Tiger, qui ne fabriquait jusque là que des jeux électroniques de types LCD, plus ou moins originaux, avec principalement le R-Zone qui se mettait directement autour de la tête, mais qui n’offrait une qualité que très médiocre, se lance dans la réelle console portable.
La game.com fait pas mal de bruit à sa sortie, principalement car elle propose des adaptations de grands jeux : Sega et Capcom pour ne citer qu’eux, vont développer pour cette console, et on y trouvera donc des Sonic Jam, et autres Resident Evil 2, de quoi mettre l’eau à la bouche !
Tout le monde se demandait comment une console portable pouvait percer. Beaucoup s’y étaient cassé les dent avant : Sega principalement, avec sa Game Gear, pourtant un gros ponte, qui n’avait réussi qu’a subsister. Tiger avait les moyens de faire une bonne lancée, et, épaulé par les éditeurs prestigieux annoncés, la console avait sa chance.
Le choix a été fait pour du noir & blanc, ce qui en a rebuté certains, mais il est vrai que pour faire une console réellement portable – qui ne bouffe pas six piles en en six heures, suivez mon regard – le choix d’un écran noir & blanc se révélait plutôt judicieux. D’autant que ce fait était compensé par un écran de taille très correcte, de bien meilleure capacités que celui de la Game Boy, et surtout tactile ! Oui, la console était livrée avec un stylet, mais il était aussi possible de le faire avec les doigts – une méthode qui salissait très vite l’écran et qui n’était pas pratique du tout.
La console est assez volumineuse et utilise la disposition de la Game Gear, en largeur, contrairement à la Game Boy qui utilise le mode en hauteur. Avec ses quatre boutons à droite de l’écran, elle se rapproche plus des consoles de salon qui proposent des boutons à ne plus savoir quoi en faire.
Autrement, pour faire la différence, Tiger a ajouté quelques fonctions que les autres consoles portables n’ont pas : tout d’abord, elle dispose d’une pile interne, qui sert à sauvegarder l’utilisation de type PDA de la console. Oui PDA, mais n’en espérez tout de même pas trop ! Contrairement aux autres consoles, la Game.com dispose d’une ROM proposant une suite de petits logiciels bureautique : un carnet d’adresses, un calendrier et une calculatrice, sans oublier l’éternel Solitaire ! En les utilisant, on se rend immédiatement compte qu’ils ont été développés pour être utilisé avec le stylet. Malgré la petite taille de l’écran, l’utilisation est assez simple et intuitive.
Passons maintenant à ce qui fait le cœur de la console : les jeux. Et c’est là que les choses s’écroulent soudainement. On trouve deux ports cartouches. Au démarrage de la console, on doit choisir entre les deux jeux. Pratique, cela permet de trimballer ses deux jeux préférés directement avec sa console. Mais c’est au niveau des jeux en eux-mêmes que le bas blesse ! L’écran est peut-être tactile et propose de très beaux graphismes – même en noir & blanc – mais c’est une foutue matrice ultra passive ! Résultat : un petit scrolling et tout n’est qu’une purée immonde de pixels. Le tout associé à une lenteur incroyable, on se prend à très vite retourner au Solitaire. Un peu limite tout de même ! Des jeux comme Resident Evil 2 sont pourtant alléchants, mais tellement injouables que l’on éteint beaucoup trop vite la console, et c’est bien dommage ! Pour des jeux de style Scrabble ou encore la Roue de La Fortune, on passe du bon temps, puisqu’il n’y a pas d’action ni de scrolling. Une console d’intellos me direz-vous ? Certainement, mais il faut avouer aussi que l’on trouve peu de jeux sur ce support avec une vingtaine seulement.
Resident Evil 2
C’est bien frustrant tout cela, d’autant que la console proposait encore d’autres possibilités qui en faisaient une console unique, comme la possibilité de se connecter à l’Internet, ou encore de se connecter à un PC. Mais l’Internet en mode texte, ce n’est pas non plus le pied !
La console ressortira relookée quelques temps plus tard, afin de relancer les ventes en proposant une console de plus petite taille ou encore rétro éclairée, tout en baissant les coûts de production. On verra ainsi des Game.com Pocket Pro light et Game.com Pocket Pro.
Une console qui en a fait baver plus d’un, d’autant qu’elle n’est jamais sortie en France pour ce qui nous concerne, mais qui en a aussi déçu plus d’un…
Mortal Kombat
Le kit de connexion Internet