Émanant une aura tout à fait différente des jeux d’aventures que l’on côtoie, Okami nous plonge au cœur des légendes nippones en nous mettant aux commandes de la Déesse du soleil.

Quand le démon dragon à huit têtes Orochi apparaît, c’est la même terreur qui s’abat sur le village Kamiki. Pris d’une malédiction, chaque année le village doit léguer une fille en sacrifice. Toutefois il y a 100 ans de cela le courageux guerrier du village Izanagi, aidé par Shiranui, la Déesse du soleil personnifiée sous les traits d’une louve blanche aux tatouages rosés, arrivèrent à venir à bout du démon, au péril de la louve. Le village vivait alors en paix jusqu’au jour où l’épée sacrée d’Izanagi fût dérangée et le démon ainsi réveillé... C’est ici que commence notre périple aux commandes d’Okami Amaterasu, la réincarnation divine de Shiranui, prête à tout pour battre une bonne fois pour toute ce démon et nettoyer les plaines du nippon des ténèbres !
Il est évident que le scénario est bien plus élaboré que ce résumé (oh que oui !), mais l’intérêt n’est pas de vous spoiler mais de vous donner un avant-goût de cette merveilleuse légende.

Quoiqu’il en soit, la première chose qui nous frappe lorsque l’on joue à Okami est sans conteste sa touche graphique. Okami est véritablement une œuvre d’art. Une ode aux estampes japonaises, bourrée de poésie et de charme. Le travail graphique du défunt studio Clover est vraiment à souligner tant par son adéquation avec le jeu que l’audace que peu auraient tenté. Toutefois, les décors pourraient sembler peu variés compte tenu de l’immensité du terrain de jeu que nous pouvons fouler. Or pour garder l’aspect naturel et le charme de la faune il doit en être ainsi, comprenez par là que c’est bien mieux comme ça.
Bien sûr si tout était aussi simple cela ne serait pas marrant et Okami possède donc quelques soucis. En premier lieu, le clipping. Outil d’optimisation pour les uns, il reste un gros défaut pour nous autres joueurs. Le champ de vision est ainsi très limité et il vous arrivera souvent d’aller jusqu’aux trois quarts d’un couloir voir si un coffre n’apparaît pas entre temps : dommage que cela soit si présent ! En plus de ce redondant clipping s’ajoute les bugs graphiques. Jouer quelques instants sans tête, avoir le feu à l’arrière train qui ne s’éteint plus pourrait bien vous arriver. Notons toutefois que ces bugs sont extrêmement rares !

Un artwork bonus de Shiranui..
Un artwork bonus de Shiranui..

Ayant conquis le coté visuel, la question auditive se pose. Et bien il faut croire que Clover s’est également donné à fond pour cet OST puisque les musiques sont tout simplement magnifiques. Douces, poétiques, on ne cessera de le dire ! Pour vous dire l’effort consacré, l’OST tient sur 5 CDs ! C’est beau de voir à quel point certains développeurs font tout pour que leur jeu soit le plus parfait possible, vraiment.

Mais qu'en est-il du gameplay ? On manipule une louve très bien, mais après ? Pour terrasser vos adversaires vous aurez le choix parmi des armes plus élégantes les unes que les autres : miroirs, rosaires ou épées, voici ce que la louve portera sur son dos. En plus de cet équipement, il vous sera possible d’améliorer vos capacités physiques et combattives monnayant quelques Ryos (la monnaie du jeu). C’est alors que vous serez prêt à botter le cul à tous ces affreux vilains, ou pas. En effet la plupart des combats étant facultatifs il suffira bien souvent de contourner les ennemis pour ne pas déclencher les hostilités. Le bestiaire est riche mais les combats vite répétitifs. Une fois le point faible de l’adversaire trouvé le bourrinage est de mise jusqu’à en venir à bout. Seuls les boss proposent un vrai challenge.

Mais la grande particularité du gameplay est incontestablement l’utilisation du pinceau et de ses 15 techniques. Okami possède une queue un peu spéciale puisqu’elle lui permet de peindre avec. Et quand les symboles à gribouiller vous viennent des Dieux il faut s’attendre à autre chose qu’à de simples barbouillages sans importance. Ici c’est bel et bien une pièce fondamentale de la jouabilité. Trancher ou créer une bombe pour l’aspect offensif, ce pinceau vous sera également d’une grande utilité en dehors des conflits pour progresser dans l’aventure. La prise en main est enfantine et efficace : c’est tout ce qu’il nous fallait pour en devenir fan.

L'une des particularités du pinceau: faire fleurir les arbres !
L'une des particularités du pinceau: faire fleurir les arbres !

[NDNico] Une petite conclusion sur les développeurs de ce jeu. Clover, alors sous l'égide de Capcom, était alors spécialisé dans les jeux atypiques comme Viewtiful Joe ou encore God Hand. Des jeux sachant s'affranchir des poncifs du genre pour proposer une belle touche d'originalité dans une mondialisation du jeu vidéo qui en manque alors cruellement.

Malheureusement, cela se paie au prix d'un coût pour le joueur qui s'y essaie. Perdant leurs marques, de nombreux joueurs pourront être rebutés par les jeux de la firme, et par l'univers onirique d'Okami. Une sortie sur Wii permettra de toucher un public plus apte à apprécier cet univers... Mais cela se fera après la mort de Clover, qui ne dira pourtant pas son dernier mot et continuera l'aventure en reformant une société du nom de Platinum Games et persistera à innover avec des titres comme Madworld, toujours sur Wii.


Okami est vraiment magnifique..
Okami est vraiment magnifique..

Culte, indispensable !

Okami

Oui Okami possède des défauts par ici par là, oui vous injurierez cette foutue caméra quand elle se placera mal ! Mais ce genre de problème ne tient plus la route lorsque l’on s’assied et prend le temps d’admirer l’étendue du travail que Clover a réuni dans ce jeu. Il n’y a qu’à voir le nombre de bonus que l’on débloque à la fin du jeu, c’est impressionnant ! Mais outre ces récompenses, le fait de faire corps avec la nature dans des paysages magnifiques (qui aurait cru que le ventre d’un dragon soit si poétique ?) apportent son lot d’émotion, mais cela mes amis ça ne se raconte pas, ça se ressent.
Bien sûr comme la plupart des perles, Okami n’aura pas su trouver son public, dommage qu’il ne se soit pas mieux vendu, il aurait dû et l’aurait mérité. Bref, si vous êtes pessimiste et cherchez encore la petite bête je vous dévoile alors son plus gros défaut : devoir rendre la manette après avoir clôturé l’histoire principale… 40 heures après l’avoir débutée.

La note : 6/6 (Culte, indispensable !)