Chroniqué par Nicolas Gilles
Bastion est d'abord sorti en 2011 sur PC. Il faut attendre 2018 pour le voir arriver sur Switch. Mais du coup, n'aurait-il pas un peu vieilli ?L'essence du jeu indé
Bastion avait été pas mal attendu lors de sa sortie. Son look super mignon rappelant Dofus (qui cartonne alors à l'époque) et à la réalisation chiadée en avait fait baver plus d'un.
Une fois le jeu entre les mains, personne, ou presque, n'avait été déçu. Le jeu est assez classique, mais il a rapidement été érigé par pas mal de gens du monde du jeu vidéo comme l'un des porte-étandard du jeu vidéo indépendant.
Un petit peu de 3D isométrique.
Du coup, quand le streaming est devenu à la mode, pas mal de gamers l'ont mis en avant sur leur chaîne. Et quand on voit comment il est simple de devenir streamer (pour les vieux : c'est juste le principe de jouer à un jeu et de permettre à plein de gens de vous voir en direct y jouer, un peu comme un Facebook live) quand on voit les tutos de Streamogaming. Du coup, il est assez simple de se lancer sur Twitch. Après, pour faire un vrai boulot de pro, ce n'est pas simplement une question de technique... bien loin de là. Mais bon, j'arrête, parce que je digresse.
Revenons donc à notre Bastion.
Il faut dire que son ADN a tout ce qu'il faut : une déclaration d'amour au genre, alliée à un gameplay classique mais solide. De quoi ravir tous les amateurs de jeux à la saveur tout droit sortie des années 1990.
La direction artistique est vraiment très agréable.
Et maintenant ?
Si en 2011 la recette fonctionnait bien, elle fonctionne tout aussi bien en 2018 (voir en 2020, année à laquelle j'écris ces lignes).
Toutefois, ce qui a l'époque apportait un peu de fraicheur a maintenant été utilisé tellement de fois par le jeu vidéo dit "indépendant" que cela n'a plus rien d'original.
Je pense notamment à la voix off, à ce narrateur qui nous raconte l'histoire de Kid et apporte une belle profondeur narrative qui pallie bien à un scénario plutôt simple et convenu.
A vous de poursuivre l'histoire du Bastion.
Simplement, ce coup de la voix off a été depuis utilisé tant de fois que la magie de la nouveauté n'opère plus. Mais comme la voix du narrateur (en anglais) est vraiment sympathique, on continue de se prendre au jeu, même si l'effet de surprise est passé depuis bien longtemps.
Progression
Tout dans Bastion est fait pour donner envie de progresser.
C'est un hack'n slash, il doit donc faire face à la redondance due à cette catégorie de jeu. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il arrive à nous faire enchaîner les niveaux sans peine.
Du hack'n slash efficace.
Tout cela grâce à un panel d'armes très varié. Entre les armes à distance et les armes au corps à corps, chacun se fera son avis. Mais dans tous les cas, il y a peu de chances que vous fassiez toute l'aventure avec la même arme : le jeu sait vous inciter à en changer.
A cela s'ajoute un système de niveau discret mais tout de même bien présent, un dispositif d'objectifs généraux à mener à bien pour gagner assez d'argent pour acheter de nouveaux objets qui vous permettent d'augmenter vos armes etc.
Si bien qu'entre les niveaux, on peut passer pas mal de temps au Bastion (votre base), pour améliorer ses armes et capacités. Et bien entendu, au gré de votre aventure, vous aller reconstruire et améliorer votre Bastion. C'est même le principe même de l'aventure.
Autant dire que les 5 à 6 heures que compte le jeu vont passer très rapidement.