Tout le monde le sait, c’est Atari qui a popularisé le jeu vidéo auprès du grand public, sans toutefois l’avoir inventé. Après avoir sorti la fameuse borne d’arcade Pong, un peu honteusement pompée sur les travaux de Ralf Baer qui allaient donner la même année – en 1972 – la première console de salon du nom d’Oddyssee, Atari décide de sortir sa propre version de salon.

Les premiers modèles seront fabriqués par Sears, qui bénéficie d’une bonne implantation avec ses nombreux magasins disséminés un peu partout aux Etats-Unis. Rapidement, le marché se fait saturé de clones de Pong et autres dérivés du fameux jeu de tennis.
Si les Pong made in Atari sont techniquement plus avancés que les autres, le fait par exemple de pouvoir compter les points ne leur permet pas d’assoir une avancée assez conséquente pour ne pas se casser la tête afin de faire avancer ce nouveau loisir en pleine éclosion.

La première version de l'Atari Video Pinball avec son aspect bois très kitch.
La première version de l'Atari Video Pinball avec son aspect bois très kitch.

En 1977 arrive l’Atari Video Pinball. Avant de sortir cette machine, Atari a fabriqué une borne d’arcade qui prolonge le principe de Pong : Breakout. Le jeu de casse brique est né ! Il est assez étonnant de savoir que la première borne a été fabriquée par Steve Jobs alors qu’il est encore employé chez Atari. Comme nous l’avons dit, la concurrence est très rude et il convient de faire avancer la chose le plus rapidement possible.

L’idée de faire un Pong où la balle doit casser un mur de briques fait son bout de chemin chez les ingénieurs de chez Atari. Reste à la mettre en place. Bushnell demande à ce que cela soit réalisé le plus rapidement possible. Alors que les ingénieurs annoncent un délai de plusieurs mois, le petit Jobs lui, demande quatre jours… Ces quatre jours seront effectués presque jour et nuit par son ami Steve Wozniak qui s’occupera de tout en l’échange du droit jouer aux jeux Atari gratuitement. Ainsi, la nuit Woz développe, et le jour Jobs assemble les morceaux. Le tout est payé 1 400 dollars que les deux comparses se partageront.
Malheureusement, Jobs, qui bien entendu affirme avoir tout réalisé seul, est proprement incapable d’expliquer le fonctionnement de la chose aux ingénieurs, si bien que la borne sera pratiquement toute refaite. C’est Al Acorn, le fameux créateur de la borne Pong, qui s’y collera.

La version blanche, sortie un peu après.
La version blanche, sortie un peu après.

De là, une version console sera produite. Tout comme les versions de Pong de salon, on trouve plusieurs variantes de jeu. Ainsi, un flipper – principe finalement pas si éloigné de Breakout – voit le jour.
En fonction du jeu choisi, le gameplay est radicalement différent. Pour le flipper, on a deux touches situées sur chaque côté de la machine. Pour le casse-brique, c’est une molette plus classique qui sert à déplacer la raquette. Bien entendu, le tout est couleur. Les sept jeux annoncés se révèlent être quatre variantes du flipper, deux variantes de Breakout et un jeu de Basket. Dans ce dernier, il convient de faire rebondir la balle sur la raquette pour la faire passer dans le panier dessiné par des briques de différentes couleurs.
A noter qu’environ deux ans après la sortie de la console, Atari sortira sur le marché de l’arcade une borne Atari Video Pinball. L’intérêt est vraiment moindre puisque la borne côtoie de vrais flippers au fun bien plus prononcé. Cette machine aura, vous l’imaginez bien, une durée de vie extrêmement réduite.

Tandis qu’Atari sort une première version (la C-380) en faux bois d’un goût particulièrement kitch, Sears ira du sien avec le Pinball Breakaway.
Un peu plus tard, Atari ressort sa machine dans un look plus hi-tech. La forme n’a pas changé, mais le plastique devient blanc : plus d’imitation bois. Pour les collectionneurs, c’est la version bois qui est la plus rare à dégoter. C’est aussi la plus kitch visuellement, et donc la plus intéressante.
Ces machines seront les dernières consoles de salon dédiées de la marque. La prochaine évolution sera une console programmable à cartouches interchangeables nommée Atari 2600.
Quoi, vous ne la connaissez pas ?


La boite de l'Atari Video Pinball en version blanche.
La boite de l'Atari Video Pinball en version blanche.

Atari Video Pinball C-380 côté technique