision qui devait le sortir, mais ce dernier déclare finalement qu'un jeu sur le rock n'a pas vraiment d'intérêt... Pour sortir Guitar Hero très peu de temps après avec le succès que l'on connait. Il parait même que les responsables ont demandé à Tim Schafer de proposer un jeu sur le rap plutôt que sur le heavy metal... C'est Electronic Arts qui reprend le flambeau et nous permettra de toucher à cette pépite.
Vous incarnez Eddy Riggs, qui se base sur le personnage de l'acteur Jack Black. Toujours égal à lui-même, il va en faire des tonnes, un peu comme dans l'excellent School of Rock (Rock Academy chez nous). Vous êtes un roadie et vous occupez d'un groupe dont le rock est plutôt... discutable. Voulant éviter un accident, vous serez écrasé sous l'immense monstre illustrant la scène (ah, Iron Maiden !). De là vous serez propulsé dans un monde incroyable où le heavy metal règne en maître !

Jack Black + Heavy Metal + Tim Schafer = un must !
Le gameplay mélange pas mal de choses, comme dans beaucoup de jeux de Schafer. Principalement, le jeu est un beat'em all. Vous avez une bonne vieille hache, mais des coups spéciaux peuvent être faits avec votre guitare (une bonne vieille Flying V des familles).
Vous évoluez dans un monde ouvert, un peu comme dans GTA. Vous pouvez vous déplacer en voiture (et quelle voiture !). Vous avez diverses missions à réaliser ici et là, mais la trame principale est très linéaire.
On trouve également de grandes scènes de bataille qui mélangent du RTS (avec gestion de ressources et de troupes), et du beat'em all (le but est de leur péter la gueule quoi).
A trop vouloir en faire, le jeu se perd parfois un peu. Mais la passion l'emporte sur tout, et rencontrer des guests comme Lemmy de Motorhead est un vrai plaisir ! Le tout avec une bande son reprenant pas mal de classiques du genre, vous imaginez que si vous aimez un tant soit peu cette musique, ne pas jouer à ce jeu devient criminel !