Chroniqué par Nicolas Gilles
Un chevalier obèse qui part à l'assaut pour sauver le royaume. Vous y croyez vous ? Eh bien c'est pourtant le postulat de Sir Eatsalot, un jeu de plateformes super coloré.Du pur jeu indépendant
Sir Eatsalot est développé par le studio Behind the Stone. Un tout petit studio qui ne comprend que deux personnes : Monika Rider qui s'occupe de la direction artistique et Slawa Deisling qui se charge de la partie technique. Une graphiste et un développeur, le truc de base pour faire du jeu vidéo.
Sir Eatsalot est leur premier jeu et, au moment où j'écris ces lignes, leur seule production.
Sir Eatsalot vient de la PS Vita.
Uniquement jouable en version portable
Sir Eatsalot se joue uniquement en mode portable car le tactile est au centre de son gameplay.
Et pour cause : avant de sortir sur Nintendo Switch en 2020, il est d'abord sorti sur PS Vita en 2018.
C'est très joli
Cela saute au yeux : c'est carrément joli et très coloré ! On est clairement dans le monde du conte de fées, avec des graphismes très classiques, comme faits à la main.
C'est très joli !
Vous incarnez Sir Eatsalot (jeu de mot "Quimangebeaucoup" si vous parlez anglais comme le commandant Cousteau), un chevalier qui est finalement le seul espoir pour combattre la sorcière maléfique Hysterica qui a empoisonné le royaume de Gloutonnia avec... de la limonade aigre. Horrible !
A ce sujet, à une époque où de dire de la moindre particularité d'une catégorie de l'humanité crée des levées de boucliers sur les réseaux sociaux, c'est assez courageux - ou inconscient ? - de jouer la carte de l'humour apposée sur celle de l'obésité.
Mais il n'y a rien ici de l'ordre du message, c'est un jeu vidéo et c'est tout. Cela explique peut être pourquoi, à ma connaissance, il n'y a pas eu de retours négatifs sur ce jeu.
Les combats sont très très limités.
Metroidvania ?
Le déroulement de l'aventure se fait en vue de profil, à la manière d'un jeu de plateformes classique. Toutefois, ce n'est pas l'action qui est mise en avant mais plutôt l'exploration.
On passe du temps à tapoter un peu partout sur l'écran pour récupérer de l'énergie (qui sert à courir et prendre de l'élan), à sauter ou encore à débloquer des éléments du décor.
De plus, on fait des aller-retours entre les différentes niveaux, typiquement comme dans un Metroidvania.
L'ensemble est très simple : il suffit de suivre le chemin quasiment imposé. Cela reste très dirigiste et on est rarement perdu.
C'est très mou
Au départ, on s'amuse de l'humour un peu débile du jeu, son côté décalé et son visuel enchanteur. On se félicite alors du fait qu'il existe encore des petits studios comme ça pour garder l'esprit du jeu vidéo... patati, patata.
Mais après quelques dizaines de minutes, on déchante : c'est assez lent et plutôt mou. La difficulté est quasiment inexistante tant les adversaires se bouisillent facilement. Mais genre vraiment facilement.
De plus, le level design est assez alambiqué, mais finalement très dirigiste et peu inspiré.
En bref, on sent clairement que c'est un premier jeu : c'est plein de bonnes volonté, on sent bien que c'est fait avec amour, mais cela reste assez bancal.
Après, c'est vraiment loin d'être mauvais, il faut juste être indulgent pour pouvoir profiter de l'aventure, qui est reste moyenne, mais tout à fait recommandable.