Chroniqué par Nicolas Gilles
Surfant sur la vague post Street Fighter II, World Heroes tente de prendre sa part dans les nombreuses adaptations. Le résultat est plus que mitigé, et manque certainement de maturité.Graphiquement, le jeu fait partie de la première vague des jeux MVS, avec des graphismes 2D assez peu détaillés, mais toutefois largement au dessus que ce que les Super Nintendo et autres Megadrive ont alors à offrir.
Certains diront que c'est justement cet aspect technique qui le sauve, et ils n'auront certainement pas tord. Si la MVS - et son pendant de salon la NeoGeo - a su proposer des jeux qui pouvaient rivaliser sans mal avec le hit de Capcom, c'est en partie grâce aux capacités 2D énormes de la machine d'arcade. Mais il faut toutefois nuancer le propos, bien entendu : le savoir-faire de SNK est indétrônable.
Sauf qu'ici, ce n'est pas SNK mais Alpha Denshi qui s'occupe du développement. Le savoir-faire est présent, mais certainement pas comparable à ce que peut faire SNK.
Les personnages sont très originaux, avec un pirate, une femme en armure ou encore un moine aux mains d'acier. Les plus classiques combattants rappelant de près ou de loin Ryu et Ken sont bien entendu présents. Ils manquent malheureusement cruellement de charisme pour rester dans la tête du joueur après quelques parties.
La maniabilité est assez lourde. Les coups spéciaux sont peu nombreux, et souvent basés sur des arrière, avant + coup plutôt que sur les quarts de tour habituels chez SNK. Il en résulte une maniabilité plutôt lourde et finalement peu profonde pour ceux qui se donnent la peine d'y passer du temps.
World Heroes, un challenger de Fatal Fury, bien vite tombé dans l'oubli.
Eh oui, avec seulement trois boutons (un pour les poings, un pour les pieds et un pour les choppes), c'est assez limité. Le jeu étant en plus assez lent, on a le temps de voir venir.
Par contre, il est très fun : les différents pièges disséminés dans les niveaux ainsi que les animations rigolotes lorsque l'on prend des coups attireront les joueurs occasionnels qui prendront immédiatement le jeu en main.
A noter le mode de jeu death match, assez marrant puisqu'il fait penser à un match de boxe, où il faut se relever en martelant le bouton lorsque sa barre de vie est vide.
Reste qu'à l'époque de la sortie, en 1992, la concurrence n'était pas aussi présente que quelques années plus tard. Face à Fatal Fury premier du nom, World Heores s'en sort même plutôt bien. Il sera bien vite oublié au profit des Fatal Fury II et autres Samurai Shodown. World Heroes II remontera un peu la barre, et arrivera à nouveau à se remettre sous les feux de la rampe. Les épisodes suivants n'auront pas cet honneur.